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GLOSSAIRE PHILOSOPHIQUE et MYSTIQUE [ J ... Z ]


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J…



Jaculatoire adj. (lat. jaculari, jeter). Oraison jaculatoire, prière courte et fervente.


Jaïnisme, djaïnisme, ou jinisme nm. Religion fondée en Inde au VI° siècle av. J.-C. chez les Jaïnas par Jina ou Mahâvîra, le dernier des vingt-quatre Jina, en réaction contre le brahmanisme. Il s’agit d’un ensemble de doctrines et de pratiques de nature ascétique, en réaction contre le ritualisme et le formalisme de l’hindouisme. La doctrine Jaïna se détache de l’autorité des brahmanes, rejette les castes et le ritualisme hindouiste. Elle postule un univers éternel, sans créateur, composé d’êtes vivants et non vivants. Les vivants possèdent le karma, conçu comme une substance matérielle invisible.; le karma jaïn se présente selon huit catégories.: quatre destructrices, quatre non destructrices. Seule la voie du jaïnisme permet aux vivants, et notamment à l’homme, de se libérer du karma. Les convergences sont nombreuses avec le bouddhisme primitif, et il en existe avec l’hindouisme. Mais cette doctrine se distingue des autres religions de l’Inde par son aspect ascétique, méditatif (plutôt que mystique au sens occidental), exclusif d’un dieu créateur. Pourtant, elle n’exclut pas un aspect cultuel dont témoignent notamment des temples admirables.


Jansénisme nm. Doctrine de Jansénius (théologien néerlandais, évêque à Ypres, 1585-1618) ayant pour objet la grâce appelée efficace parce que sans elle l’homme ne peut faire le bien, et sur la prédestination d’après laquelle Jésus-Christ n’est pas mort pour tous les hommes. Le mouvement privilégiait donc l’initiative divine face à la liberté humaine, s’opposant ainsi aux jésuites, qui accordaient à celle-ci un plus grand pouvoir. Cette doctrine donna naissance à un mouvement religieux et intellectuel animé par des partisans de cette vision. En France, le principal foyer fut Port-Royal.


Johannites ou Joanites nm. pl. Secte chrétienne d’Asie qui ne reconnaît que le baptême par Jean-Baptiste. Les Chrétiens Johannites sont aujourd’hui disciples de Martines de Pasqually ou de Claude de Saint-Martin.


Judaïsme nm. Religion monothéiste et forme de vie pratiquées par les Juifs et dont la caractéristique essentielle est leur croyance en un Être suprême, créateur - de quelque manière qu’on conçoive son action – de l’univers qu’il gouverne par Sa providence. Cet Être communique avec sa création par Sa parole révélée, dont les destinataires élus appartiennent, de naissance ou par adhésion volontaire, à un groupe choisi par cet Être et objet de l’élection divine.: «.la nation d’Israël.» (à ne pas confondre avec l’État, de fondation récente, qui a pris ce nom). La naissance du judaïsme a suivi un processus profondément original, caractérisé à ses débuts, par une longue série d’expériences spirituelles – ou de «.révélations.» pour le croyant — dont les bénéficiaires furent les Hébreux (ou Israélites). Selon certains écrits, ces derniers étaient un groupement de tribus sémites, dont certaines avaient séjourné en Égypte et dans la péninsule sinaïtique, et qui se fixèrent sur la terre de Canaan (la Palestine) aux environs de 1200 avant Jésus-Christ.


Judéo-christianisme nm. Ce terme désigne des réalités d’une extension plus ou moins grande. Selon H. J. Schœps, on peut le réserver à l’Église de Jérusalem, composée de chrétiens ébionites de la circoncision et gouvernée par les parents de Jésus et ayant eu cours jusqu’en 140 de notre ère. De façon courante, on appelle le judéo-christianisme le christianisme dont les structures théologiques, liturgiques et ascétiques sont empruntées au milieu juif à l’intérieur duquel est apparu le christianisme. Celui se rencontre principalement, mais non exclusivement, dans le christianisme oriental de la langue araméenne (Syrie, Mésopotamie, Transjordanie, Arabie).


Jungisme nm. Voir Psychologie analytique.


Justice nf. Au plan philosophique, la justice est en quelque sorte la vertu en acte.: elle se confond avec la vertu entendue comme un morale fondée sur le principe qu’Aristote évoque longuement «.rendre à chacun son dû.», ce qui renvoie à la notion d’égalité.; elle s’en distingue en ce qu’elle est un rapport à autrui. Ceci définit la justice totale, autrement dit, la justice dans sa signification globale, qu’il distinguer la justice particulière, laquelle renvoie à l’administration de la justice, aux institutions. Dans le livre 5 (1129a-1138b) de l’Éthique à Nicomaque, Aristote distingue alors la justice distributive (dianomê) de la justice corrective (diorthôtikê). Le première concerne la distribution des honneurs ou des richesses ou des autres avantages qui se répartissent au sein de la communauté politique.; en ce cas, à chacun son dû doit être compris dans le sens suivant.: à chacun en proportion de son mérite. La seconde concerne les transactions privées.; elle vise au redressement des injustices résultant soit des bénéfices ou de pertes illégales dans l’exécution d’un échange ou d’un contrat, soit des dommages causés par un crime.; elle porte donc sur la réparation du dommage et non sur le châtiment du criminel. Cependant et concrètement l’unité de justice n’existe véritablement que dans l’ordre du mythe, entretenu par les rituels et les symboles.




K…



Kabbale ou Cabale nf. Ce mot, qui vient de l'ancien hébreu, traduit littéralement, signifie doctrines reçues des anciennes traditions.

Les enseignements écrits de la kabbale ne remontent sans doute qu'au onzième siècle. Il existe toutefois de nombreuses preuves indiquant que des enseignements oraux existaient à une date beaucoup plus reculée. La tradition les fait remonter à l'époque de la sagesse secrète transmise par Moïse.

Par un système de nombres et de lettres de l'alphabet hébreu, la kabbale révèle les mystères ésotériques. Sa philosophie se rapporte à l'ontologie.: la nature de l'être.; à la cosmologie.: l'origine de l'univers.; à la théologie.: à la nature cosmique.; et à l'anthropologie et aux relations de l'homme avec l'univers.


Kaddish ou Qaddich nm. (nom araméen, saint). Dans le judaïsme, hymne à la gloire de Dieu faisant appel à l’établissement de son Royaume sur terre. (On récite le kaddish debout et tourné vers Jérusalem, notamment à l’occasion d’un deuil).


Kamaloca nm. Monde astral ou élémentaire de Rudolf Steiner.


Kantisme nm. Système fondé à la fin du XVIII° siècle par Emmanuel Kant, philosophe allemand, qui a pour but de déterminer la part de la raison dans les connaissances et faire la théorie de la raison ou science pure.; qui conclut que, dans le champ de la raison spéculative, tout ce qui dépasse les limites de l’expérience est purement hypothétique, mais qui admet que, dans le champ de la raison pratique, ce qui n’est qu’hypothèse spéculativement devient certain pratiquement.; de sorte que le résultat de la critique de Kant est le scepticisme métaphysique et le dogmatisme moral. Kant s’est assuré que la métaphysique était possible et a proposé d’en faire une science. Ce nom de métaphysique formulait une prétention à acquérir la connaissance d’objets qui se situent au-delà de la nature, dont l’expérience sensible permet à la physique de faire la science.: cet être de tous les êtres et qui en est la première cause ou Dieu, cette substance incorruptible qui est l’âme immortelle de l’homme, cette liberté qui, en le mettant à part du règne de la nécessité dans la nature, lui assure l’initiative de ses actions et lui permet d’en répondre


Karma nm. Ce mot se réfère surtout à la culture indienne. Terme sanscrit, il signifie principalement «.action, travail.» et constitue le dogme central de la religion hindouiste. La racine sanscrite (KR.: faire) révèle le sens.: la loi du faire, la loi de l'acte.

Terme que nous employons pour désigner l'action de la loi de compensation. L'Ordre de la Rose-Croix A.M.O.R.C. ne prétend pas que les exigences de la loi de compensation peuvent provoquer un renversement de la loi d'évolution, comme le disent certains mouvements modernes. Qu'un être humain puisse, en guise de châtiment, se réincarner sous la forme d'un animal inférieur est incompatible avec les lois de réincarnation et d'évolution. Ces deux lois nous enseignent que chaque étape est progressive et que nous ne descendons jamais dans l'échelle de la manifestation physique, quelle que soit la dette karmique à payer. L'un des principes fondamentaux de la loi de compensation est que, pour chaque peine ou souffrance que nous causons à autrui, nous souffrirons à un degré identique et de la même manière, cela à un moment où la leçon qu'on en retirera fera le plus d'impression sur nous. D'autre part, le principe «.œil pour œil, dent pour dent.», ne s'applique pas ici, car il n'y a pas de vengeance ou de désir de causer la souffrance dans le processus de la loi karmique. Le seul but de la compensation est d'enseigner une leçon pour faire comprendre l'erreur commise et accroître ainsi la compréhension des vérités de l'existence.

On ne peut savoir exactement quand et comment la loi de compensation manifeste ses exigences. Toutefois, nous pouvons être sûrs que nous ne souffrirons pas des exigences du karma sans conscients être du fait que nous payons une dette karmique. Si une telle souffrance n'était pas accompagnée de la profonde compréhension de sa cause et du rachat dont elle fait l'objet, elle serait en contradiction avec les principes fondamentaux du karma. Nous devons en effet apprendre une leçon de cette manière et grandir ainsi en compréhension. On doit aussi noter que la loi du karma se manifeste dans les deux sens, c'est-à-dire qu'un être humain peut avoir également une compréhension bénéfique à recevoir, et, dans ce cas être considéré comme ayant un crédit karmique.

En conclusion, on peut dire que le terme karma signifie simplement.: conditions futures, obligations futures, récompenses futures, responsabilités futures.


Kavanah (Kabbale) nf. Concentration profonde de l’esprit, intention orientée vers sa suprême essence.


Kenshō nm. Il s’agit d’un concept important du bouddhisme Zen et qui peut être traduit par éveil, illumination ou conscience de soi. Il désigne pour l’être humain l’accomplissement de sa propre nature, à savoir celle du Bouddha. Le kenshō révèle un éveil qui précéderait l’éveil complet du satori, que le Bouddha et les maîtres du Zen ont atteint.


Kérygme nm. Message fondant la communauté primitive pour qui, Jésus, Dieu s’est fait l’homme, afin que l’homme accède à la vie de Dieu. Et les deux doivent être lus ensemble, de la façon dynamique.


Kilohertz. Le KHz correspond à 1.000 vibrations par seconde.


Kilo Ohm. kΩ. L'Ohm est l'unité de résistance électrique. Un kilo Ohm équivaut à 1.000 Ohm.


Kirlian nm. Procédé photographique, dénommé selon l'inventeur russe, qui met en évidence le corps énergétique et éthérique.


Kōan nm. Dans certaines écoles du bouddhisme chan ou zen, le kōan est une courte phrase ou une brève anecdote absurde, énigmatique voire paradoxale ne sollicitant pas la logique ordinaire généralement utilisée par ailleurs. Le kōan est un objet de méditation qui serait susceptible de produire le Satori ou encore de permettre le discernement entre l’éveil et l’égarement. Aujourd’hui les kōan sont, avec la posture assise, l’un des principaux outils d’enseignement de la tradition Rinzai.


Krishnaïsme nm. Dans l’indouisme, mouvement de dévotion populaire centré sur la personne de Krishna et sur l’évocation de ses exploits, relatés dans le Mahâbhârata.


Kundalini hindoue nf. Puissance cosmique latente dans l'être.; centre d'énergie coccygien, focalisant le feu de l'Initiation.




L…



Laïcisme nm. Séparation du spirituel et du temporel (rendez à César ce qui est à César, à Dieu ce qui est à Dieu «.Matthieu XXII 21.»). Il implique.:

1L'incompétence des Églises dans le domaine temporel, laquelle découle immédiatement de non-confessionnalisme de l'État qui ne donne investiture à aucune d'entre-elles.

2L'incompétence de l'État dans le domaine spirituel tant qu'il n'y a pas violation de l'ordre public comme l'État le définit. L'État ne prend donc pas en charge l'homo religiosus comme il prend en charge l'homo avilus. La vie religieuse est trans-étatique. Cette limitation souligne à nouveau la spécificité de la liberté religieuse par rapport aux autres libertés garanties par l'Etat.

3Le domaine temporel est souverainement délimité par l'État. Toutefois il peut exister des conflits de lois (bigamie, excision, soins médicaux, foulard musulman...).


Laïcité nf. 1° Caractère de ce qui est laïque, indépendant des conceptions religieuses ou partisanes. 2° Système qui exclut les Églises de l’exercice du pouvoir politique ou administratif, et en particulier de l’organisation de l’enseignement public.

La laïcité représente en France un système de valeurs qui permet un «.vivre ensemble.» à ses citoyens d’obédiences différentes. Or, être porteurs d’une identité, ce n’est pas la revendiquer par la force et en opposition aux autres. C’est avant tout défendre la complexité de la vie, la liberté des individus et en déduire une exigence.: celle de reconnaître l’identité des autres pour négocier une histoire commune. La réception de l’Islam par la France ne peut se faire sans l’acceptation des valeurs françaises par l’Islam.

Le couple indissociable laïcité/liberté religieuse est l’un des fondements constitutionnel de la République. La laïcité devrait impliquer clairement un sentiment, une appartenance au corps national et un respect de la loi et des usages communs du pays.


Lamaïsme nm. Forme de bouddhisme qui domine au Tibet et en Mongolie (tantrisme). Ce terme rend compte de la place essentielle occupée par le bla-ma (occidentalisé en Lama), traduction et équivalent du sanskrit guru, chaînon obligatoire dans la lignée de transmission des enseignements, et condition nécessaire et suffisante de la progression spirituelle du disciple. Mais cette notion n’est pas particulière au bouddhisme tibétain.; elle est partagée par le tantrisme en général, qu’il soit bouddhiste ou hindouiste. En outre, le mot «.lamaisme.» à l’inconvénient de suggérer l’idée d’une religion particulière, alors qu’il s’agit fondamentalement du bouddhisme, senti et vécu comme tel par les Tibétains, qui récusent le terme. Pour être complet, il faut ajouter qu’ils récusent également celui de bouddhisme tibétain, ne voulant voir dans leurs croyances et pratiques que le prolongement du bouddhisme indien. Ils appellent donc leur religion chos.: Dharma.

En ce qui concerne la doctrine, toutes les écoles déclarent officiellement adhérer au Madhyamaka, même si leurs positions combinent celui-ci avec le Vijn̄aptimātratā.


Latitudinarisme nm. Système selon lequel chacun est libre de choisir la religion qui lui plaît.


Latreutique adj. Terme de théologie qui définit le sacrifice offert à Dieu pour reconnaître son souverain domaine sur toutes les créatures.


Leibnitzianisme nm. Philosophie idéaliste de Leibnitz, caractérisée surtout par les monades, et par l’harmonie préétablie.


Lectionnaire nm. Livre qui contient les leçons qui se lisent à l’office.


Libanomancie nf. Divination au moyen de l’encens brûlé.


Libéralisme nm. En tant que démocrates et humanistes nous avons acquis la conviction, au fil de l’expérience, qu’une société fondée sur la décentralisation des décisions, sur l’économie de marchés et sur la propriété privée est non pas la forme de société la meilleure dont on ne pourrait rêver sur un plan purement abstrait dans un monde idéal. Mais celle qui, sur le plan concret des réalités, se révèle aussi bien du point de vue de l’analyse économique que de l’expérience historique, comme la seule forme de société susceptible de répondre aux questions fondamentales de notre temps. Mais, si la conviction de l’immense supériorité d’une société économiquement libérale et s’il n’en est pas moins vrai qu’aujourd’hui notre société tant particulièrement en raison de la profonde méconnaissance des principes fondamentaux qu’implique la réalisation d’une société libérale et humaniste.

En fait, vivre ensemble implique pour toute société un consensus profond sur ce qui est essentiel. Si ce consensus n’existe pas, la réalisation d’une société humaniste s’en trouve par là compromise.


Liberté nf. Le premier sens de ce mot, le plus courant aujourd’hui, se décline le plus souvent au pluriel. Les libertés sont des possibilités octroyées à l’homme par la société dans laquelle il vit, afin que l’individu puisse s’exprimer et agir selon sa conscience, la limite étant que l’autre puisse faire de même. Ainsi, le Siècle des lumières et la Révolution française ont défendu et imposé une série de libertés et de droits qui permettent de promouvoir la dignité de l’homme et la vie en démocratie.: liberté de penser, de discuter, de se réunir… C’est un incontestable progrès, et ce modèle a tendance à se diffuser sur toute la planète.

Cependant, ce sont des libertés qui sont octroyées à l’homme de l’extérieur. Il est une autre définition de la liberté qui envisage celle-ci en tant que possibilité interne à l’homme. On l’a appelée le libre-arbitre. C’est cette faculté qu’a l’homme de choisir et d’orienter ses pensées et ensuite d’agir en conformité avec ses choix. Elle est intimement liée à la volonté et est plus préoccupée d’accomplir des devoirs que de défendre des droits. Cependant, nous ne sommes rarement maîtres des pensées qui nous traversent, mais nous pouvons choisir d’en privilégier certaines aux dépens des autres. C’est la latitude laissée à l’homme dans la conduite de sa vie. Elle est à la fois très large, mais plus restreinte que celle que les hommes d’aujourd’hui pensent posséder. Par exemple en restant très simple et concret, dans le domaine de l’alimentation, l’homme a le libre-arbitre de manger selon ses goûts. Cependant son organisme a besoin, en quantité suffisante, de protides, lipides, glucides, vitamines, oligo-éléments, sels minéraux, etc. S’il n’a pas les quantités nécessaires pendant un certain temps, il tombe malade. Libre-arbitre oui, mais dans un cadre néanmoins précis, où il faut qu’il apprenne ce qui lui est nécessaire et ce qu’il faut faire.

La liberté, telle que nous venons de la définir, apparaît avec la conscience de soi. Elle suppose la dualité du sujet et de l’objet, du moi et du monde, ce qui implique une séparation, une frontière entre un intérieur et un extérieur. Cette séparation existe dès la cellule, peut-être même dès l’atome, en tant qu’embryon de conscience, mais avec l’homme, un saut est franchi. Ce moi séparé a le pouvoir à la fois sur soi et hors de soi. On sait que l’enfant n‘acquiert cette conscience qu’assez tard, vers sept ans, mais qu’elle s’élabore bien avant avec le stade du miroir, quand l’enfant reconnaît son image dans celui-ci.

Ce nouveau pouvoir d’action qu’on appelle liberté ou libre-arbitre est à l’origine de l’éthique et de la morale qui impliquent le discernement du bien et du mal et déterminent notre manière de nous comporter dans le monde humain mais aussi dans le monde naturel. Le bien et le mal naissent avec la liberté de l’homme et sont des notions relatives ayant valeur d’apprentissage et de formation. Ainsi liberté, conscience de soi, connaissance du bien et du mal, sont des idées intimement liées qui s’engendrent les unes les autres. La liberté est donc liée à l’état humain, qui est une phase dans le processus d’évolution d’un niveau de nous-mêmes, que certains appellent l’âme. L’âme unie au Tout (Dieu) s’en sépare pour faire l’expérience du multiple et acquérir ainsi la conscience présente dans le minéral, se développant dans le végétal et l’animal et devenant réflexive dans l’homme. Il semblerait que seul l’homme soit capable d’interroger et expérimenter sa propre nature. La vie est une initiation par laquelle l’homme acquiert la connaissance par l’expérience et opère ainsi la transformation, la métamorphose de son être.

Le paradoxe essentiel de la liberté humaine est parfaitement illustré par le mythe de la caverne de Platon. En effet, qu’elle est la liberté pour ces hommes enchaînés à la paroi de la caverne et tournant le dos à la lumière.? On peut envisager d’aménager la caverne, de desserrer quelque peu leurs liens et de permettre aux prisonniers de communiquer entre eux. Cela améliorerait leur condition, mais ne résoudrait en rien leur problème essentiel. Les libertés publiques s’attachent à cela, et encore une fois, il n’est pas indifférent de vivre dans un pays où l’on peut penser, discuter et se réunir en toute liberté. Cependant, ne serait-il pas plus important de rompre les liens qui maintiennent les détenus dans la caverne, afin qu’ils puissent se retourner et en sortir pour accéder à la lumière.? Cette conversion du regard est la démarche même du cheminement initiatique. L’homme vit ici-bas dans l’obscurité, symbole de sa limitation et de son ignorance. Seule la connaissance lui permettra de percer le monde des apparences et d’atteindre la liberté authentique par la conjonction des contraires.

En conclusion, on peut subodorer que la liberté de l’homme n’aura atteint sa plénitude que quand il sera parvenu à un réel niveau d’harmonisation de ses connaissances et de ses actions avec les lois matérielles et spirituelles de l’Univers.


Libertinisme nm. État d’esprit de celui qui ne s’assujettit ni aux croyances ni aux pratiques d’une religion révélée.


Libre-arbitre nm. Faculté divine qui permet de choisir volontairement d’accomplir les desseins divins. En principe, à sa majorité physique et intellectuelle, l’homme arrive à une période ou il ressent un droit de demander et de choisir. À partir de ce moment, l’enfant devenu adulte est doué du Libre-arbitre, avec le droit, le pouvoir et la faculté de choisir ou de refuser, de demander ou d’accepter, d’agir ou de ne pas agir. En analyse finale on peut appeler cela la liberté de penser.


Logicisme nm. Tendance à faire prévaloir la logique des raisonnements sur leur aspect psychologique et prétend ramener toute science à la logique mathématisée (Russel).


Logique transcendantale nf. Logique ou science des lois de la pensée, qui s’applique à la réflexion philosophique et qui dégage les conditions à priori de la connaissance, et en général les principes purs de la raison (dans la représentation et dans l’action). Selon le Kant, le philosophe ne doit pas se déterminer par rapport à Dieu mais par rapport à l’homme. Ce n’est pas la foi mais la raison qui peut procurer à l’homme la liberté. La morale doit donc se libérer de toute référence (comme les Églises) extérieure à la raison humaine.


Logocentrisme nm. Attitude philosophique conférant au langage la place centrale dans toute métaphysique.


Logophanie nf. Terme de théologie. La manifestation du Verbe.; son incarnation.


Logos nm. Le logos est un terme très discuté qui est devenu une doctrine pour de nombreuses philosophies et une partie du dogme de multiples religions. Au sens large du terme, «.logos.» veut dire loi, et au sens mystique et rosicrucien, on l'emploie pour désigner la loi ou l'ordre cosmique. Les anciens stoïciens désignaient sous le nom de logos le principe de la raison cosmique. Il représentait pour eux l'ordre cosmique œuvrant à travers toutes choses. Chez l'homme, ce logos ou ordre cosmique était appelé «.pneuma.», ce qui veut dire «.souffle ou âme.». Philon, le philosophe éclectique, déclarait que le logos était le médiateur entre l'univers et l'homme. Il constituait la volonté ou les idées cosmiques œuvrant à travers le monde matériel, l'intention cosmique prenant forme et mettant en ordre les choses physiques. On voit l'ambiguïté de sa définition dans le fait qu'il était cosmique sans l'être.

Logos.= Discours.= Parole.= Verbe.

Petit Larousse.: 1° Rationalité suprême gouvernant le monde chez certains philosophes. 2° THÉOL. CHRÉT. Verbe éternel incarné dans l’Évangile de Jean.


Lois naturelles nf. pl. C'est la loi ou l'ensemble de lois décrétées au commencement par l'Intelligence Cosmique, comme la cheville ouvrière de toute création, sans laquelle aucune manifestation ne peut avoir lieu ni exister. De telles lois sont universelles quant à leur portée et à leur manière d'opérer. Chaque loi naturelle agit de la même façon sur tous les plans et dans tous les domaines. Les lois naturelles sont extrêmement simples et directes, comme toutes les lois fondamentales doivent l'être. Leur mission est d'assurer des degrés progressifs ou cycles d'évolution, en dépit de tous les obstacles suscités par l'homme pour contrarier leur action. Les lois naturelles établissent donc, dans les divers domaines de l'univers, des pouvoirs, des fonctions, des attributs et des phases de nature telle qu'elles imposeront la nécessité absolue d'adhérer étroitement à leur règle pour la recherche de l'idéal dans chaque plan, dans chaque domaine, dans chaque classe, etc. L'idée, le mobile à la base de toutes les lois naturelles, est la conservation de la vie pour la réalisation de la manifestation idéale.; une telle conservation, dans un tel dessein, ne reconnaît aucun idéal humain, aucune loi humaine, aucun précepte de la civilisation, si ceux-ci sont contraires aux buts les meilleurs décrétés par l'Intelligence Cosmique.

Une loi naturelle est toujours constructive, même quand elle semble destructive en apparence. En cela, elle se conforme à la méthode symbolisée par la loi du triangle. Une loi naturelle est le principe fondamental qui, tout en exigeant partout une stricte obéissance à ses ordres, est assez élastique pour permettre une grande immixtion de la part des entités d'un plan quelconque, dans la mesure où une telle immixtion s'harmonise avec ses propres buts. On voit ainsi qu'il ne peut y avoir de loi dite surnaturelle.; ce qualificatif est non seulement inexact, mais il conduit à une interprétation grossièrement erronée. Les miracles ne sont pas la conséquence d'une prétendue loi surnaturelle.; ils résultent de la soumission aux exigences de la loi naturelle. Les miracles ne semblent surnaturels qu'à ceux qui ne comprennent pas ce que l'on entend par loi naturelle.


Luthéranisme nm. Doctrine de Luther, religion des luthériens.; elle rompt les liens avec le pape, établit que l’Écriture est la seule règle des fidèles et que les péchés sont remis non par les sacrements, mais par la foi. D’où est venue cette confusion qui a paru de tout temps dans le progrès des hérésies et qui fit en particulier du luthéranisme un monstre à cent têtes par la diversité des factions qui le partagèrent.




M…



Machiavélisme nm. Doctrine de Machiavel.; art de gouverner efficacement sans préoccupation morale quant aux moyens.


Macrocosme et microcosme nm. Théorie philosophique qui fait correspondre à la totalité de l’univers (macrocosme) une infinité de «.modèles réduits.» ou microcosmes qui imitent d’une manière plus ou moins parfaite la richesse du cosmos. Selon des modes variés ce thème est développé dans les conceptions du monde qui estime que «.tout est dans tout.». Souvent, il s’allie à un animisme radical qui exclut toute distinction entre l’ordre des choses et celui du vivant. Solidaire des options philosophiques, religieuses ou artistiques qui cherchent avec une certaine nostalgie à établir un lien entre le visible et l’invisible, l’apparence et l’essence, il joue sur les analogies, les symboles, les médiations, les ressemblances. S’il échappe aux déterminations strictes, il répond avant tout à un rêve d’unité. Très répandues dans l’Antiquité et au Moyen Âge, les théories de la correspondance du macrocosme et du microcosme culminent à l’époque de la Renaissance. Dans la polémique de l’univers clos et hiérarchisé hérité de Ptolémée et d’Aristote, elles jouent un grand rôle.


Mage nm. Prêtres, astrologues, dans la Babylone antique, en Assyrie, puis dans l’Empire perse, les mages perses étaient à la fois astrologues, théologiens et parfois sorciers. Ils furent également des prêtres de la religion de Zoroastre en Médie. Ils n’adoraient qu’un seul Dieu, ennemis de tout simulacre, révéraient dans le feu, qui donne la vie à la nature, l’emblème de la divinité. Introduit dans l’expression les trois Rois mages ou magiciens, le mot s’applique d’abord à des personnages venus à Bethléem pour adorer Jésus, commémorés par la galette des rois et dans la tradition iconographique. Depuis 1612, le mage désigne une personne spécialisée en sciences occultes et en magie, personnage auquel les poètes romantiques Novalis et Hugo ont identifié le poète.


Magie noire nf. Expression employée autrefois pour désigner des pratiques mystérieuses ou des méthodes secrètes, méthodes et pratiques que nous comprenons aujourd'hui sur le plan scientifique. De nos jours, cependant, cette expression est encore employée par certaines philosophies ou par des personnes ignorantes, parfois volontairement en vue de semer la peur, pour exprimer l'idée qu'il est possible de mettre en action, à distance, certaines forces naturelles dans le dessein de nuire à autrui. Cela suppose que l'espace cosmique existant entre deux personnes peut être utilisé par l'une d'elles pour transmettre des pensées mauvaises et destructives à l'autre. En fait, l'espace cosmique ne transmet jamais ces pensées destructives et la personne qui s'efforce de les diriger dans l'espace souffrira elle-même de cette tentative et de la création de ces pensées, car celles-ci resteront dans sa conscience et l'affecteront. L'unique pouvoir de la magie noire réside dans la crainte qu'on éprouve à son égard.


Magisme nm. Religion des anciens Perses, adorateurs du feu.


Magisme nm. Doctrine des mages antiques qui s’appuie sur les fondements de la loi universelle de l’équilibre et de l’harmonie résultant de l’analogie des contraires. Elle prend toutes les sciences par la base et prélude par la réforme des mathématiques à une révolution universelle dans toutes les branches du savoir humain.: au principe générateur des nombres, le magisme rattache le principe générateur des mondes amenant ainsi à la lumière de la science le résultat incertain des intuitions trop physiques de Pythagore. Il oppose, à l’ésotérisme théurgique de l’école d’Alexandrie, une formule claire, précise, absolue, que toutes les sciences régénérées démontrent et justifient. La raison première et la fin dernière du mouvement universel, soit dans les idées, soit dans les formes, se résument définitivement pour lui dans quelques signes d’algèbre sous la forme d’une équation.

Les mathématiques ainsi comprises nous ramènent à la religion, parce qu’elles deviennent, sous toutes les formes, la démonstration de l’infini générateur de l’étendue et la preuve de l’absolu, d’où émanent tous les calculs de toutes les sciences. Cette sanction suprême des travaux de l’esprit humain, cette conquête de la divinité par l’intelligence et par l’étude doit consommer la rédemption de l’âme humaine et procurer l’émancipation définitive du Verbe de l’humanité.


Magnétisme nm. Tout corps devenu électrique a une aura, et quand cette aura est active, elle forme un champ magnétique.: l'aura est parfois appelée «.magnétisme.». Du point de vue purement électrique, le magnétisme se distingue quelque peu de l'aura mais, malgré cette distinction, la loi fondamentale impliquée dans la définition précédente, demeure. Le fait que certains minéraux, comme le fer doux, soient naturellement magnétiques, alors que cette qualité doit être donnée à d'autres, indique que le magnétisme n'est pas conséquence d'une structure atomique ou moléculaire de la matière, mais plutôt le résultat d'une action électrique qui a lieu dans substance ou qui peut lui être intégrée. En électricité, nous apprenons à magnétiser un corps métallique en l'entourant d'une charge électrique.; mais ce fait illustre, par ailleurs, la loi selon laquelle le magnétisme résulte d'une action sur l'aura qui entoure toute matière. Fondamentalement, cette aura est une partie essentielle de l'électron et la molécule a donc une aura qui est un mélange des auras des électrons qui la composent. Certaines auras sont positives, certaines sont réceptives ou répulsives, et certaines ont une action alternative. Celles qui ne sont pas passives produisent une manifestation que nous appelons, en physique, magnétisme, avec une tendance attractive ou répulsive, ou encore une polarité positive ou négative.

Les cellules composant le corps humain sont entourées d'une aura, et le corps humain a aussi son aura. Cette aura peut être rendue active et irradiera son énergie magnétique, ou passive.; elle peut être répulsive ou réceptive. La pensée humaine, avec son contrôle sur l'énergie électrique du corps, est un facteur fondamental dans le processus d'excitation de la charge électrique qui élève l'aura du corps humain à un potentiel élevé.


Mahâyâna nm. Le bouddhisme Mahâyâna est considéré comme l'une des deux grandes écoles du bouddhisme. Aussi connu sous le nom du «.Grand Véhicule du Salut.», il est apparu dans le premier siècle de notre ère. Cette école de pensée représente la mouvance bouddhiste la plus modérée et la plus compréhensible dans son interprétation du bouddhisme. Elle propose un chemin vers l’illumination accessible à tous, hommes ou femmes, moines ou laïcs. Elle a pour objectif l’épanouissement de tous les êtres, voie auxquels se consacrent les bodhisattvas, des êtres «.illuminés.» guidés par la compassion et la sagesse et qui renoncent à entrer au Nirvana pour sauver les hommes. Dans la voie Mahâyâna, le nirvana est non seulement la libération du cycle des renaissances mais également prise de conscience que l’on peut se libérer par sa propre nature. Aujourd'hui, cette voie est prédominante en Asie du Nord et l'Extrême-Orient, y compris en Chine, au Japon, en Corée, au Tibet et en Mongolie.


Mahométisme ou mahométanisme nm. Religion caractérisée essentiellement par un sévère monothéisme, ou croyance en un Dieu unique et créateur de toutes choses, avec Mahomet pour prophète et le Coran pour livre. Le mahométisme est divisé en plus de soixante-dix sectes.


Maïeutique nf (Gr. maieutikê, art de faire accoucher) Dans la philosophie socratique, art de faire découvrir à l'interlocuteur par une série de questions les vérités qu'il porte en lui.


Maître nm. En mysticisme, ce terme est employé pour représenter celui qui a atteint un certain degré de perfection dans la maîtrise des lois et des principes naturels. En ce sens, nous avons des maîtres visibles et des maîtres invisibles. Les maîtres visibles sont ceux qui vivent incarnés sur le plan terrestre et que nous voyons avec nos yeux physiques. Ils sont capables de projeter leur corps psychique, leurs pensées et leurs impressions. Indépendamment de la distance, de manière que leur corps physique devienne visible dans certaines conditions et que leurs pensées et leurs impressions deviennent perceptibles à l'entendement psychique ou objectif d'autrui. Les maîtres invisibles, de leur côté, sont ceux qui sont passés de ce plan au plan cosmique et qui, de ce plan, projettent leur personnalité vers le plan psychique.; ils n'agissent et ne se manifestent jamais sur le plan terrestre avant d'être réincarnés. On ne peut pas voir les maîtres invisibles avec les yeux physiques. Pour les percevoir, nous devons nous mettre en harmonie avec le plan psychique et agir entièrement sur ce plan avec notre corps psychique, pendant que notre corps physique est endormi ou inactif, comme c'est le cas lorsque nous nous trouvons dans l'état de sommeil ou dans une méditation très profonde. Telle est la condition pour entrer en contact avec la personnalité, les pensées et les messages des maîtres invisibles. Dans de tels contacts, on peut voir ces maîtres, non pas avec les yeux physiques, car ce n'est pas du tout de la vue qu'il s'agit, mais par une perception cosmique que nous interprétons comme une chose vue quand nous sommes revenus sur le plan objectif, faute d'un terme meilleur pour décrire cette perception.

Agir complètement sur le plan psychique pendant quelques minutes ou quelques heures, en vue d'entrer en contact avec la personnalité des maîtres invisibles, est ce que désirent vivement tous les mystiques. Ce pouvoir est obtenu par une étude et une préparation attentives, de nombreuses expériences préliminaires, et la pureté d'intention. C'est de cette manière qu'est atteinte l'Illumination ou Conscience Cosmique.


Maître intérieur nm. (Moi Spirituel ou Âme). Nous devons libérer le Maître Intérieur de ses liens, ou nous rendrons la vue à l’œil psychique, l’ouïe à l’oreille psychique, la parole à la langue psychique. Le Dieu en nous est le Maître Intérieur dont la conscience est la Conscience Divine, dont la vie est la divine étincelle qui nous anime, dont la personnalité terrestre est le résultat de la façon dont nous avons formé notre caractère.


Maître spirituel nm. Il a une mission auprès d'un groupe. Il n'est pas parfait et continue son évolution.


Mal nm. D'un point de vue philosophique, le mal peut-être défini comme étant l'absence de bien. Appliquée à la nature humaine, cette définition laisse supposer que l'homme fait le mal chaque fois qu'il agit sous l'impulsion d'un défaut, car il exprime alors une absence de qualité.; les guerres, par exemple, résultent toujours d'un désir de pouvoir et de domination, c'est-à-dire d'un manque d'humilité et de fraternité. Par ailleurs, elles font toujours appel à la violence, laquelle a son origine dans l'immaîtrise du pacifisme ou l'incontrôlabilité du bellicisme.


Maladie nf. Trouble localisé ou général dans le processus harmonieux et constructif des cellules vivantes créatrices. Quelle que soit la cause, la condition est fondamentalement la même. Le processus de trouble et de rupture dans les cellules malades est fortement ou faiblement combattu par les cellules normales et saines, selon l'état général du corps. Par le pouvoir créateur et constructif des cellules saines, la nature s'efforce de mettre fin à la destruction, de régénérer les cellules malades et de rétablir la santé. La lutte exige une concentration d'énergie, ce qui prive tout le corps de son état normal, tandis que la maladie, de son côté, ôte à beaucoup de cellules, de tissus et d'organes, la possibilité de faire leur travail constructif et normal, d'où la fièvre, la faiblesse, les troubles mentaux et physiques, et les douleurs. La manière logique de remédier à un état pathologique consiste à aider la nature en mettant fin à la cause du trouble, quand on la connaît. Une respiration correcte, une nourriture convenable, un exercice, un sommeil et des pensées appropriés, constituent le moyen essentiel d'aider la nature et de supprimer la cause de bien des maladies. À ce moyen s'ajoute la nécessité de donner au sang et à l'ensemble du corps ce qui manquait et causait le trouble, ou ce qui manque pour aider au rétablissement. Les diverses thérapeutiques existantes peuvent contribuer au retour de la santé, mais uniquement en aidant la nature. Alors que ce qu'on appelle la mort est inévitable, la maladie, elle, ne l'est pas. Le corps physique atteint fatalement un âge et un état d'épuisement où le processus de destruction des cellules du corps est plus rapide que la régénération, et, par principe d'économie, l'âme rejette ou quitte alors le corps et en attend un autre plus utile. Cependant, un tel déclin, un tel affaiblissement progressif de tout l'organisme n'a pas besoin d'être accompagné d'une maladie particulière et peut n'impliquer ni douleur ni souffrance.


Malikisme ou malékisme nm. Une des quatre écoles théologiques, morales et juridiques de l’Islam sunnite, issue de Malik ibn Anas (715 – 795), caractérisée par son rigorisme et qui prédomine au Maghreb, anciennement appelée école de Médine.


Mandala nm. Cercle peint ou dessiné, contenu dans une enceinte carrée, comme support de méditation. À l’origine, en sanscrit, le mot mandala signifiait cercle. Sa signification a évolué. Aujourd’hui, on désigne sous le nom de mandala, des associations de figures géométriques ayant un centre commun. L’association essentielle étant celle du carré et du cercle. Sous l’influence de l’hindouisme et du bouddhisme, les mandala ont pris, aux Indes, les formes les plus variées, depuis les plus simples, comme celles des yantra hindous jusqu’aux plus complexes comme celles du tantrisme. Au plan symbolique, le mandala est devenu un moyen de connaissance et de réalisation de soi, mobilisant toutes les facultés, tant intellectuelles que corporelles et spirituelles. Le but poursuivi par la pratique du mandala est de faire connaître les relations apparentes et occultes entre les forces qui animent l’être humain, d’apprendre à maîtriser ces forces, de permettre à l’homme de se réunifier et de se réintégrer dans un univers où il puisse trouver son équilibre. La pratique du mandala relève d’une expérience millénaire, qui atteint les profondeurs de la psyché par des mondes de connaissance plus intuitifs qu’intellectuels.


Mandorle nf. Gloire (auréole lumineuse) en forme d'amande, où apparaît le Christ triomphant.


Mânes nm pl. Chez les Romains, dieux bons (di Manes), désignation euphémistique pour nommer, en se les conciliant, les esprits des morts, particulièrement ceux des parents. Par métonymie, manes désigne également le séjour des morts.


Manichéisme nm. Religion syncrétique fondée par le Perse Mani, au III° siècle après J.C., alliant des éléments du bouddhisme, du christianisme et du parsisme et pour laquelle le bien et le mal sont deux principes fondamentaux, égaux et antagonistes. Saint Augustin, avant sa conversion, a professé le manichéisme. Répandu en Asie, puis en Extrême-Orient, le manichéisme fut une religion missionnaire rivale du christianisme jusqu’au Moyen Âge. Son influence si fit sentir chez les bogomiles et les cathares. Le manichéisme est également une gnose, une variété particulièrement intéressante et typique du gnosticisme, ou encore une gnose élargie aux proportions grandioses d’une religion nouvelle. Comme toute gnose, il est essentiellement fondé sur une «.connaissance.» qui apporte avec elle-même le salut, sauve par elle-même, du fait qu’en révélant à l’homme son origine, ce qu’il était et où il était avant d’être «.jeté.» dans le monde, elle le rend conscient de ce qu’il est en sa réalité propre, lui explique sa condition présente et comment s’en libérer, tout aussi bien qu’elle l’assure de ce qu’il sera, de ce qu’il est appelé à redevenir.; connaissance qui est, au premier chef, connaissance simultanée de soi en Dieu et de Dieu en soi et qui prétend à être Savoir absolu. Le manichéisme a été condamné par l’Église chrétienne.


Mantique nf. Art pratique de la divination.


Mantra nm. (mot sanskrit instrument de pensée). Dans l’hindouisme et le bouddhisme, syllabe ou phrase sacrée dotée d’un pouvoir spirituel. Ces formules, paroles sacrées, mots invocateurs par répétitions, sont doués d'une énergie de vibrations et de sons correspondant au plan subtil.


Maraboutisme nm. Dans la religion de l’Islam, le maraboutisme est une réalité complexe dans laquelle ont conflué, d’une part, des idées mystiques nées du soufisme, des mouvements politico-religieux comme celui des chorfa au Maroc, des idéaux messianiques issus de l’Islam chiite, comme celui du mahdisme et d’autre part des pratiques populaires et superstitieuses, voire magiques, où se retrouve l’influence de vieilles croyances et de vieux cultes antéislamiques. Le culte des saints qui caractérise le maraboutisme va d’une conception très spirituelle des rapports de l’homme avec Dieu jusqu’à la thaumaturgie la plus grossière.; les exercices des confréries vont de l’oraison la plus haute aux exhibitions, aux transes et aux états hystériques les plus suspects. Le maraboutisme est exercé par un marabout (pieux ermite, saint de l’Islam). Le mot marabout peut englober aujourd’hui le saint vivant, le saint enterré, le monument qui abrite sa tombe, les successeurs du saint, les objets, arbres, animaux plus ou moins sacrés… Parfois, il peut être considéré comme un musulman réputé pour ses pouvoirs magiques et parfois comme un sorcier, un envouteur.


Marcionisme nm. Doctrine des marcionites, sectateurs de Marcion, hérésiarque du II° siècle, qui admettait deux principes à toutes choses, l’un bon, l’autre mauvais, qui niait la résurrection des corps (la chair étant l’œuvre du mauvais principe), et qui soutenait que Jésus-Christ n’avait eu de cette chair que les apparences.


Marianisme nm. Prévalence du culte de la Vierge dans certaines organisations chrétiennes.


Martinisme nm. Doctrine philosophique et mystique de Martinès de Pasqually (XVIII° S.), reprise par Louis-Claude de Saint-Martin. C’est une voie cardiaque qui transcende l’intellect et qui recherche la beauté et la simplicité du cœur. Cette philosophie évoque le cheminement de l’homme vers sa réintégration dans le Divin. Elle trouve sa source dans le célèbre «.Traité sur la réintégration des êtres.», de Martinès de Pasqually. De nos jours, elle continue d’être étudiée au sein de l’Ordre Martiniste Traditionnel (OMT).


Marxisme nm. Doctrine philosophique (matérialisme dialectique), sociale (matérialisme historique) et économique élaborée par Karl Marx, Friedrich Engels et certains de leurs continuateurs.


Massorah ou Massore nf. Travail critique et exégèse sur le texte hébreu de la Bible par des docteurs juifs qui ont fixé les différentes leçons du texte, les différentes lectures des mots à l’aide des points voyelles, accents, signes de correction, nombre de versets, mots, etc. Les docteurs furent appelés massorètes, du mot massore, qui veut dire tradition.; parce que ces docteurs s’attachèrent dans leur opération à conserver, autant qu’il fut possible, la tradition de leurs pères dans la manière de lire et de prononcer.


Matérialisme nm. Doctrine d’après laquelle il n’existe d’autre substance que la matière. Voir également atomisme, hylozoïsme, mécanisme. Le matérialisme est généralement lié à l’athéisme. Matérialisme historique, matérialisme dialectique, noms donnés à la doctrine de Karl Marx et de ses continuateurs. Antonyme.: idéalisme, immatérialisme, spiritualisme.


Matérialisme dialectique nm. (marxisme). La matière est indépendante de la pensée (elle-même, matière prenant conscience de soi) et se développe dans le temps par une succession d’oppositions ou de négations. Le matérialisme historique applique ces principes à l’Histoire considérée comme un fait matériel (le «.vécu.» humain).; il conclut à la nécessité de la lutte des classes, née des contradictions existant entre les modes de production et les formes de propriété.


Matière nf. Il n'y a qu'un seul univers, un seul système de lois cosmiques dirigeant les forces qui se manifestent en toutes choses. Les choses ne diffèrent que dans leur forme, non dans les principes fondamentaux qui leur donnent l'existence. Une cellule du corps ne diffère d'une planète que dans ses détails, sa dimension, son volume, et son rôle. Toutes deux sont soumises aux mêmes lois universelles au même ordre cosmique. Nous avons l'habitude erronée de penser que les choses dites finies et ce qui nous concerne, nous et la terre constituons un monde, et que l'infini en constitue un autre. Cependant, le monde que présente le microscope est le même cosmos qu'on voit à l'aide du télescope. Cette différenciation erronée est à l'origine des mots «.microcosme.» et «.macrocosme.». «.Microcosme.» est dérivé du grec «.mikros.» (petit) et «.cosmos.» (monde).; il veut donc dire «.petit monde.».; «.Macrocosme.» vient de «.macros.» (grand).; il signifie par conséquent «.grand monde.» ou univers. Les sages nous ont mis en garde contre cette fausse idée de division de l'univers en deux mondes, en énonçant l'adage.: «.Ce qui est en haut est comme ce qui est en bas.». Pierre Teilhard de Chardin considère que la matière contient une puissance spirituelle.


Mazdéisme nm. Religion zoroastrienne et traditionnelle de l’Iran antique (1000 av J.C.). Dualiste, elle oppose un principe du Bien et un principe du Mal. Ahura Mazda (le Seigneur Sage) en est le Dieu et Zarathushtra (Zoroastre) son prophète. Le mazdéisme est encore pratiqué par les Guèbres de l’Iran et les Parsis de l’Inde.


Mécanisme nm. Philosophie de la nature selon laquelle l’Univers et tout phénomène qui s’y produit peuvent et doivent s’expliquer d’après les lois des mouvements matériels. Cette théorie admet qu’une classe de faits, ou que l’ensemble des phénomènes sont susceptibles d’être ramenés à une combinaison de mouvements physiques. L’essor du mécanisme a eu lieu au XVII° siècle, notamment avec Descartes, et a permis la naissance et le développement de la science classique. Selon Bergson, il existe un mécanisme radical qui implique une métaphysique où la totalité du réel est posée en bloc dans l’éternité, et où la durée apparente des choses exprime seulement l’infirmité d’un esprit qui ne peut pas tout connaître à la fois.


Médiété nf. La valeur intermédiaire entre deux valeurs initiales est nécessairement une moyenne entre elles, conforme à une certaine loi appelée médiété. Il ne faut pas confondre les deux termes.: moyenne et médiété.; la médiété désigne le concept selon lequel on détermine la moyenne.; la moyenne est la valeur numérique établie selon ce concept.

Les pythagoriciens se limitaient à trois médiétés qu'ils définissaient ainsi.:

• La médiété arithmétique, dans laquelle l'intervalle entre le plus grand extrême et le terme moyen et le plus petit extrême.
• La médiété harmonique, dans laquelle la même règle s'applique, mais aux intervalles relatifs et non plus absolus, c'est-à-dire à l'intervalle entre le plus grand extrême et le terme moye rapporté au plus grand extrême, et à l'intervalle entre le terme moyen et le plus petit extrême rapporté au plus petit extrême.
• La médiété géométrique, dans laquelle le rapport entre le plus grand extrême et le terme moyen et le plus petit extrême.


Méditation nf. Le bouddhisme considère la méditation comme «.une réunion de consciences.». Les versions de l'être qui composent la conscience doivent êtres mises en relation sympathique.

• Il déclare que l'objectif de la méditation est triple.:

1.Dominer l'être inférieur.;

2.Développer et expérimenter les facultés supérieures de la conscience.;

3.Établir l'unité des différents niveaux et provoquer un processus de d'écoulement et d'interchangement continuels de conscience.

• Il déclare que les prières d'intercession ou d'imploration n'ont aucun rapport avec la méditation.

• La prière est, dit-on, une élévation de conscience. Quand ceci s'accomplit, le bouddhiste affirme que ce n'est plus une prière, mais une méditation. La concentration n'est qu'une étape préparatoire à la méditation. Elle «.écarte la pensée de la diversité de réflexion.».

• L'harmonisation s'accomplit par la méditation. La méditation ne doit pas être confondue avec la concentration et la contemplation.

• La conscience peut fonctionner à tout niveau sur lequel elle a un instrument.

• La plupart des hommes vivent sur leurs émotions ou, au mieux, sur la conscience inférieure, mais dans la méditation, l'on élève le niveau de conscience, atteignant d'abord la conscience supérieure, le domaine des idées et des idéaux abstraits, puis par éclairs au début, le satori, comme le bouddhisme Zen, et enfin, continuellement, le plan de l'intuition ou de la Pure Connaissance.


MégaHertz. M Hz correspond à 1 million de vibrations par seconde.


Melkite ou melchite adj. et n. Chrétien de l’Église orthodoxe des patriarcats d’Alexandrie, Jérusalem et Antioche. Au plan historique, on appelait melkites les chrétiens de Syrie et d’Égypte qui avaient accepté les définitions du Concile de Chalcédoine (451) sur les deux natures (humaines et divines) du Christ.


Mémoire parfaite (ou mémoire intégrale) nf. C'est notre réserve complète des faits et d'expériences. Cette réserve est placée dans le subconscient où elle est bien protégée, tout en étant facile à atteindre pour la conscience objective.

Les plus belles intelligences sont aussi remarquables par l'aisance avec laquelle elles résistent à ce qui ne les intéressent pas, ou les rejettent, que par la permanence avec laquelle leurs propres vérités y restent gravées.


Mental analytique nm. Partie du mental qui perçoit et conserve les données tirées de l'expérience, qui pose et résout des problèmes et qui dirige l'organisme à travers les quatre dynamiques. C'est le mental qui raisonne. C'est le «.je.» et sa conscience.


Mental réactif nm. Partie du mental qui range et conserve la douleur physique et les émotions douloureuses et qui cherche à diriger l'organisme par excitation réflexe uniquement.


Messe nf. Ce mot est issu (vers 980) du latin chrétien missa, participe féminin substantivé de mittere laisser aller, renvoyer ( → mettre, missile, mission, missive). Missa est attesté au sens de «.congé après un office.» (av 450), spécialement en parlant du rendu des catéchumènes après les premières prières et le sermon et pour le renvoi des fidèles à la fin de la messe. Dans la religion catholique, Sacrifice du corps et du sang de Jésus sous les espèces du pain et du vin, par le ministère du prêtre et suivant le rite prescrit. Sur le plan mystique la messe peut être définie comme un rituel qui permet aux personnes présentes de s’harmoniser avec les vibrations de l’édifice et celles des chants et paroles (principalement en latin) afin de quitter leur conscience objective et subjective, pour s’harmoniser avec leur supraconscience et parfois avec la conscience universelle. Ainsi, l’eucharistie est-elle foncièrement sacrifice, c’est-à-dire offrande que les fidèles font d’eux-mêmes au Père par le Christ dans l’Esprit.


Messianisme nm. Croyance selon laquelle un Messie (de l’hébreu Mâshîakh, du grec Christos et du latin messias qui signifie l’oint) personnel, ou rédempteur, viendra affranchir les hommes du péché et établir le royaume de Dieu sur la terre. Il y a le messianisme juif et le messianisme musulman. Pour le peuple juif, il s’avère être un courant d’idées surgi à l’époque du second Temple et caractérisé par la croyance en la venue d’un descendant de David, qui, envoyé par Dieu en vue de délivrer les Juifs du joug des païens, ramènerait les exilés et rétablirait le culte du Temple, cependant qu’une ère de perfection morale et de félicité se trouverait établie pour Israël et l’humanité toute entière. Le Christianisme, à ses débuts, n’était qu’un mouvement messianique juif, qui par la suite conquit les masses païennes de l’Empire romain. Il semble que le christianisme primitif ait réclamé assez rapidement le titre de Messie pour Jésus. Pour l’Islam, c’est l’attente du Mahdī qui a donné naissance à de multiples mouvements dont certains plus spectaculaires ou plus récents, sont mieux connus, tels le bābisme et le béhaïsme. On a même suggéré que la doctrine islamique du Mahdī pourrait représenter, hors de l’aire spécifiquement judéo-chrétienne, la conception la plus proche du messianisme juif.


Métaconfessionnel adj. Approche mystique qui se situe au-delà des religions (différent de multiconfessionnel qui serait plutôt du syncrétisme).


Métamorphiste nm. Nom de certains sectaires du XVI° siècle qui disaient que le corps de Jésus-Christ s’est métamorphosé en Dieu dans le ciel.; ce sont les mêmes que les ubiquitaires.


Métamorphoses nf pl. Dans l’Antiquité et selon les mythologies, changement, opéré par les Dieux, de forme, de nature ou de structure, si considérable que l’être (dieu ou être humain) ou la chose qui en est l’objet n’est plus reconnaissable. Ovide en a fait un poème intitulé «.Les Métamorphoses.». Les Juifs mêmes ont eu aussi leurs métamorphoses. Si Niobé fut changée en marbre, Édith, femme de Loth, fut changée en statue de sel.


Métaphysique nf. (gr. meta et phusika «.au-dessus.» ou «.au-delà de la physique.», parce que dans les œuvres d’Aristote, cette connaissance était traitée après la physique). Le mot signifie, au sens général, qu’il englobe les sujets qui transcendent ou qui sont de plus grande importance que ceux des questions matérielles de nature finie. La métaphysique se divisait traditionnellement.: en ONTOLOGIE, la philosophie de l'être, en Cosmogonie, la philosophie de la nature, et en PSYCHOLOGIE, la philosophie de la conscience. La Cosmogonie est souvent associée à la cosmologie, bien que son sens soit différent. La science s'intéresse au comment des choses.; la métaphysique au pourquoi. Science de l’être en tant qu’être et des vérités premières (ontologie). Connaissance des causes premières et des premiers principes.; Il y a métaphysique dès que l’esprit, en quête d’unité totale, se décide à combler les lacunes qu’offre le tableau «.scientifique.» de l’univers, grâce à un «.liant.» tiré de son propre fonds, un «.principe.» (emprunté à son expérience interne ou externe), qu’il estime véritablement «.premier.». La métaphysique apparaît, à travers cette définition, en soulignant ses relations étroites avec non seulement l’approche scientifique, mais encore avec l’approche artistique, et aussi avec la pensée religieuse.

Ainsi toute la philosophie est comme un arbre dont les racines sont la métaphysique, le tronc est la physique et les branches qui sortent du tronc sont toutes les autres sciences (Méditations métaphysiques — René Descartes). La science s’intéresse au comment des choses.; la métaphysique au pourquoi.

Il y a métaphysique dès que l’esprit en quête d’unité totale, se décide à combler les lacunes qu’offre le «.tableau scientifique.» de l’Univers, grâce à un liant tiré de son propre fond, un principe emprunté à son expérience interne ou externe, qu’il estime véritablement prouver.


Métempsychose nf. Théorie selon laquelle l’âme pourrait se réincarner après la mort dans un autre corps humain, dans celui d’un animal ou dans un végétal.


Métensomatose nf. En philosophie, transmutation d’un corps en un autre.


Méthode nf. Ensemble des procédés rationnels employés pour découvrir et démontrer la vérité. Les questions de méthodes priment toutes les autres. La méthode caractérise la recherche scientifique. Si étymologiquement, ce terme renvoie à l’idée de poursuite, de recherche, il a pu également désigner, dans la philosophie grecque, une doctrine achevée, un résultat. Toutefois, Descartes a révolutionné ce terme dans son magnifique ouvrage «.Discours de la Méthode.» qui est une véritable déclaration des droits et des pouvoirs de la Raison sur un monde qu’elle domine et organise. Toute la pensée moderne est née de cet ouvrage dont la langue, dense, mais toujours claire, n’a pas vieilli.


Microcosme et macrocosme nm. La théorie selon laquelle tout se répond dans l’univers fait correspondre à la totalité (macrocosme) une infinité de «.modèles réduits.» (microcosmes) qui imitent d’une manière plus ou moins parfaite la richesse du cosmos. Ce thème est développé, selon des modes variés, dans les conceptions du monde qui estiment que «.tout est dans tout.». Souvent il s’allie à un animisme radical qui exclut toute distinction entre l’ordre des choses et celui du vivant. Solidaire des options philosophiques, religieuses ou artistiques qui cherchent avec une certaine nostalgie à établir un lien entre le visible et l’invisible, l’apparence et l’essence, il joue sur les analogies, les symboles, les médiations, les ressemblances. S’il échappe aux déterminations strictes, il répond avant tout à un rêve d’unité. Très répandues dans l’Antiquité et au Moyen Âge, les théories de la correspondance du macrocosme et du microcosme culminent à l’époque de la Renaissance. Dans la polémique contre l’univers clos et hiérarchisé, hérité d’Aristote et de Ptolémée, elles jouent un grand rôle. Enfin, comme «.image.» de la nature, l’homme ne découvre plus seulement en lui l’ordre de l’univers, mais son propre dynamisme conquérant.


Micro-ondes nf. pl. Ondes électromagnétiques.; longueur d'onde en centimètres et millimètres (micro.= 1 millionième).


Millénarisme nm. 1 Doctrine du millinium ou ensemble des croyances à un règne terrestre du Messie et de ses élus, censé devoir durer mille ans. Le millénarisme (forme latine de ce que l’on appelle aussi, à partir du grec, chiliasme) est une des formes les plus importantes des doctrines et mouvements eschatologiques qui se sont développés au sein ou en marge de la plupart des religions et notamment du judéo-christianisme. Les idées millénaristes se rencontrent aussi dans les autres religions et particulièrement dans l’Islam et dans le Bouddhisme. Des liens étroits unissent millénarisme et messianisme (voir ce mot). 2 Mouvement ou système de pensée en rupture avec l’ordre social et politique existant, et attendant une rédemption collective (retour à un paradis perdu ou avènement d’un homme charismatique).


Mishna nf. Interprétation complémentaire des cinq livres du Pentateuque ou Torah. Son enseignement est donné par les Tannaïm (partie ésotérique). La Torah est comme l’eau mais la Mishna est comme le vin.


Mithriacisme ou mithraïsme nm. Culte à Mithra, le soleil, divinité des anciens Perses. Généralement, on réserve le terme de mithraïsme au courant religieux que les mystères mithriaques ont véhiculé dans l’Empire Romain du I° au III° siècle de notre ère.


Moi nm. Ce qui constitue l’individualité, la personnalité d’un individu. C’est l’instance que Freud, dans sa seconde théorie de l’appareil psychique, distingue du ça et du surmoi. Du point de vue topique, le moi est dans une relation de dépendance tant à l’endroit des revendications du ça que des impératifs du surmoi et des exigences de la réalité. Bien qu’il se pose en médiateur, chargé des intérêts de la totalité de la personne, son autonomie n’est que toute relative.

Du point de vue dynamique, le moi représente éminemment dans le conflit névrotique le pôle défensif de la personnalité.; il met en jeu une série de mécanismes de défense, ceux-ci étant motivés par la perception d’un affect déplaisant (signal d’angoisse).

Du point de vue économique, le moi apparaît comme un facteur de liaison des processus psychiques.; mais, dans les opérations défensives, les tentatives de liaison d’énergie pulsionnelle sont contaminées par les caractères qui spécifient le processus primaire.: elles prennent une allure compulsive, répétitive, déréelle.

La théorie psychanalytique cherche à rendre compte de la genèse du moi dans deux registres relativement hétérogènes, soit en y voyant un appareil adaptatif différencié à partir du ça au contact de la réalité extérieure, soit en le définissant comme le produit d’identifications aboutissant à la formation au sein de la personne d’un objet d’amour investi par le ça.

Par rapport à la première théorie de l’appareil psychique, le moi est plus vaste que le système préconscient-conscient en ce que ses opérations défensives sont en grande partie inconscientes.

D’un point de vue historique, le concept topique du moi est l’aboutissement d’une notion constamment présente chez Freud dès les origines de sa pensée.


Molécule nf. (Voir atome et électron).


Moloch nm. Dieu des Ammonites, représenté par un homme à tête de taureau, célèbre dans l’Écriture par le culte cruel qu’on lui rendait en faisant passer des nouveau-nés au travers des flammes. Les Ammonites sont une tribu araméenne qui, au -XII° siècle, s’installa en Transjordanie pour occuper un territoire mal défini au nord de Moab, près du cours supérieur du Yabboq. Le récit populaire de la Genèse (XIX, 30-38) confirme l’ascendance araméenne des Ammonites.: ceux descendaient de Ben Ammon, fils incestueux de la fille cadette de Lot. Apparentée à l’hébreu et au cananéen, leur langue appartient au groupe des langues araméennes.


Monachisme nm. État de moine, vie monastique, institution monastique.


Monade nf. (gr. monas, unité). Chez les pythagoriciens, la Monade représentait l’Unité originelle et parfaite ou le principe absolu des choses matérielles et spirituelles. De cette Unité dérive la série des nombres, en particulier la Décade (les dix premiers nombres entiers naturels). Plus tard, Leibnitz la décrira comme une substance simple, inétendue, indivisible, douée de perception, de désir, de volonté, et qui constitue l’élément dernier des choses.


Monadisme ou monadologie nm. Système philosophique qui admet que l’univers est composé de monades. Selon les pythagoriciens la monade est une unité parfaite qui renferme l’esprit et la matière sans aucune division. La monade de Pythagore, c’est Dieu lui-même.


Monisme nm. Doctrine philosophique selon lequel tout ce qui est se ramène sous les apparences de la multiplicité, à une seule réalité fondamentale (par opposition à Dualisme, pluralisme). Monisme testimonial (qui résulte d’un témoignage), existentiel (relatif à l’existence). Monisme spirituel, matérialisme.


Monition nf. (lat. monitio, action d'avertir). Avertissement donné par l'autorité ecclésiastique à celui qui est en voie de commettre un délit ou qui est soupçonné d'un délit.


Monogénisme nm. Théorie selon laquelle toutes les races humaines dériveraient d’un seul type, d’une population unique, voire d’un couple unique. Antonyme polygénisme.


Monophysisme nm. Opinion de ceux qui n’admettent qu’une seule nature (union du divin et de l’humain) en Jésus Christ (V° siècle). Condamné par le Concile de Calcédoine en 451, le monophysisme survit dans quelques églises orientales.


Monothéisme nm. Croyance en un dieu unique par opposition à polythéisme. Dans le déclin du monothéisme actuel faut-il abandonner l’idée de Dieu, renoncer à toute quête de l’absolu puisque les religions en donnent souvent un visage si cruellement humain.? Non, car si la religion est culturelle et collective (politique), la foi et la recherche de sens sont éminemment universelles et individuelles. Un mot permet de bien distinguer la religion communautaire de cette quête personnelle.: la spiritualité. Croyants ou non, religieux ou non, nous sommes tous plus moins touchés par la spiritualité, dès lors que nous nous demandons si l’existence à un sens, s’il existe d’autres niveaux de réalité ou si nous sommes engagés dans un authentique travail sur nous mêmes. Il nous faut un langage qui nous permette de redonner une dimension symbolique au religieux. La question n’est pas de savoir, mais d’éprouver. Ce que fait l’initié n’est pas d’être là, mais de sentir le sacré.


Monothélisme nm. Doctrine du VII° siècle qui admettait dans le Christ deux natures distinctes, l’une divine, l’autre humaine, mais laissant à la première toute volonté. Le monothélisme fut condamné en 681 par le troisième concile de Constantinople.


Morale nf. Ensemble de normes, de règles, de conduites propres à une société donnée. Théorie du bien et du mal, fixant par des énoncés normatifs les fins de l’action humaine. C’est donc le nom donné à la science ou doctrine qui détermine les règles de nos actions.


Mort nf. Le mystique considère la mort non seulement comme un fait inévitable, mais comme un élément nécessaire du cycle de la vie. En ce sens, mort et naissance sont synonymes, car ce qu'on appelle mort est une naissance à un autre plan, tandis que la naissance est également une transition ou mort. Le mystique considère la transition de l'âme entrant dans le corps comme aussi étrange et aussi riche en possibilités inconnues, que la transition de l'âme quittant le corps. Ces deux transitions constituent une grande expérience. Toutes deux sont une forme d'initiation donnant l'occasion d'un avancement plus grand. L'âme les considère donc, toutes deux sans douleur ni crainte. D'autre part, que nous envisagions la transition d'un point de vue matériel ou cosmique, il n'y a pas de mort. La matière est indestructible.; c'est une loi fondamentale de la matière. Elle peut seulement changer dans sa forme ou dans la nature de sa manifestation. La matière est en perpétuel changement, ce qui est une autre loi fondamentale. D'autre part, l'âme est immortelle et ne peut être détruite, amoindrie, augmentée, ou subir d'autres modifications.; elle peut simplement grandir en expérience. Le corps et l'âme ne meurent donc jamais et il n'y a pas de mort (Voir naissance et incinération).


Mosaïsme adj. Qui a un rapport à Moïse ou sa religion, qui vient de Moïse. Ensemble des doctrines et des institutions que le peuple d’Israël reçut de Dieu par l’intermédiaire de Moïse.


Mosquée nf. Temple, sanctuaire consacré au culte musulman. Le terme de mosquée est le calque moderne d’un vieux mot latin du Moyen Âge moschet, ou bien de l’italien moschete, eux-mêmes dérivés de l’arabe masdjid. Tel est le nom de l’édifice dans lequel le fidèle accompli sa prière rituelle, toutefois, seul l’édifice ou la foule se réunit obligatoirement pour la prière solennelle du vendredi et pour écouter l’allocution prononcée par l’imām, en arabe djāmi, est véritablement une mosquée. «.Prière.» est un mot auquel on est habitué, mais il est impropre en islam.: la prière rituelle est un acte d’adoration de la divinité, à laquelle il serait malséant d’adresser une requête.


Motivation nf. Derrière tout comportement est censée se cacher une motivation. Autrement dit, il y a un but conscient ou inconscient derrière toute notre perception, instruction, mémoire et sous les divers phénomènes émotifs. Nous ne savons peut-être pas toujours pourquoi nous sommes poussés ou conduits à agir d'une certaine façon.; mais, dans le domaine psychique (dans l'inconscient, dirait la psychologie des profondeurs), réside un but qui est la motivation.


Muezzin nm. Dans les pays de l’Islam le muezzin (en arabe mu’adhdhin) est «.celui qui récite l’adhān.», c’est-à-dire l’appel de la célébration cultuelle du vendredi et aux cinq prières rituelles quotidiennes (salāt). Ce personnage, jusqu'à une période très récente, était inséparable de la vie musulmane qu'il rythmait de sa voix, infailliblement cinq fois par jour Actuellement, il est très souvent remplacé par un enregistrement que diffusent des hauts-parleurs. L’adhān, comporte le message suivant.: «.Allah est grand. J’atteste qu’il n’y pas de dieu autre qu’Allah. J’atteste que Muhammad est son prophète. Venez à la prière. Venez au salut. Allah est grand. Il n’y a pas d’autre dieu qu’Allah….».


Mufti, Muphti nm. Chef de la religion mahométane, dont les fonctions, supérieures à celles du cadi, consistent à résoudre en dernier ressort les points de controverse en matière de droit civil et religieux.; la sentence rendue par lui s’appelle fetfa. Il est théoricien et interprète du droit canonique musulman et en tant que jurisconsulte il délivre les sentences.


Multiconfessionnalisme nm. Accord dans un lieu public, dans un pays, etc., pour que les diverses confessions religieuses présentes puissent coexister ensembles et sans problèmes en appliquant une certaine laïcité commune en publique.


Musulman nm. Nom que les mahométans se donnent et qui professe la religion monothéiste révélée par Mahomet. Qui est propre à l’Islam, relatif ou conforme à sa loi, à ses rites, qui appartient à la communauté islamique.


Mystagogue nm. Dans les écoles de Mystères, il était le maître ou l'instructeur en initiation aux mystères.


Myste (aujourd'hui mystique) nm. Le terme désigne la personne qui recevait une initiation aux mystères, qui était admise à une «.gnose.» ou connaissance secrète des réalités de la vie et de la mort. Par sa technique et sa pratique, le myste cherchait les réponses aux mystères qui tourmentaient depuis longtemps les penseurs et les chercheurs. Mais chaque fois que des théologiens, des métaphysiciens et des philosophes ont donné leurs explications spéculatives des mystères comme ceux de la naissance et de la mort humaines et de la place de l'homme dans la vie, le mystique a toujours considéré qu'il ne s'agissait pas là d'une révélation cosmique, car il a toujours voulu autre chose qu'une explication rationnelle. Il avait le sentiment que la connaissance devait être intuitive, c'est-à-dire devait jaillir en un éclair dans sa conscience, d'une autre source que la réflexion de la raison humaine.


Mystères nm. pl. (lat. mysterium, du grec mustès initié). Cérémonies initiatiques qui eurent lieu du temps où les Mystères Égyptiens (cette Science de la Vie et de la Mort) avaient cours. C’est sur la base de ces Mystères que furent fondés les Mystères de Delphes, d’Olympie, de Dodone, plus encore ceux d’Éleusis, d’Argos et de Chypre, mais aussi les Mystères hébraïques, notamment la Kabbale. Chaque sanctuaire de la plupart des grands temples accueillait ces cérémonies. Bien que ces mystères fussent initialement sous la protection d’Isis et d’Osiris, ils furent par la suite sous la protection d’autres dieux du panthéon égyptien.


Mystères de l’homme nm. pl. Chaque créature est un mystère à quatre points de vue.:

1Du point de vue épistémologique parce qu’il nous arrive régulièrement de nous tromper sur les êtres et les choses, et ce que nous en connaissons est de beaucoup moindre à ce que nous en ignorons.;

2Du point de vue psychologique parce que les changements dont témoignent les êtres sont moins l’effet d’une modification de leur identité qu’un effet du déplacement de leur psychisme sur le réseau infini des possibles.;

3Du point de vue éthique parce que les êtres sont libres par nature, et que cette liberté leur sert bien malheureusement à s’adapter, suivant leur besoin du moment, aux nécessités fluctuantes des circonstances et des situations. En s’adaptant de la sorte, les êtres, véritables caméléons, nous paraissent nécessairement changeants voire même contradictoires.: or non seulement ces contradictions nous empêchent de croire à la fixité de l’identité des êtres, et nous retirent par là la possibilité de les juger.; mais encore l’origine de ces métamorphoses nous interdit d’attribuer aux êtres une identité qui est en réalité celle de la situation extérieure qui les conditionne et détermine.;

4Enfin du point de vue ontologique parce que les réalités particulières ou créatures sensibles sont moins réelles que les réalités universelles ou lois ontologiques et éthiques qui les constituent et animent.


Mysticisme nm. Étude et application des lois qui unissent l’homme au Créateur. C’est en effet le respect de ces Lois qui permet à tout être humain de vivre en harmonie avec lui-même, les autres et dans son environnement naturel.

Dans les Anciennes Écoles de Mystères, le terme mystique pouvait être appliqué à toute doctrine ésotérique qui n’était révélée qu’aux seuls initiés. Les mystiques étaient donc considérés comme membres d’un cercle intérieur (ésotérique) d’initiés qui possédaient une connaissance révélée et non acquise. Le Myste était celui qui avait reçu une telle initiation. On l’appelait mystagogue quand il était autorisé à transmettre l’instruction ou à conférer à d’autres l’initiation. Le mot réel de mysticisme est dérivé du mot grec Myste.

Aujourd’hui, c'est le mot que l'on applique à la quête que l'homme mène pour devenir conscient du Divin, de son être véritable, et de sa vraie relation avec cet être. Lorsque l'homme est capable de concevoir l'universalité du concept cosmique, lorsqu'il est capable d'étendre sa conscience au-delà des limites du monde matériel et d'inclure en elle un concept cosmique, il est capable de concevoir plus pleinement sa relation avec la Divinité.

Le mysticisme est l’état de conscience par lequel l’individu fait personnellement l’expérience de l’Absolu et se sent en Unité avec lui. Cependant, nous pouvons, définir cet Absolu, cette Unité, comme étant Dieu, la Conscience ou l’Intelligence Universelle, le Cosmique, etc. L’aspect essentiel de l’expérience mystique est un sentiment d’unité avec une omnipotence transcendante et infinie. L’état mystique s’accompagne d’une infusion noétique. Il doit acquérir les qualités suivantes.: compassion, justice, conception de la beauté et intuition.

On considère très souvent l’expérience mystique comme étant de nature religieuse. Ceci vient de ce que l’Unité ressentie est une inspiration, c’est-à-dire un sentiment élevé d’euphorie qui amène l’individu à se considérer comme en rapport avec un être surnaturel. Par conséquent, l’individu interprète ce haut état transcendant comme divin inspiré par Dieu. Cependant, l’expérience mystique peut aussi être considérée comme un phénomène psychique et psychologique.

La véritable finalité de l’étude mystique est de se préparer ou la préparation de soi. Il est utile de définir ce que l’on entend par cette préparation de soi, car c’est un sujet que l’on peut aborder selon divers points de vue. Cette préparation de soi consiste à être capable d’utiliser son existence personnelle, de façon intelligente et constructive, pour le bien commun de l’humanité. Il faut admettre que c’est une définition assez large qui nécessite une plus nette explication pour éviter d’en faire un simple cliché.

Cette préparation est à considérer avec une vision intérieure détachée et mystique du cours habituel des traditions, coutumes, pratiques et idéaux, afin de déterminer leur vraie valeur pour l’être. Nous ne connaissons pas une chose avant de comprendre sa vraie nature et fonction. Beaucoup de choses, qui font partie de notre routine établie dans la vie, ne sont rien d’autres que des coutumes héritées. Si l’on nous demandait pourquoi nous les avons acceptées et introduites dans notre vie, la plupart d’entre nous devraient admettre qu’elles ne sont pas dues à nos conclusions personnelles.; elles se conformaient simplement à un cadre social ou institutionnel. Plus succinctement, elles faisaient parties de la structure de la société courante à laquelle nous adhérons. Une analyse soignée montrerait que beaucoup de ces traditions, coutumes ou concepts, étaient désuets et constituaient même un obstacle à une façon de vivre et de penser plus bénéfique.

Ce qui nous apparaît comme une réalité ou une vérité nous semble évident en soit et par conséquent, convaincant. Autrement dit, si cela nous satisfait ou ne s’avère pas faux à première vue, cela nous paraît avoir cette réalité que nous nommons la vérité. Cependant, de telles admissions peuvent nous induire gravement en erreur, de même que la simple acceptation de nos propres sentiments de ce qui est réel et vrai dans la vie. La plupart de ce que nous tenons pour la vérité et que nous acceptons pour nous guider dans la vie repose sur de simples bases d’ordre sentimental et émotif. Ce n’est donc pas le fruit de la claire lumière de l’intuition et de la raison.

Le mystique, donc dans sa préparation de soi, désire plus que tout se défaire du conditionnement de ses illusions. Nul ne peut beaucoup aider les autres ou s’aider lui-même si sa façon de penser et d’agir est fondamentalement erronée. Le mystique n’est pas un réformiste. Il n’a pas l’intention de révolutionner les actes et les pensées des autres hommes. Il croît plutôt nécessaire d’arriver à une méthode personnelle d’approche de la vérité et de la nature de la réalité, du moins autant qu’il est possible à la conscience de la faire. C’est une telle connaissance, pour le bien commun de l’homme, que le mystique souhaite transmettre à ses semblables. Il ne veut pas personnellement débarrasser les hommes des croyances et des pratiques qui les motivent. Le mystique désire plutôt laisser les hommes percevoir d’eux-mêmes l’essence des choses, afin qu’ils puissent exercer pleinement leurs facultés mentales et psychique et arrivent à juger d’eux-mêmes les valeurs de la vie.

C’est par cette voie que chaque mystique parvient à l’illumination personnelle et à accomplir une mission valable dans la vie. Nous ne devons pas conclure, cependant, que le mysticisme est uniquement une considération idéaliste de la vie, manquant de valeur pragmatique. En fait le mysticisme est pratique.

Le mystique est donc placé, au figuré, entre deux mondes. Il y a, d’une part, l’être pur dont le mystique prend conscience dans son extase ou expérience mystique et qu’il peut nommer l’UN, l’Unique ou l’Absolu.; et d’autre part, il y a le monde changeant de la matière. Si l’être pur est «.toujours en devenir.», le mystique dans son expérience d’union mystique l’a-t-il vraiment réalisé.? Si par exemple, il a une telle expérience d’union aujourd’hui, l’expérience sera-t-elle la même demain, puisqu’il il est toujours en devenir.? Cette question, de prime abord, semble un paradoxe.

Le mysticisme qui résulte d'un tel concept prend une plus profonde signification. Il peut créer un état de conscience qui inspire l'homme lorsqu'il est parvenu à établir une relation avec le Divin. C'est là le sens le plus large du mysticisme, et nous ne devons pas oublier qu'il découle en partie du raisonnement de l'homme. On trouve les phases émotionnelles du mysticisme dans les sentiments que nous ressentons en participant à des processus initiatiques. Ces processus sont les impulsions psychiques qui nous rendent conscients des conditions existant en dehors de notre environnement physique.

«.Expression de l'inclination innée de la conscience humaine vers une complète harmonie d'ordre transcendantal, quelle que soit la formule théologique utilisée pour exprimer cet ordre. Cette aspiration occupe graduellement chez les grands mystiques, tout le champ de leur conscience.; elle domine leur vie et elle atteint son but dans l'expérience de ".l'union mystique.". Que l'on appelle ce but le Dieu de la Chrétienté, l'Âme Universelle du panthéisme, l'Absolu de la philosophie, le désir de l'atteindre et le mouvement vers lui — aussi longtemps qu'ils procèdent d'une démarche vitale sincère et non d'une spéculation intellectuelle — constituent l'objet même du mysticisme. Cette aspiration représente le véritable développement de la plus haute forme de conscience humaine.» Evelyn Underhill

«.Lorsque l'amour nous a élevés au-dessus de toutes choses, nous recevons dans la paix la Lumière Incompréhensible, qui nous enveloppe et nous pénètre. Quelle est cette Lumière si ce n'est la contemplation de l'Infini, et une intuition de l'Éternité.?

Nous voyons ce que nous sommes, et nous sommes ce que nous voyons, car notre être, sans perdre quoi que soit de sa propre personnalité, est uni à la Vérité divine.» Ruysbroek.

«.La sensation mystique, qui est une expérience inoubliable, n'est pas accessible à chacun. Elle procède d'une transformation essentielle qui suscite la confiance en la Vie, libérant les forces du tréfonds.; ce qui permet l'assonance du Rythme de l'Âme au Rythme de la Vie.». Frédéric Lionel (Le message caché de Pythagore).

Le mysticisme s’attache à l’étude des liens naturels et universels qui unissent chaque être vivant à la Cause Première de toutes choses, que nous pouvons appeler «.Dieu.», «.Intelligence Divine.», «.le Tout.», «.Conscience Cosmique.», «.Sagesse Universelle.». De ce point de vue, tout système religieux, dont le but est de donner à l’homme une meilleure compréhension de la place qu’il occupe dans l’univers, est mystique. Le mysticisme cherche à favoriser l’éveil intérieur de chaque être humain et à lui donner les moyens spirituels de s’harmoniser directement avec la Conscience Cosmique. Autrement dit, il a pour objectif d’amener l’homme à faire l’expérience intime du Divin, sans avoir recours à un credo particulier et sans devoir utiliser une quelconque prêtrise comme intermédiaire. C’est pourquoi, il faut considérer que les religions, bien qu’elles aient une humilité évidente, constituent essentiellement des voies de croyance, alors qu’un Ordre Traditionnel est une voie de connaissance.


Mystique nm. La question de la condition du mystique dans le monde moderne mérite la plus grande attention. Le mystique n’est pas séparé des hommes. Il vit et s’exprime au milieu d’eux. Le monde reste le laboratoire où il expérimente et applique les grands principes que lui révèlent ses études traditionnelles. Le mystique s’efforce de devenir un être total… Le mystique moderne se souvient à chaque instant qu’il y a en tout être une double polarité… l’une positive, l’autre négative — et qui lui-même en est marqué… La qualité fondamentale du mystique est donc d’être lui-même. Il ne cherche pas à dissimuler hypocritement sa polarité négative pour ne déployer aux yeux du monde que sa polarité positive. Il sait que les plus grands maîtres possèdent eux-mêmes cette double polarité aussi longtemps qu’ils sont incarnés et que c’est en restant eux-mêmes qu’ils donnent aux autres la plus grande leçon et le plus bel exemple. En étant lui-même le mystique est un être complet. Le mystique moderne participe à la vie du monde. Il ne refuse pas les avantages d’une civilisation matérielle avancée. Le mystique est ainsi à tous les égards un exemple. Il est en harmonie consciente avec la Divinité et avec le Cosmique qui découle de la connaissance et de l’aptitude à appliquer et à utiliser les lois divines et naturelles de façon constructive.

Le mystique vit de façon permanente une harmonie consciente avec la Divinité et le Cosmique qui découle de la connaissance et de l’aptitude à appliquer et à utiliser les lois divines naturelles de façon constructive.


Mystiquerie nf. Mauvais mysticisme, mauvaise composition mystique.


Mythe nm. D'après son étymologie, le mythe est un récit qui, sous son aspect fabuleux, cache un mystère. Il a donc pour objet de faire comprendre autre chose que ce qu'il conte de façon vivante et imagée, quelque chose d'inexprimable par le canal du discours raisonné. Le plus souvent, un personnage principal, le héros, vit des événements extraordinaires qui sont d'autant d'épreuves physiques et morales dont il triomphe grâce à sa vaillance, à sa lucidité, à sa ténacité. Quand parfois il succombe, sa mort témoigne d'une abnégation de soi qui prend toujours valeur d'exemple.

Voilé de merveilleux, le mythe délivre un message d'espoir.; celui de la libération de l'homme chaque fois que ce dernier dépasse sa condition ordinaire ou, plus précisément, chaque fois déploie des efforts «.surhumains.» pour vaincre ses imperfections. Dans toutes les sociétés traditionnelles, les mythes occupent une place primordiale, sacrée par conséquent, à l'égal des symboles dont ces récits font d'ailleurs usage, ce qui renforce les significations initiatiques des uns et des autres.


Mythologie (gr. muthos mythe et logia logie) nf. Ensemble des mythes et des légendes propres à un peuple, à une civilisation, à une religion. La mythologie.: hindoue, perse, grecque, etc. Ce sont généralement des récits fabuleux transmis par la tradition, qui met en scène des êtres incarnant sous une forme symbolique des forces de la nature, des aspects de la condition humaine.




N…



Naissance nf. D'un point de vue mystique, la naissance a lieu au moment où le corps prend son premier souffle de vie. C'est alors que l'homme devient un être conscient. La naissance est l'opposé de ce que nous appelons la mort, laquelle correspond au départ du souffle et de la conscience (voir mort). À la naissance, les énergies de l’Âme (corps spirituel) et du corps physique (Esprit) fusionnent et génèrent un troisième corps qui en raison de sa nature intermédiaire est qualifié de psychique (corps psychique). Sur le plan vibratoire, il est lié à la force vitale. Chaque infime partie de notre corps physique a sa réplique dans le corps psychique.


Naos nm. Partie centrale du temple (entre le pronaos et l'opisthodome) abritant la statue du Dieu et ayant la plus forte vibration.; destinée qu'aux initiés. En Égypte, édicule de bois ou en pierre, abritant au cœur du temple la statue du Dieu.


Narthex nm. Portique ou vestibule parfois élevé en avant de la nef des basiliques chrétiennes et où se tenaient les catéchumènes.


Nation nf. Selon Ernest Renan, dans son livre «.Discours et conférences — Qu’est-ce qu’une Nation.?.», une nation est une âme, un principe spirituel. Deux choses qui, à vrai dire, en font qu’une, constituent cette âme, ce principe spirituel. L’une est dans le passé, l’autre dans le présent. L’une est la possession en commun d’un riche legs de souvenirs.; l’autre est le consentement actuel, le désir de vivre ensemble, la volonté de continuer à faire valoir l’héritage qu’on a reçu indivis… Une nation est donc une grande solidarité, constituée par le sentiment des sacrifices qu’on a faits et de ceux qu’on est disposé à faire encore. Elle suppose un passé.; elle se résume pourtant dans le présent par un fait tangible.: le consentement, le désir clairement exprimé de continuer la vie commune.


Naturalisme nm. 1° Doctrine philosophique qui avance que rien n’existe en dehors de la nature, ce qui exclut tous les phénomènes non encore démontrables scientifiquement. 2° Doctrine, école qui vise, par l’application à l’art des principes du positivisme, à reproduire la réalité avec une objectivité parfaite et dans tous ses aspects. Les sciences naturelles sont donc le fondement de la morale.


Nature nf. 1 Dans les textes anciens, ce mot a le sens de force active qui a établi et maintient l’ordre de l’univers, souvent personnifiée avec une majuscule ainsi que dans certains emplois, comme la locution. 2 Ensemble des êtres et des choses qui constituent l’univers, le monde physique. 3 Ordre établi dans l’univers, ou système des lois qui président à l’existence de choses et à la succession des êtres, puissance des choses naturelles. 4 Sorte de personnification de l’ensemble des lois naturelles, puissance des choses naturelles, force active qui établit et conserve l’ordre naturel.


Naturisme nm. 1° Doctrine prônant le retour à la nature dans la manière de vivre et les sciences naturelles sont les fondements de la morale. 2° Doctrine hippocratique d’après laquelle on doit tout attendre de la médication naturelle. 3° Pratique du nudisme.


Néant nm. (du latin populaire ne gentem, personne). Ce qui n’est pas. La valeur forte du mot — et de ses équivalents en d’autres langues — est surtout liée aux interrogations métaphysiques, mystiques et théologiques.


Nécessité nf. En philosophie, enchaînement nécessaire des causes, des effets, des principes et des conséquences. Ce qui fait qu’une chose ne peut pas ne pas être. Au plan métaphysique, nécessité qui fait qu’une chose est telle que le contraire en est impossible. Avec le christianisme, la nécessité fondatrice est celle de l’existence de Dieu. La necessitas de saint Anselme peut être de fait, ou bien de suite dans le temps (necessitas consequentiæ), voire purement nominale et logique (necessitas de dictu), s’opposant à une nécessité ontologique (necessitas de re). La théologie médiévale s’écartera par cette voie de la théorie d’Aristote, pour aboutir à «.Dieu est possible, donc il existe.», expression d’une nécessité à laquelle Leibniz ajoutera une nécessité morale faite d’un choix parmi les possibles. Le concept se modifie complètement avec la philosophie critique. Alors, nécessité s’oppose à liberté comme conditions de possibilité, dans une perspective anthropologique. À côté des développements de ce point de vue, la reprise des idées de Leibniz par les logiciens du XX° siècle où il y a autant de nécessités que de systèmes sémantiques correspondant à des mondes possibles. Enfin, dans la conception d’une réalité scientifique sans cesse évolutive, les deux concepts complémentaires de «.hasard.» et de «.nécessité.» associés par Démocrite en tant que causes de toutes choses, jouent un rôle essentiel.


Nécyomancie nf. (gr. necyo ombres, mantein divination). Évocation des ombres ou des esprits.


Négatif nm. Phase de polarité qui est le complément du positif. C'est cette phase ou condition qui reçoit les éléments positifs et les alimente jusqu'au moment où il en résulte le mélange des deux phases de polarité. Le négatif est passif, statique et réceptif (également pénétrable, absent, absorbant), à l'opposé du positif qui est actif, créateur et dynamique. Le négatif est avidement attiré par le positif qui éprouve le besoin et l'impulsion de s'unir au négatif, afin de pouvoir produire, avec la coopération du négatif, une manifestation ou une création. Ni l'un ni l'autre ne peut, de lui-même, produire un résultat, car l'un complète l'autre et fournit à l'autre ce qui lui manque. La réunion du négatif et du positif, dans des conditions appropriées, permet le mélange parfait des deux, par lequel est créé un troisième élément qui révèle de la meilleure manière les caractéristiques du positif et du négatif.

En électricité, ainsi qu'il est indiqué, dans les écoles ou dans les laboratoires, le fil ou l'élément négatif, en une manifestation quelconque de nature électrique, est marqué par le signe moins (-).; c'est en cette chose marquée du signe moins que le positif passera et se manifestera.


Néodarwinisme nm. Théorie de l’évolution selon laquelle les mutations génétiques, aléatoires et porteuses d’une valeur sélective favorable ou défavorable, sont ensuite soumises à la sélection naturelle et déterminent ainsi l’apparition de nouvelles formes animales ou végétales.


Néokantisme nm. Mouvement dérivé du criticisme kantien, se consacrant à des recherches philosophiques et logiques (école logistique de Marbourg) et morales (école axiologique de Bade).


Néoplatonisme nm. Doctrine de Platon développée à Alexandrie (III° s.) et qui opère la synthèse du système platonicien et d’éléments mystiques (Plotin, Porphyre, Jamblique, St Augustin).


Néopositivisme nm. Théories positivistes du XX° siècle définies, à l’origine, par le cercle de Vienne. École de philosophie des sciences qui ne reconnaît de sens qu’aux problèmes susceptibles d’être traités par une logique axiomatique.; philosophie analytique et logique.


Néopythagorisme nm. Morale dérivée des enseignements de Pythagore tendant à l’ascétisme et à la pureté (Les deux premiers siècles de notre ère à Rome).


Néotestamentaire adj. Qui appartient au Nouveau Testament.


Néothomisme nm. Système théologique moderne, qui s’est manifesté surtout à partir de l’encyclique Æterni patris (1879), où le pape Léon XIII (1878-1903) recommandait d’incorporer, à la philosophie de saint Thomas, les acquisitions de la science contemporaine. Il voulait ainsi déterminer le point de départ d’un renouveau intellectuel dans l’Église en insérant la théologie thomiste classique dans une problématique moderne mais en gardant les bases fondamentales de la pensée de saint Thomas d’Aquin, (principaux représentants J. Maritain, É. Gilson, M. D. Chenu, K. Rhaner, Y. Congar).


Nerfs nm. pl. Ils peuvent être comparés aux fils d'un circuit électrique. Ils constituent les canaux par lesquels l'énergie est amenée à la station centrale, le cerveau, et par lesquels elle la quitte pour les différentes parties du corps. L'énergie qui est envoyée par le cerveau vers toutes les parties du corps et qui se manifeste en croissance et en action, est envoyée le long des nerfs efférents. Les nerfs afférents, de leur côté, servent à recevoir, du monde extérieur, les impressions et les informations que le cerveau utilisera pour guider et protéger le corps.

La fonction des nerfs est simple.: ils servent de canaux pour la dissémination de l'énergie, quelle que puisse être sa nature, tout comme les fils électriques servent au transport du courant électrique, de sa source de production jusqu'au point ou il doit produire la lumière, la chaleur, la force motrice, etc.


Nescience nf. En philosophie, ignorance de ce que l’on n’a pas la possibilité de connaître.


Nestorianisme nm. Hérésie chrétienne du VI° siècle professée par Nestorius, patriarche de Constantinople de 428 à 431, qui affirmait qu’en Jésus-Christ coexistaient deux personnes, l’une divine, l’autre humaine, au lieu d’attribuer à l’unique personne de celui-ci les deux natures.: divine et humaine. La pensée de Nestorius survit dans l’Église nestorienne qui, prospère au XIII° siècle, est maintenant réduite à quelques communautés regroupées, pour la plupart, au nord de l’Iraq.


Neurothéologie nf. Discipline faisant partie de la neurobiologie dont l’objectif est d’identifier les mécanismes cognitifs qui régissent la croyance en Dieu.


Newtonianisme nm. Philosophie naturelle de Newton, qui admet des forces immanentes à la matière, exemple la gravitation, en opposition à la philosophie de Descartes qui expliquait tout par le mécanisme, exemple les tourbillons pour les mouvements des corps célestes.


Nihilisme (philosophique) nm. Scepticisme le plus absolu, niant toute réalité et pouvant amener à dénier tout fondement aux valeurs morales. (Gorgias le sophiste).


Nirvâna nm. 1 Dans le bouddhisme, extinction du karma, du désir humain, entraînant la fin du cycle des naissances et des morts et l’absorption définitive de l’individu dans le grand Tout.


Noème nm. (gr. noema pensée). Objet intentionnel de la pensée pour la phénoménologie.


Noèse nf. (gr. noêsis intelligence). Acte de la pensée en phénoménologie.


Noergie nf. En philosophie, activité de l’intelligence.


Noétique nf. et adj. 1° Théorie de la pensée, de la connaissance. 2° Qui concerne la pensée, la noèse.


Nombre nm. (lat. numerus). Ne pas confondre Nombres et chiffres, car si ces derniers servent à compter, les Nombres ne remplissent pas cet emploi. Dans les arcanes de la Philosophie des Nombres, commençons par affirmer qu'il n'y a que dix Nombres. Tous les Nombres au-delà de dix peuvent se réduire à la décade dont ils sont issus. En suivant l'enseignement pythagoricien, chaque Nombre comporte un aspect archétypal, un aspect symbolique et un aspect scientifique. Le terme «.archétypal.» est un terme récent. Il correspond cependant, de façon précise, à ce que Pythagore entendait par «.immatérielle image d'une chose telle qu'elle est essentiellement.».


Nominalisme nm. 1° Doctrine selon laquelle les idées générales ne sont que des noms, des mots. Réduit tout concept, toute idée au signe qui l’exprime (Roscelin, Guillaume d’Occam, Hobbes, H. Poincaré, nominalistes scientifiques) 2° Doctrine scientifique qui substitue l’idée de réussite empirique de commodité à celle de connaissance absolue, de vérité.


Noocratie nf. (gr. noos, noùs esprit, intellect et kratos, autorité, pouvoir). Domination de la raison pure en tant que faculté directrice de toutes les autres.


Noologie nf. Synonyme peu usité de psychologie.


Noologique adj. (gr. noos, noùs esprit, intellec). Sciences noologiques, qui ont pour objet le monde de l'esprit (opposé à cosmologique).


Noosphère nf. (gr. noos, noùs esprit, intellec). Sphère de l'âme, de l'esprit. Système évolutif de la pensée.


Nouménal adj. (Kant) Moi nouménal, volonté nouménale (qui émane du caractère intelligent).
Antonyme.: phénoménal


Noumène nm. (gr. nooumena choses pensées) nm. Objet de la raison, réalité, intelligible (opposé à phénomène, réalité sensible) — chose en soi. Pour Kant, concept de la chose en soi, conçue comme au-delà de toute expérience possible.

Antonyme.: phénomène


Noùs ou Noûs nm. Énergie, pouvoir et force émanant de la source de toute vie, possédant une polarité positive et négative et se manifestant en vibrations de fréquences diverses qui, sous certaines conditions et conformément aux prescriptions des lois naturelles, établissent le monde des formes, qu'il s'agisse de formes visibles ou invisibles. Le Noùs possède en lui-même toutes les potentialités, c'est-à-dire que les manifestations de toute nature sont en lui incréées, attendant le temps précis et le lieu exact pour s'exprimer comme entités. Le Noùs est l'essence d'où provient toute création. Tout en étant la substance cosmique dont les choses sont faites, il est cependant soumis aux lois cosmiques. Le Noùs est de nature vibratoire.; il est double en nature et triple en manifestation. Il agit par un système harmonique selon un clavier cosmique de quatre-vingts octaves. Chaque octave représente un nombre défini de définitions du Noùs. Le clavier cosmique commence à la première octave avec deux vibrations par seconde et finit, à la dernière octave, avec des trillions de vibrations par seconde.

Les octaves constituent non seulement un ensemble de notes, mais aussi un ensemble de manifestations. C'est ainsi que les dix premières octaves produisent les sensations du toucher et de l'ouïe, ainsi que des manifestations qui peuvent être senties et même vues. Les octaves suivantes donnent d'autres manifestations, et ainsi de suite, d'un bout à l'autre des quatre-vingts octaves du clavier cosmique. En langage plus intelligible, on peut dire que le Noùs est une combinaison de l'Esprit et de la Force Vitale. Cette combinaison se déplace de sa source vers la terre en un mouvement ondulatoire en une infinité de vagues se propageant à des fréquences différentes, chaque fréquence étant caractéristique d'une manifestation. Dans ces vagues, se propageant à la même vitesse que les vagues elles-mêmes, on peut trouver des particules qui sont l'essence du Noùs et qui, groupées selon des combinaisons spécifiques en nombres, révèlent toutes sortes de créations. C'est grâce à la fréquence vibratoire de chaque vague du Noùs que les masses créées sont elles-mêmes capables d'émettre les vibrations par lesquelles elles sont connues et reconnues de nous.


Noyau nm. Ce mot est employé pour désigner le point focal, le centre d'action, la source d'une manifestation. Ce point est le cœur de toute création et il possède, latentes en lui-même, toutes les possibilités de développement qui sont communément mises en action dans une cellule. Mais ce qui s'applique à une cellule, s'applique aussi bien à de plus grandes masses de matière. Le noyau est doué d'une polarité complémentaire à celle du reste de la masse dont il est le centre.

Sur le plan terrestre, le noyau d'une cellule est de polarité positive, tandis que la paroi et l'espace compris entre celle-ci et le noyau sont négatifs. C'est en raison de la puissante qualité créatrice de la polarité positive, que le noyau recherche son complément négatif, mettant ainsi en marche le processus vital. C'est de cette manière que la loi d'attraction est observée et qu'elle fut établie au commencement des temps, et c'est en accord avec elle qu'il se forme entre le noyau et la périphérie le champ d'action dans lequel l'état de tension existant entre les deux polarités peut être employé à la création. Ce champ est connu sous le nom de champ magnétique et est vraiment le point de rencontre ou d'accouplement des deux polarités.

Sur le plan immatériel, les éléments sont en ordre inverse.; en d'autres termes, le noyau a la polarité négative et la paroi extérieure et les parties environnantes ont la polarité positive. Mais sur les deux plans, le modus operandi est le même, pour toutes les cellules, qu'elles soient simples ou multiples.

Le noyau possède en lui-même, à l'état latent, tous les éléments nécessaires à la croissance, à l'assimilation et à la reproduction de la cellule, et ces éléments sont dans l'attente des conditions favorables à leur réveil. Toutes les caractéristiques d'unions antérieures formées au cours des générations précédentes et de chacune des manifestations successives, sont cristallisées dans le noyau et se mêlent aux caractéristiques additionnelles de l'union présente, établissant ainsi les conditions et les qualités de l'hérédité. C'est l'union des deux noyaux complémentaires, chacun avec ses traits acquis et inhérents et leur fusion inévitable, qui rend l'évolution possible.


Numen nm. (lat. numen, dieu). La formation du mot numen est claire. Il appartient à un type de dérivés qui permettait de former, à partir d’un verbe, un nom abstrait. Le verbe dont dérive numen signifiait.: «.manifester sa volonté par un signe de tête.». L’emploi n’est pas moins clair.: le mot est toujours appliqué à la manifestation d’une volonté divine et exprime la puissance propre d’un dieu. Tandis que le signum désigne la manifestation sensible par laquelle une volonté se fait connaître (vol des oiseaux, prodiges, etc.), le numen en qualifie abstraitement l’exercice tout puissant.
On a voulu en tirer argument pour supposer des croyances animistes aux origines de la religion romaine.: les numina se seraient peu à peu différenciés et personnifiés pour donner naissance au panthéon romain. Cette thèse n’est guère défendable. D’une part numen n’est jamais employé absolument, mais toujours en rapport avec l’action d’un dieu.: on parle du numen de Jupiter ou de Junon, à la rigueur du numen divin en général. Le mot apparaît dans son usage comme notant un attribut déterminant de tout personnage divin. D’autre part, les documents les plus archaïques sur la religion romaine permettent de distinguer, déjà à très haute époque, un panthéon très élaboré et hérité d’un lointain passé indo-européen.


Numineux adj. (lat. numen, dieu). Le tabou de l’impureté et la force magique constituent les deux pôles de ce que Rudolf Otto a appelé le numineux. Le tabou est le point de départ de la règle, et il n’y a pas de société ou de condition humaine sans ces règles). La force magique est au-dessus des règles, et le magicien est obligé, pour pouvoir accaparer cette force et la manipuler, à se mettre au-dessus de la condition humaine. Il pratique l’inceste, le meurtre ou le cannibalisme, d’où le caractère inquiétant de sa personne comme de ses fonctions.: «.Les tabous et les purifications protègent l’ordre établi contre toute atteinte de ce qui échappe à l’ordre.; la magie est, au contraire, une attitude qui consiste à renoncer à la condition humaine pour manier les forces qui lui sont opposées.». La religion apparaîtra alors comme une synthèse entre ces attitudes.: «.Le numineux tend à se réconcilier avec la règle ou, si l’on préfère, l’homme tend à participer à la puissance extra humaine, sans abandonner le système qui peut définir socialement la condition humaine.». On comprend dans ces conditions, pourquoi le magicien tend à se séparer du sorcier pour se rapprocher du prêtre, afin d’éviter l’opprobre de la communauté où il vit, tout en conservant sa puissance, ou que le prêtre prenne parfois l’allure d’un thaumaturge, le sacré en tant que synthèse entre l’ordre normal et la puissance numineuse, devant conserver certains aspects de celle-ci sans se compromettre pourtant avec la magie


Nyâya nm. Système de métaphysique déiste attribué dans l’Inde à Gotama, et procédant par une sorte de méthode logique (En sanscrit, ce mot signifie méthode logique, syllogisme).




O…



Objectivisme nm. 1 Attitude pratique qui consiste à se tenir aux données contrôlables par les sens, à écarter les données subjectives. 2 En philosophie moderne, doctrine de l’objectivité de certaines choses.; existence des objets en dehors de nous. Dans ce cas, l’objectivité étant la qualité de ce qui existe indépendamment de l’esprit.

Selon Baudelaire.: «.De temps en temps la personnalité disparaît. L’objectivité qui fait certains poètes panthéistes et aussi les grands comédiens devient telle, que vous vous confondez avec les êtres extérieurs. Vous voici arbre mugissant au vent (…).».


Objet nm. Tout ce qui est en dehors de l’âme.; par opposition à sujet qui exprime ce qui est en dedans de l’âme.


Obombration nf. Terme mystique signifiant couvrir d’une ombre. Les anges faisaient de l’ombobration en couvrant de leurs ailes les élus humains.


Obvié adj. Qui vient spontanément à l’esprit, évident — sens obvié


Occasionnalisme nm. Doctrine des causes occasionnelles, développée par Malebranche, d’après laquelle il n’y a, dans le monde des créatures, que des causes occasionnelles. Matière et esprit ne peuvent agir l’un sans l’autre, une cause antécédente étant, en réalité, une cause occasionnelle, c’est-à-dire une intervention déterminante de Dieu.


Occultisme nm. 1 Croyance à l’existence de réalités suprasensibles qui seraient perceptibles par les méthodes des sciences occultes (ce qui est caché et inconnu par nature) et applications qu’on en fait. 2 Ensemble des sciences occultes et plus généralement de toutes les pratiques qui en ont les caractères comme.: alchimie, astrologie, astrosophie, cartomancie, chiromancie, divination, ésotérisme, gnose, hermétisme, illuminisme, magie, nécromancie, radiesthésie, spiritisme, télépathie, théosophie, etc.


Œcuménisme nm. Mouvement favorable à la réunion de toutes les Églises chrétiennes en une seule. Marqué à son origine d’une visée planétaire, le mot «.œcuménisme.» a pris depuis le début du XX° siècle une signification plus étroite.: Il désigne les efforts divers, parfois institutionnellement structurés pour redonner à la famille chrétienne divisée une unité profonde et visible, conforme à l’enseignement de Jésus. Débutant réellement lors de la conférence internationale protestante d’Edimbourg (1910), l’œcuménisme contemporain s’est traduit par la création en 1948, du Conseil œcuménique des Églises (COE). Longtemps étrangère à ce mouvement, l’Église catholique multiplie, depuis le deuxième concile du Vatican (1962), les contacts avec les non catholiques mais refuse toujours de devenir membre du COE.


Ogdoade nf. Groupe de huit choses ou de huit personnes. En mysticisme, notamment le valentinien, l’ogdoade est composée successivement de l’abîme et du silence, de l’intellect et de la vérité, du verbe et de la vie, et enfin de l’homme idéal et de l’Église.


Omniconscience nf. Terme de théologie, faculté absolue et sans limitation de la conscience divine.


Omnipotence nf.Ce mot se rapporte au pouvoir cosmique. Mais un tel pouvoir, pour illimité qu'il soit, est soumis aux lois universelles établies au commencement. S'il peut sembler que l'omnipotence est amoindrie en raison de cette soumission, en fait, elle est au contraire accrue et renforcée car, en adhérant à ses propres lois, rien n'est impossible. L'adhésion à ces lois assure ce système harmonieux, ce plan ordonné et cette paix, qui créent l'omnipotence.


Omniscience nf. Terme de théologie, science infinie de Dieu et de toute chose.


Omphalopsyque nm. (gr. omphalopsychus, omphalos, nombril et psychè, âme). Moine orthodoxe du mont Athos (ou bogomile) pratiquant la prière hésychaste de l’Omphaloskepsis en plaçant son menton près du nombril, d’où le surnom «.d’adorateur du nombril.» et le bruit que l’âme résiderait dans le nombril. Synonyme.: omphaloscopie et nombrilisme.


Onde électromagnétique nf. Champs alternatifs électrique et magnétique à haute fréquence, liés entre eux.; se répandant dans l'espace à la vitesse de la lumière.


Onirisme nm. (gr. oneiros, rêve). Mode d'activité mentale automatique fait de visions et de scènes animées, telle qu'en réalise le rêve.


Onirocritie nf. Art d’interpréter les songes.


Onirologie nf. Étude des rêves.


Ontogiston nm. Feu mystérieux des alchimistes.


Ontologie nf. (gr. ontos être et logos science). Investigation sur le sens de l'être distingué des étants. Science et philosophie de l'être qui prend en considération la nature abstraite de ce qu'est le réel ou de ce qu'est l'être. Elle cherche à sonder ce qu'est la substance fondamentale de toutes choses et ce qu'est ou ce que sont les causes de telles substances.

L'ontologie est généralement définie comme étant la véritable science de tout ce qui a été, ce qui est et sera sur le plan naturel et universel. D’un point de vue mystique, elle se rapporte aux lois qui régissent l’évolution de la matière, de la conscience et de la vie. La matière est une évolution de l’Esprit, la conscience est un attribut de l’Âme, la vie est l’expression terrestre de la Force Vitale. Ces trois énergies ne sont pas distinctes car elles ont leur source dans une énergie commune.: l’Éther (grec feu divin). Il est le foyer de la vie cosmique et imprègne l’espace de sa divine essence. Selon les philosophes grecs c’est à partir de l’Éther que la loi de la dualité a commencé à se manifester.

Les enseignements rosicruciens sont en parfait accord avec cette définition et la norme qu'elle implique. Seuls les lois et les principes de l'ontologie peuvent aider l'humanité à résoudre tout problème ayant une application et un caractère universels. Ils doivent nécessairement être basés sur les vérités et les idéaux cosmiques, non avec l'intention de rendre l'humanité plus vertueuse, mais avec l'idée de la rendre normale. Parce que de telles lois et de tels principes sont simples et directs, il est aisé de les démontrer, à l'entière satisfaction de quiconque désire prendre le temps de les soumettre à l'épreuve. Ils peuvent être mis en action dans la vie quotidienne de chacun. Quand ils sont suivis, ils apportent bonheur et succès. Quand on s'en écarte intentionnellement ou par pure ignorance, ils permettent au malheur, à la misère et au désespoir de se manifester, non avec l'intention de punir dans son esprit de représailles, mais uniquement dans le dessein de comprendre les lois et les principes établis.

On peut trouver étrange que l'étude de la loi des vibrations, avec ses ramifications en apparence illimitées, puisse donner une connaissance permettant de résoudre les problèmes économiques, sociaux, moraux et philosophiques. Cependant, il en est ainsi, car les lois universelles opèrent de la même manière et au même degré à travers tous les plans de la création et dans toutes les conditions. Il peut sembler plus étrange encore qu'en étudiant les lois universelles, telles qu'elles se manifestent dans le monde purement matériel, l'humanité puisse savoir comment elles opèrent dans le monde immatériel. Pourtant, en étudiant tout ce qui a trait au monde visible et en reconnaissant les lois qui s'y appliquent, en apprenant comment les utiliser et comment les mettre en action, avec l'altruisme pour mobile, le monde invisible devient non seulement intelligible, mais aussi intimement connu, perçu et proche que le monde visible. En apprenant à employer les lois universelles et à transmuer les conditions et les choses matérielles, l'humanité peut aussi apprendre à transformer les conditions défavorables, quelle que soit leur nature. L'ontologie rosicrucienne enseigne quelles sont les lois universelles. Elle dit comment s'en servir pour transformer les conditions destructives en conditions constructives. Elle enseigne, de plus, que ce qui est maîtrisé dans le domaine des choses purement matérielles, peut servir, si le but est en harmonie avec l'éthique cosmique, à spiritualiser ce qui est purement matériel et à le hausser au plan le plus élevé de manifestation. L'ontologie rosicrucienne enseigne encore, non seulement la maîtrise des forces cosmiques et physiques, mais aussi une question beaucoup plus difficile.: la maîtrise de soi. Celle-ci donne à chaque individu, en un mélange harmonieux, les traits d'humilité, de noblesse et de magnétisme qui caractérisent la maîtrise qu'on acquiert par la connaissance.

Synonyme.: métaphysique


Ophiolâtrie nf. Culte, adoration du serpent.


Oppositions Yin et Yang dans la nature. Le spermatozoïde est mobile (+), l’ovule immobile (-). Le spermatozoïde est acide (-), l’ovule est basique (+). Le spermatozoïde est électrisé négativement (-), l’ovule positivement (+). Dans un courant électrique, les spermatozoïdes (+) se portent en effet vers l’anode (-), tandis que les ovules (-) se portent vers le cathode (+). Un triangle équilatéral, la pointe en haut symbolise l’activité masculine, le feu et le Yang. Le triangle équilatéral, la pointe en bas, symbolise la passivité féminine, l’eau et le Yin. Union sexuelle entre le Roi (soufre) et la Reine (mercure). Soufre et mercure sont des archétypes.


Optimisme nm. Doctrine qui affirme que le monde «.actuel.» réalise toujours de façon optimale le monde conçu par Dieu (Leibniz). La somme des biens l’emporte toujours sur celle des maux. Le monde est le meilleur et le plus heureux possible. «.Candide ou l’Optimiste.», roman de Voltaire qui réfute cette doctrine.


Orientalisme nm. Ensemble des connaissances, des idées philosophiques et des mœurs des peuples orientaux. Goût pour l’Orient, à la mode au XIX° siècle.


Ornithomancie nf. Divination par le vol ou le chant des oiseaux.


Orphisme nm. Système moitié théologique, moitié philosophique, qui se rattachait légendairement à Orphée, le maître des incantations, et qui avait pour idées principales les croyances et les rites de l’expiation, le culte des ancêtres et des héros, et la célébration des mystères.; Bacchus en était le dieu principal. L’orphisme enseignait la nécessité, pour l’âme, de se délivrer de la prison du corps par l’ascèse et l’initiation. Aujourd’hui, doctrine ou secte religieuse qui s’inspire de la pensée d’Orphée.


Orthodoxie nf. Se dit des Églises chrétiennes (Grecque, Russe, etc.) séparées de l’Église romaine par le schisme de 1054. Rassemblées sous la primauté d’honneur du patriarche œucuménique de Constantinople, les Églises orthodoxes (environ 180 millions de fidèles) comprennent notamment les trois anciens patriarcats d’Alexandrie, d’Antioche et de Jérusalem, les patriarcats plus récents de Georgie, de Bulgarie, de Serbie, de Russie et de Roumanie, ainsi que les Églises autocéphales de Chypre, de Grèce, de pologne, d’Albanie, de la République tchèque et de Slovaquie.


Orthopraxie nf. 1° Pratique orthodoxe. 2° Pratique conforme à un ordre établi. 3° Conformité des actes à une doctrine officielle (péjoratif).


Ostracisme nm. Ce mot est un emprunt de la Renaissance (1535) au grec ostrakismos qui désigne le banissement de 10 ans prononcé par jugement du peuple d’Athènes, puis dans quelques autres cités, à l’égard d’un citoyen devenu suspect par son ambition ou sa puissance. C’est un dérivé de ostrakizein «.frapper de banissment.», lui-même dérivé de ostrakon «.coquille.» (huître). Par analogie de forme, le mot désignait divers objets en terre cuite (pots, tessons), spécialement le tesson employé pour voter sur lequel les Grecs écrivaient le nom de celui qu’ils voulaient bannir. L’ostracisme était à Athènes, ce qu’était le pétalisme à Syracuse. Aujourd’hui, l’ostracisme est le droit que se réserve une société politique de prononcer le bannissement de ceux de ses membres qui, quoique irréprochables, lui causent de l’ombrage.


Ostracon nm. Éclat de calcaire ou tesson de terre cuite sur lequel les Egyptiens écrivaient ou dessinaient, ce matériau étant beaucoup moins onéreux que le papyrus. Les ostraca procurent de nombreux renseignements sur la vie quotidienne.




P…



Paganisme nm. À la fin de l’Empire romain, nom donné par les chrétiens aux cultes polythéistes. Paganisme et païen sont des mots de chrétien, des étiquettes que la religion montante attache aux religions déclinantes. Les chrétiens ont appelé paganisme le polythéisme antique, auquel les gens des campagnes (latin pagani) restèrent longtemps fidèles. Par extension, les théologiens ont réputé païennes toutes les formes religieuses qui ne sont ni juives ni chrétiennes.; il y a eu hésitation pour l’Islam, troisième religion du Livre.


Pâli nm. Langue sacrée de l’Inde méridionale, de l’île de Sri Lanka et du Sud-Est asiatique, dérivée du sanscrit. Une des rédactions des livres sacrés du bouddhisme est en pâli. Cette langue appartient comme le prâkrits au stade dit «.moyen indien.» des parlers indo-européens de l’Inde. C’est une langue littéraire, composite, de type haut moyen/indien occidental, qui cependant intègre un assez grand nombre de formes orientales («.magadhismes.»). Au reste, pâli signifie d’abord «.ligne, norme.».; par la suite, le «.texte.» sacré du canon.; c’est à partir du XVII° siècle qu’on voit le terme appliqué à la langue du vaste corpus que constituent les Écritures canoniques des bouddhistes theravādin de leurs commentaires et des traités qui s’y rattachent.


Palingénésie nf. (gr. palin nouveau, genesis naissance). Chez les stoïciens, retour périodique éternel des mêmes événements. Renaissance des êtres ou des sociétés conçue comme source d'évolution et de perfectionnement. Théorie philosophique et religieuse suivant laquelle l'histoire est faite de succession de cycle.


Pancosmisme nm. Doctrine philosophique selon laquelle toute réalité est contenue dans le monde sous une forme matérielle.


Pandémonium nm. (gr. pan tout, et daimôn démon). Lieu que l’on suppose être le point de réunion ou capitale des esprits infernaux. Lieu où règnent la corruption et le désordre.


Panenthéisme nm. Mot créé par le philosophe allemand Krause pour exprimer la doctrine qui admet tout est en Dieu.


Panpsychisme nm. Doctrine d'après laquelle toute matière est vivante (hylozoïsme) et possède une nature psychique, une âme (Thalès, Plotin, Spinoza, Leibnitz, Schopenhauer).


Pansophie nf. Toutes les philosophies. Syn. Syncrétisme.


Pantagruélisme nm. Doctrine humaniste des disciples de Pantagruel, bons vivants, sages et libéraux.


Panthanasie nf. (gr. pan, tout et thanatos mort). Extension du domaine de la mort.


Panthéisme nm. (gr. pan, tout, et theos, dieu). 1 Système religieux et philosophique qui identifie Dieu et l’univers visible et invisible en un Tout indissociable. Le panthéisme de Spinoza. 2. Divinisation de la nature.

L’affirmation principielle du panthéisme porte sur l’unité de l’Être, c’est-à-dire sur l’unité homogène et dynamique de la Totalité ou que l’univers est Dieu. C’est l’affirmation de l’identité de Dieu avec le tout de l’être, celui-ci englobant la nature ou se réduisant à elle. Immanence et totalité se trouvent aussi bien chez Plotin et Bruno que chez Spinoza, Schelling ou Hegel. Il y eut un panthéisme arabe notamment avec Avicébron (1020-1058) qui exposa son panthéisme dans «.la Source de vie.», connue par une traduction latine.

Le panthéisme n’est pas seulement un système unitaire du monde qui peut nous mettre sur la voie d’une conscience du Soi.; c’est aussi une voie philosophique devant conduire à une expérience. Il s’agit de la modalité vécue selon laquelle la conscience, éveillée psychiquement, éprouve cette unité du monde, qui est exaltante à la fois par la force des liaisons rationnelles qu’elle dévoile et par la splendeur du contenu cosmique avec lequel la conscience se trouve concrètement unifiée. Cette voie rationnelle menant à l’expérience mystique, on la rencontre chez Plotin et sur un tout autre registre chez Spinoza. C’est la profondeur et l’ampleur du voyage spirituel et objectif qui est accompli qui permettent d’évoquer l’expérience essentielle du panthéisme.


Papyrologie nf. Étude des anciens textes écrits sur le «.papier.» de l'Antiquité c'est-à-dire le papyrus — invention égyptienne qui consistait à fabriquer des feuilles à partir de la tige (préalablement découpée en fines lamelles) du Cyperus papyrus, plante des bords du Nil. Le papyrologue est un paléontographe.: autrement dit, un spécialiste du déchiffrage et de la datation des anciennes écritures.


Parabola nf. La Parabola en entier est une description de l’évolution intérieure du mystique qui s’est engagé sur le sentier.


Parabole nf. Récit allégorique, habituellement assez bref, des livres saints, notamment néotestamentaire, sous lequel se cache un enseignement moral ou religieux ou une vérité importante. Ceci, selon un procédé populaire et oriental consistant à faire passer un message au moyen d’une comparaison (en grec parabolè) thématique.: exemple «.Le royaume de Dieu est semblable à un grain de sénevé.».


Paradigme nm. (Gr. paradeigma exemple).

Linguistique. Mot type qui est donné comme modèle pour une déclinaison, une conjugaison - 2° (LINGUIST 1943) ensemble des termes qui peuvent figurer en un point de la chaîne parlée.

Philosophie. Est paradigme ce que l'on montre à titre d'exemple, ce à quoi l’on se réfère comme à ce qui exemplifie une règle et peut donc tenir de modèle. En tant que modèle concret devant guider une activité humaine et lui servir de repère, le paradigme se distingue de l'archétype, qui suggère l'idée d'une priorité ontologique originelle. Comme l'a montré P. M. Schuhl, ce concept a, chez Platon, un sens pédagogique et propédeutique.: le paradigme est l'objet «.facile.» sur lequel on s'exerce avant de traiter d'un objet ressemblant au premier, mais plus difficile ; ainsi, qui veut saisir et définir le sophiste, cet être protéen et fuyant, fera bien de se forger une méthode de définition aux dépens d'un être moins remuant, le pêcheur à la ligne.; de même, en politique, l'art du tisserand est un paradigme pour l'art royal du souverain.

La méthode paradigmatique, chez E. Levinas, se fonde sur la thèse que «.les idées ne se séparent jamais de l'exemple qui les suggère.». Elle dégage «.les possibilités de signifier à partir d'un objet concret libéré de son histoire.». Cette méthode est solidaire d'une éthique de «.l'acceptation.» et de l'action comme préalable au connaître.: c'est l'acte qui «.fait surgir la forme ou il reconnaît son modèle jamais entrevu jusqu'alors.» (Quatre leçons talmudiques Paris 1968).

L'historien, des sciences et épistémologue, Thomas Kuhn utilise à son tour le terme de paradigme d'une manière originale pour rendre compte de la manière dont se développent les sciences. Dans son ouvrage sur la structure des révolutions scientifiques (traduction française paris 1972), il caractérise comme paradigme de la science à une époque donnée un ensemble de convictions qui sont partagées par la communauté scientifique mondiale.

Théosophie. L'univers créé à son origine dans les paradigmes que les Noms Divins placent en Dieu.: «.Nous appelons paradigmes les raisons divines créatrices des êtres et qui préexistent dans l'Unité que l'Écriture appelle prédéfinitions, vouloirs divins et bons qui produisent les êtres en les établissant dans leurs limites.»


Paradigmatique adj. 1° Rapport qui unit les divers éléments d’un paradigme, c’est-à-dire d’une catégorie d’éléments regroupés en fonction d’un principe. 2° Qui concerne le monde des idées, dans la philosophie platonicienne. Les gestes rituels peuvent être considérés à ce titre comme paradigmatiques.


Paragnoste (gr. para au-delà, gnosis connaissance). Au-delà de la connaissance.


Parèdre n et adj. Divinité associée, à un rang subalterne au culte et aux fonctions d'une autre divinité.


Paralipomènes nm. pl. 1° Titre d’une partie de la Bible, qui est un supplément au livre des Rois. 2° Sorte de supplément à l’ouvrage qui précède, par opposition à prolégomènes. 3° Additions. J’ai de petits paralipomènes à vous faire sur le sujet de M. Racine


Parallélisme nm. Doctrine philosophique selon laquelle à tout phénomène physique correspond un fait psychique et réciproquement.


Paralogisme nm. Raisonnement erroné, fait en toute bonne foi et sans intention de tromper (ce qui se distingue du sophisme, qui est un paralogisme perpétré avec l’intention d’induire en erreur). Étymologiquement, commettre un paralogisme c’est «.raisonner à côté.». Historiquement, sont demeurés célèbres les paralogismes de la raison pure énoncés par Kant dans la dialectique de la Critique de la raison pure (1781).: la psychologie rationnelle prétendait à tort pouvoir démontrer grâce à eux certaines propriétés de l’âme (à savoir sa substantialité, sa simplicité, sa personnalité, l’idéalité de ses représentations). Il s’agit là de paralogismes «.transcendantaux.» qui ont leur «.fondement dans la nature de la raison humaine et entraînent une illusion inévitable mais non insoluble.». L’erreur cachée consiste à confondre le «.je pense.», concept transcendantal (il ne sert qu’à présenter toute pensée comme appartenant à a conscience) purement formel et vide de tout contenu, avec le moi empirique et avec l’âme. À partir de cette confusion, la psychologie rationnelle voudrait démontrer que l’âme possède des qualités qui impliquent, et c’est le point essentiel, son immortalité. Que l’immortalité de l’âme n’est pas rationnellement démontrable, ou que sa prétendue démonstration repose en fait sur le paralogisme, telle est la première affirmation par où Kant inaugure sa critique de la métaphysique traditionnelle.


Parapegme nm. Terme d'Antiquité. Nom donné à des planches de cuivre sur lesquelles les ordonnances et les proclamations publiques étaient gravées.; et qui s'affichaient à quelque pilier pour y être lues de tout le monde ||Terme d'astronomie. Tables astronomiques en usage chez les Syriens et les Phéniciens, qui indiquaient les levers et les couchers des astres / Les astrologues nommaient parapegme la table où ils traçaient leurs figures.


Parèdre nm. nf. et adj. (Gr. paredros, qui siège à côté). Divinité associée, à un rang subalterne au culte et aux fonctions d'une autre divinité.


Parénèse nf. Exhortation à la vertu, discours moral.


Parerméneute nm. Nom donné au VII° siècle à ceux qui expliquaient les Écritures sans avoir égard au sens reconnu par l’Église.


Péripatétisme nm. (gr. péripatein, se promener. Parce que Aristote enseignait en marchant). Philosophie qui suit la doctrine d’Aristote.


Parousie nf. (gr. parousia arrivée). THÉOL. Retour glorieux du Christ à la fin des temps, en vue du jugement dernier.


Parsisme nm. Religion des Parsis, donc de Zoroastre. Comme le mosaïsme, le parsisme interdit la fabrication des images divines. Voir mazdéisme et zoroastrisme.


Particularisme nm. Doctrine selon laquelle le Christ n’est mort que pour la rédemption des élus (et pour tous les pécheurs).


Pélagianisme nm. Hérésie chrétienne du moine Pélage qui minimisait le rôle de la Grâce et exaltait la primauté de l’efficacité de l’effort personnel dans la pratique de la vertu. Le pélagianisme a été condamné par le Concile d’Éphèse (431).


Pensée nf. Une pensée est une impulsion d’énergie et d’information, comme tout le reste dans la nature. Les pensées de la nature sont les ensembles d’information et d’énergie que nous dénommons arbres, étoiles, montagnes, océans, etc.


Pentacle nm. Dans les traités de magie, on donne le nom de pentacle à un sceau magique imprimé sur du parchemin vierge fait avec de la peau de bouc, ou gravé sur un métal précieux, tel que l’or ou l’argent. Des triangles, des carrés, des étoiles à cinq ou six branches s’inscrivent dans les cercles du sceau.; des lettres hébraïques, des caractères cabalistiques, des mots latins se dessinent sur des figures géométriques. Les sceaux sont sensés être en relation avec des réalités invisibles, dont ils font partager les pouvoirs. Ils peuvent servir à susciter les tremblements de terre, l’amour, la mort, et à lancer toutes sortes de sortilèges. Ils symbolisent, captent et mobilisent à la fois les puissances occultes.


Pentagramme, cinq ou quinaire (5) nm. Le cinq ou Pentagramme est le chiffre de l'homme. C’est en effet la figure stylisée de l'homme lui-même : la tête en haut vers le ciel, les deux bras étendus de côté et les deux jambes légèrement écartées figurent exactement les pointes du pentagramme.

Cette étoile à cinq branches doit toujours être employée la tête en haut, car l'homme doit puiser ses pensées dans les plans supérieurs et non en sens contraire qui représenterait le plan matériel.

Pythagore avait choisi le pentagramme comme emblème de son enseignement initiatique car il développait ses disciples d'après leur propre rythme individuel.

C'est le nombre de l'esprit dominant la matière. C'est aussi le nombre de la foi et de la main humaine. Il correspond aux cinq sens, seuls moyens que nous ayons de connaître le monde extérieur. Nuptial (3+2), quintessence, éther, cœur, enseignement ésotérique.


Pentateuque nm. (gr. pentateukhos, penta cinq et teukhos livre). Première grande section de la Bible juive selon la division traditionnelle de l’Ancien Testament (Loi, Prophètes et Écrits), le Pentateuque est aussi appelé «.Livre de Moïse.» (Néh, XIII, 1), «.loi de Moïse.» (II Chron, XIII, 1) ou simplement «.loi.» (Néh, VII, 2) et même «.Moïse.» (dans l’expression.: «.Moïse et les prophètes.», Luc, XXIV, 27). À partir d’Esdras, cette collection en cinq livres — Genèse, Exode, Lévitique, Nombres et Deutéronomes — fut officiellement reconnue par les Juifs comme leur code sacré. Dans les milieux de langue grecque on l’appela hê pentateukhos (biblos), titre homologué par la tradition chrétienne.; les juifs hébraïsants la dénommaient aussi «.les cinq cinquièmes de la Loi.».


Pentecôte nf. (gr. pentêkosté cinquantième jour après Pâques). 1. Solennité par laquelle toutes les Églises chrétiennes célèbrent la descente du Saint-Esprit sur les Apôtres le cinquantième jour après Pâques. 2. Fête juive (fête du don de la Torah) célébrée sept semaines après le second jour de Pâque juif.


Perception nf. Faculté de la conscience objective qui obtient la connaissance par l'intermédiaire des cinq sens physiques. La perception est le processus permettant d'acquérir une infinité de faits matériels qui s'ajoutent à notre connaissance objective, après avoir été classés par un autre processus mental.


Péripatétisme nm. (gr. péripatein se promener parce que Aristote enseignait en marchant). Philosophie qui suit la doctrine d’Aristote.


Perle nf. fleur de l'immortalité (essence de la connaissance) qui repose dans les entrailles du serpent. La perle est souvent attribuée au prénom féminin de Marguerite. Bouddha, en un sermon nommé «.sermon des fleurs.» montra à l'assistance, sans prononcer un mot, une fleur des champs. Peut-être une marguerite dont la double spirale logarithmique des fleurets image en son harmonieuse opposition la géométrie vivante, miroir de l'infinie variété qu'engendre la Sagesse divine pour manifester l'Ordre suprême en ses rapports dynamiques sur terre.


Péripatéticiens nm. pl. Élèves et disciples d’Aristote (du grec péripatein se promener). Aristote enseignait en se promenant. Pour lui, la nature représente l’effort de la matière brute pour s’élever à la pensée et à l’intelligence.


Personnalisme nm. Philosophie qui fait de la personne humaine, du sujet individuel la valeur essentielle, la fin principale. Il a été illustré par Renouvier, Scheler, et surtout Mounier (personnalisme communautaire). Thèmes révolutionnaires non marxistes, Jacques Maritain.


Personnalité nf. La personnalité, au sens large, est l'ensemble organique où s'intègrent progressivement les natures physiologiques et psychomentale. Elle représente donc la totalité de l'être humain en tant que microcosme.: l'homme, tel un système solaire en son entier, par rapport au zodiaque et à la galaxie.

Pour l'Ordre de la Rose-Croix A.M.O.R.C., elle est la manifestation distinctive du caractère, avec ses qualités particulières et innées. C'est elle qui révèle ou établit l'identité de tout être. La personnalité est à l'opposé de l'individualité. Elle concerne l'homme intérieur, l'être cosmique, le corps psychique qui réside dans le corps physique et qui reflète le caractère que l'âme a élaboré à travers les cycles du temps, depuis le moment de sa création. La personnalité révèle tout ce qui a été accumulé au moyen d'innombrables expériences et est devenu une partie fondamentale d'elle-même. Elle exprime toutes les qualités que l'âme a acquises comme caractéristiques particulières. Il y a ainsi toutes sortes de personnalités qui sont fonction de l'évolution de chacun. C'est par suite de la personnalité de l'âme que certains actes sont accomplis et que nous les reconnaissons comme ceux accomplis par une personnalité particulière. La personnalité révèle la véritable identité psychique de chaque individu de la race humaine.

L'individualité, d'un autre côté, se rapporte à la partie objective mortelle et transitoire de l'homme. Bien que le mot individualité désigne ce qui ne peut être séparé, il ne s'applique pas à l'âme qui n'est pas séparable de l'âme cosmique, mais à l'être objectif qui possède un corps composé d'unités qui ne peuvent être divisées ou séparées l'une de l'autre, sans détruire la manifestation objective. L'individualité est essentiellement matérielle, parce que son but dans la vie est de fonctionner sur le plan terrestre. La personnalité est essentiellement immatérielle, parce que son but est de fonctionner sur le plan immatériel. La personnalité et l'individualité, ou le cosmique ou le terrestre, l'immatériel et le matériel, œuvrent à l'unisson et révèlent une entité reconnue à la fois par son individualité et sa personnalité, telles qu'elles se manifestent dans la vie quotidienne (voir réincarnation et personnalité de l'âme).

La personnalité est le corps nu sous le vêtement variable de l’individualité. Voir également le mot individualité.


Personnalité de l'âme nf. La personnalité est le Moi, et le Moi est une expression de l'âme dans le corps humain. L'âme s'efforce de manifester ses qualités cosmiques à travers la conscience objective de l'homme. C'est dans la mesure où l'homme devient conscient de son essence cosmique, de son âme que sa personnalité s'y conforme. La personnalité est donc la manifestation objective de la réponse que l'homme donne à son âme. L'âme est l'essence parfaite en l'homme, car elle fait partie de l'Âme Universelle qui s'écoule de manière égale à travers tous les hommes. C'est donc sa personnalité que l'homme doit développer graduellement. Cette évolution consiste à chercher à la rendre parfaitement conforme à l'essence de l'âme et exprimer objectivement toutes les qualités cosmiques intérieures (Voir âme et personnalité).


Pessimisme nm. Doctrine d’après laquelle le mal l’emporte sur le bien dans un monde qui est l’œuvre d’une volonté indifférente au bien et au mal. Mal et douleur l’emporte donc dans la matière, sur bien et plaisir (Schopenhauer).


Phénoménalisme nm. Doctrine selon laquelle l’homme ne peut connaître que les phénomènes et non les choses en soi (sans nier qu’elles existent). Le positivisme d’Auguste Comte est un phénoménalisme. L’inconnu est inconnaissable (Kant, A. Comte, Spencer)


Phénoménisme nm. Doctrine d’après laquelle il n’existe que des phénomènes (au sens kantien).


Phénoménologie nf. 1 Étude descriptive des phénomènes, d’un ensemble de phénomènes. 2 Méthode philosophique développée par HUSSERL et visant à fonder la philosophie comme science rigoureuse (Elle procède par un retour aux données immédiates de la conscience, permettant des saisir les structures transcendantes de celle-ci et les essences des êtres). 3 Mouvement philosophique s’inspirant de cette méthode (S’y rattachent MERLEAU PONTHY, SARTRE, LÉVINAS). Phénoménologie de l’esprit.: chez HEGEL, étude du devenir de la conscience, de son élévation de la sensation individuelle au savoir absolu.


Philanthropie nf. (gr. philanthrôpia qui aime les hommes, qui se montre bienveillant à l’égard de tous). Action qui porte vers l’amour de l’humanité, de tous les humains, et qui s’emploie à améliorer le sort matériel et moral des hommes.


Philocratie nf. Selon Voltaire, amour de la puissance.


Philodoxe nm. Terme de philosophie. Personne qui suit des opinions, des vues, des apparences au lieu d’un approfondissement personnel. Il ne faut donc pas confondre le philodoxe avec un authentique philosophe.


Philogynie nf. Amour des femmes.


Philologie nf. Science des documents écrits du point de vue de leur étude critique, de leurs rapports avec l'ensemble de la civilisation, de l'histoire des mots et de leur origine. Étude d’une langue (ou de plusieurs) fondée sur l’analyse critique — Établissement ou étude de textes par la comparaison de manuscrits ou des éditions par l’histoire.


Philonisme nm. Doctrine philosophique et religieuse de Philon, Juif d’Alexandrie qui vécut du temps d’Auguste et de Caligula, et qui donnait au Judaïsme des couleurs de platonisme.


Philosophale (pierre) adj. Selon les règles des philosophes ou alchimistes et au plan exotérique, pierre qui est composée avec des petites quantités d’or ou d’argent devenues, grâce à certains procédés alchimiques, vivantes et capables de communiquer cette vie devait avoir la propriété de transmuer les métaux inférieurs en or ou argent suivant que c’était l’or ou l’argent qui avait été soumis à la confection de la pierre. Au plan spirituel et ésotérique la véritable pierre philosophale est une loi ou combinaison de règles et de méthodes pour transmuter le corps humain en un autre plus jeune, ou pour transmuter le caractère et la personnalité en les amenant à un niveau supérieur.


Philosophème nm. Proposition philosophique. Des traditions religieuses, philosophèmes antiques qui représentent les premiers essais de la sagesse primitive.


Philosophie nf. (gr. philo aimer sophia le Savoir véritable). Philosopher, c'est aimer le Vrai, c'est le rechercher, c'est faire une recherche véritable. Philosopher suppose une remise en question de tout ce que l’on croit savoir et non de ce que l’on croit.; et la première démarche conduit vers le doute. La philosophie n’est pas la possession de la vérité ou de la sagesse, mais recherche de la vérité. Le philosophe n’est pas un sage, mais un aspirant à la sagesse. La philosophie est plus qu'une attitude de l'homme devant les connaissances, c'est la manière d'être, son attitude devant la vie. Cette descente en soi, cet examen de ses propres profondeurs, permet d’y faire le vide, et de prendre conscience de son ignorance afin d’avoir l’esprit disponible à l’acquisition des connaissances.

Le mot «.philosophe.» aurait été inventé par Pythagore, mathématicien de génie et réformateur religieux qui éleva le nombre au rang d'un symbolisme presque dogmatique. Par l'étude des nombres reconnus ou supposés symboliques, il nous est permis, de nos jours encore, de découvrir dans les paraboles ou prophéties évangéliques des significations jusqu'ici demeurées obscures. C'est une synthèse entre un système de la totalité et une sagesse de l'existence.

Pour être reconnue valable, une philosophie doit prouver sa valeur en donnant à l’homme des outils supplémentaires de compréhension qui l’aident à développer une aptitude plus grande au bonheur et à la maîtrise de la vie. La philosophie ne doit pas seulement tendre vers une recherche de la vérité, elle doit aussi posséder un intérêt pratique. C’est parce qu’elle est trop souvent commuée en intellectualisme qu’elle est devenue, dans l’esprit de beaucoup, synonyme de jeu inutile de l’esprit, voir de rêve déconnecté de toute réalité. Voilà une formule qui peut représenter un défi majeur pour tous ceux que se consacrent à l’étude de la Sagesse Cosmique.

… «.La philosophie est la conscience de soi, du monde et de Dieu, conscience rationnelle et intuitive si intense qu'elle conduit à une béatitude qui n'est pas la récompense de la vertu, mais la vertu elle-même.». Spinoza Éthique V 42. L'Éthique de Spinoza est une philosophie de la joie, une doctrine de la liberté. Béatitude et liberté sont identiques.

… «.J’avais toujours un extrême désir d’apprendre à distinguer le vrai d’avec le faux, pour voir clair en mes actions et marcher avec assurance en cette vie.». Descartes Le discours de la méthode.


Philosophie analytique nf. Traditionnellement, les philosophes ne s’accordent ni sur la nature de leurs problèmes, ni sur le genre de solutions qui leur convient, ni sur le type de preuve qui caractérisent leur argumentation. Le plus clair résultat de la «.révolution.» analytique, comme a appelé la réaction anglaise à quelques cinquante années d’hégélianisme, aurait été de réduire un peu et pour un temps, l’ampleur du désaccord. On aurait pris une idée plus précise de l’activité philosophique, plus unifiée de son modus operandi et de son domaine. Les questions philosophiques, typologiquement distinctes des questions empiriques comme des questions formelles, appelleraient une clarification logique de la pensée et par là une illumination de la nature ultime des faits. Une nouvelle méthode aurait été découverte, l’analyse, à ne confondre ni avec l’analyse matérielle du savant, ni avec l’analyse formelle du logicien. L’objet de la philosophie serait ce qui a été techniquement appelé un domaine de second degré. Entendons que son affaire n’est pas de décrire, d’expliquer ou de changer le monde, ou même de produire des énoncés d’un nouveau genre, mais d’apporter une analyse de la signification des énoncés scientifiques et du sens commun que l’on ne met pas en doute.


Philosophisme nm. 1) Manie, abus de la philosophie. 2) Importance exclusive ou dominante accordée à l’attitude philosophique.


Physicalisme nm. Doctrine de Carnap et de l’École de Vienne rejetant toute métaphysique et ramenant la philosophie à une syntaxe logique du langage.


Physicisme nf. Doctrine philosophique selon laquelle tout phénomène est fondamentalement un événement physique localisé et daté.


Piste de temps nf. Tout ce qu'un individu a vécu depuis la conception jusqu'au présent.


Plan astral nm. Plan cosmique, éthérique. L'Ordre de la Rose-Croix A.M.O.R.C. ne reconnaît que deux plans d'existence.: celui qui constitue le plan terrestre ou matériel, où nous vivons à la fois avec la conscience objective et le subconscient, et un autre plan situé au-delà du plan matériel. Vous pouvez appeler ce plan.: astral, psychique, cosmique ou du nom qui exprime le mieux votre idée. C'est le plan où l'âme fonctionne libérée des limitations du corps physique et où le subconscient de l'homme fonctionne quelquefois indépendamment de la conscience objective.


Plan psychique nm. Plan ou condition cosmique qui a été établi par l'Intelligence Universelle en vue de servir de lieu de rencontre et de champ d'action aux corps psychiques de ceux qui demeurent sur le plan cosmique (où ne se trouvent que ceux qui ont quitté leur corps physique) et sur le plan terrestre. Sur le plan psychique les uns et les autres peuvent se retrouver pour leur plus grand bien. C'est que nous pouvons entrer en contact avec les êtres chers qui ont quitté leur corps physique. C'est là que nos pensées, nos espoirs et requêtes sont projetés en même temps que notre personnalité. C'est là que nous recevons l'inspiration, la direction et l'illumination recherchée en faisant appel à ceux qui sont plus aptes à nous répondre et prêts à nous aider. C'est là que, nous aussi, accomplissons notre part de travail psychique en faveur de l'avancement de l'humanité. Ce plan peut être atteint à tout moment, pourvu que notre but soit pur et noble.


Platonisme nm. Philosophie de Platon et de ses disciples, qui est un idéalisme et un essentialisme.


Plérome nm. 1. Chez les gnostiques, le dieu concret, réel, vivant. 2. Terme d’ancienne physique. L’ensemble de tous les êtres. Plénitude des intelligences.


Plexus solaire nm. Il est le plus grand plexus du corps humain Son fonctionnement physique et objectif est très important, mais plus important encore est son fonctionnement psychique ou sympathique. Les anciens croyaient que ce plexus était le centre de l'âme chez l'homme, comme le soleil est le centre du monde, d'où son nom de plexus solaire. De nombreux enseignements prétendent expliquer comment employer le plexus solaire pour atteindre rapidement certains résultats mystiques. Mais il faut en réalité des années de développement attentif pour l'amener à jouer un rôle psychique efficace.


Pluralisme nm. Philosophie, doctrine suivant laquelle les êtres sont multiples, individuels et ne dépendent pas (en tant que modes ou phénomènes) d’une réalité absolue. Pose donc une pluralité de principes irréductibles (Atomistes, Leibniz, Herbart, W. James).


Pneumatologie nf. (gr. pneuma, «.esprit.»). En théologie chrétienne, étude et célébration de l’Esprit saint, troisième personne de la Trinité, envisagé soit au sein du mystère divin (la «.procession.» du Saint–Esprit), soit la manifestation de ce mystère et la communication de la vie divine (que saint Paul et les Pères ante nicéens nomment pneuma, non comme personne, mais comme présence et puissance sanctifiante de Dieu. Dans un sens plus large, on parle de pneumologie, en histoire des religions, voire en histoire des idées, chaque fois qu’il s’agit de caractériser l’immanence du Souffle divin, le divin comme spirituellement présent à l’intérieur de l’homme.


Polarité nf. Prédominance de l'une ou de l'autre phase de la force magnétique ou électrique que possède toute manifestation de la création. C'est la polarité qui donne à cette manifestation son caractère distinctif de positif ou négatif. Cette définition est quelque peu différente de l'interprétation communément acceptée du terme «.polarité.», qui est généralement défini comme ce qui a deux pôles. En réalité, la polarité indique davantage que le simple fait de posséder deux pôles. Elle exprime qu'il y a plus de force dans l'un des pôles que dans l'autre. Cela s'applique à toutes les formes et à tous les genres de créations, car chacun a une polarité caractéristique et individuelle qui le distingue des autres manifestations de sa propre classe, et des classes différentes. On peut trouver un moyen d'expliquer la personnalité son pouvoir d'attraction et de répulsion, en appliquant à l'homme les notions de polarité.


Politique nf. Elle n’est pas la guerre civile, mais l’art de faire cohabiter différentes familles de pensée autour d’un dénominateur commun. Dans un petit monde divisé de croyances, la nation constitue le lieu géométrique où se résout, sur le plan civique, la dialectique de l’universel, de l’identité et du particulier.


Polypsychisme nm. Théorie philosophique selon laquelle les êtres pourvus d’un système nerveux auraient plusieurs centres psychiques, chaque centre nerveux possédant les propriétés essentielles du cerveau.


Polythéisme nm. Système de religion qui admet la pluralité des dieux. Le polythéisme égyptien, grec, etc. «.Au fond du polythéisme est le sentiment de la nature vivante, immortelle, créatrice.» Taine. De nos jours, un philosophe donne de fortes raisons pour prouver que le polythéisme a été la première religion des hommes, et qu’on a commencé à croire en plusieurs dieux, avant que la raison fût assez éclairée pour ne reconnaître qu’un seul Être suprême (monothéisme).


Portique nm. La doctrine du Portique où philosophie des stoïciens, ainsi nommée parce que Zénon enseignait sous un portique à Athènes.


Positivisme nm. Système philosophique d’Auguste Comte, qui rejette tout investigation métaphysique et voit dans l’achèvement du système des sciences, par la création d’une «.physique sociale.», la condition de l’accès de l’humanité au bonheur. Le positivisme considère que l’humanité passe par trois étapes.: théologique, métaphysique et positive. D’une manière générale, tout système philosophique qui, récusant les a priori métaphysiques voit dans l’observation des faits positifs, dans l’expérience l’unique fondement de la connaissance.


Pragmatisme nm. Doctrine qui prend pour critère de la vérité la valeur pratique, considérant qu’il n’y a pas de vérité absolue et que n’est vrai que ce qui réussit. Seul ce qui réussit est vrai, la vérité théorique étant sans intérêt, même sur le plan moral (W. James).


Prâna nm. Élément énergétique universel véhiculant les multiples force cosmiques qui sont à la base de la vie. Il se subdivise en différentes variétés fonctionnelles bien définies, aux propriétés et finalités variées. Il est reçu, stocké, transformé et redistribué par les cakras, organes centraux du corps vital (C.E.N.). Les nadis (conducteurs subtils) le transportent partout dans l'organisme.; de là, il induit directement sur l'ensemble des glandes endocrines. Les ondes négatives (ON) influencent souvent les cakras et dérèglent, sournoisement, tout le dynamisme biotique. On voit des effets dont on en ne perçoit pas les causes.; c'est toute l'essence du drame navrant des ON.


Praxéologie nf. (Gr. praxis action). Philosophie et science de l'action. Le terme a été créé par le philosophe polonais Kotarbinski, ancien président de l’Académie des sciences de Pologne. Le concept se base sur une analyse matérialiste des actions orientée vers l’idée d’efficience séparant de façon distincte.: la créativité, la production, le résultat matériel (ex.: marketing → décision → production → résultat). Elle analyse, elle prévoit une théorie des évènements et a construit toute une terminologie, reprenant, sous des termes plus modernes, la philosophie de l’action pour fonder une science des actions.


Praxis nf. Philos. Selon les marxistes, toute activité humaine transformant le monde, selon Sartre, activité d'une volonté libre en situation. Action ordonnée vers une certaine fin (par opposition à connaissance, à théorie). Selon Karl Marx, les philosophes du passé n’ont fait qu’interpréter le monde.; mais, pour les philosophes de l’avenir (marxistes), il s’agit de le transformer.

Dans cette optique, le concept de praxis acquiert une double primauté par rapport au concept de théorie.:

1D’une part, la praxis est à la base, à l’origine de toutes les théories philosophiques, scientifiques et autres. «.Au commencement était l’action.» disait Goethe. De même pour les marxistes, la connaissance, le savoir, toutes les sciences se développent à partir de problèmes posés à l’homme par ses activités, par son travail de transformation et d’exploitation de la nature à son profil.

2D’autre part, la praxis doit être le but final de la pensée théorique. Une hypothèse scientifique, par exemple, ne peut être vérifiée que par la praxis, l’expérimentation, comme l’industrie, étant une forme de praxis. Une théorie sans vérifications pratiques, une science sans applications techniques ne sont que des spéculations intellectuelles et métaphysiques, c’est-à-dire vaines.

À première vue, l’intérêt épistémologique de la notion de praxis paraît faible et peu supérieur à celui de l’empirisme et du pragmatisme anglo-saxon. Cependant en suggérant de considérer la connaissance elle-même comme un élément intégré à une pratique sociale, le marxisme a créé les prémisses de la sociologie de la connaissance, une discipline encore riche d’avenir.


Précognition nf. Phénomène parapsychologique qui consiste à connaître ce qui va arriver. Synonyme.: Prémonition, prescience.


Prédestinatianisme nm. En théologie, doctrine selon laquelle Dieu a choisi certains hommes en qui se manifeste sa miséricorde, les autres étant soumis à sa sévérité.


Prédéterminisme nm. Doctrine qui avance que tous les événements sont prévus par Dieu. Cette doctrine, émise notamment par les thomistes, enseigne que Dieu détermine toutes les actions des créatures spirituelles et libres, par une impulsion physique qui précède toute détermination de la cause seconde où créature. La doctrine conserve néanmoins l’idée toute entière de la liberté, mais elle veut que l’exercice de la liberté ait Dieu pour cause première et qu’il l’opère non seulement par les attraits qui le précèdent, mais encore dans ce qu’il a de plus intime.


Prédication nf. En philosophie, action d’affirmer, par attribution d’un prédicat, ou de nier un prédicat d’un sujet.


Prescience nf. (lat. praescientia connaissance anticipée de Dieu). 1 En théologie, connaissance infaillible que Dieu a de l’avenir, notamment de l’avenir de l’humanité, dans son ensemble et ses moindres détails. 2 Faculté ou action de deviner, de prévoir des événements à venir.


Présocratique adj. et nm. Se dit des philosophes grecs antérieurs à Socrate. La philosophie n’est pas née à proprement parler en Grèce, mais dans les colonies grecques d’Asie Mineure. C’est à Milet qu’une lignée de physiciens, souvent appelés ioniens en raison de leur origine, commencent à spéculer, dès le début du VI° siècle avant J.C., sur la nature profonde des choses, c’est-à-dire sur ce qui, derrière les apparences, constitue leur principe. La notion de principe n’a d’autre but que d’unifier notre expérience du monde en donnant la diversité quasi infinie des phénomènes une origine unique. Les principaux présocratiques (ou plus approprié «.anciens maîtres de philosophie.») sont.: Anacharsis d’Athènes (VI° V° avant JC) — Anaxagore de Clazomènes (500-428). — Anaximandre de Milet (610-547) — Anaximène de Milet (585-525) — Antisthène d’Athènes (444-365) — Bias de Priène — Cléobule — Chilon (V° avant JC) — Chrysippe (-280-206) — Démocrite d’Abdère (460-370) — Empédocle d’Agrigente (490-435) — Héraclite d’Éphèse (550-480) — Leucippe d’Élée (460-370) — Mélissus — Parménide d’Élée (555-445) — Pittacos de Mytilène (650-569) — Pythagore de Samos (570-480) et le pythagorisme — Thalès de Milet (625-547) — Xénophane de Colophon ou d’Élée (VI° av. J.C.) — Zénon d’Élée (485-.?).


Prière nf. Selon la définition la plus généralement répandue, c'est une requête, une supplication ou une sollicitation adressée généralement au Créateur pour obtenir la réalisation d'une demande particulière. Dans la plupart des cas, les lois et les principes cosmiques impliqués dans la prière sont complètement ignorés ou négligés par le solliciteur, de sorte que sa demande ne reçoit pas de réponse. Cependant, ni la négligence, ni l'ignorance, ni l'obstination ne pourront les abroger, diminuer d'un iota leur efficacité ou réduire leur action. La sagesse cosmique a décrété et établi certaines lois d'une application universelle, afin que l'ordre et la méthode puissent régner dans le monde. De telles lois sont inviolables et applicables à tous. C'est pourquoi une prière qui ne satisfait pas à leurs existences ne recevra aucune réponse car, si toutes les prières devaient êtres réalisés sans qu'il soit tenu compte de leurs intentions et de leurs buts, il en résulterait le chaos. Le mystique sait très bien que s'il adresse une requête, il doit baser sa prière sur ce qui est en harmonie avec les idéaux cosmiques. Il commence donc par demander non pas que sa prière soit exaucée et que son appel soit entendu de préférence à tous ceux qui s'élèvent vers le Conscience Cosmique, mais que la lumière et la compréhension lui soient données aux sujets des lois liées à l'efficacité de la prière et au sujet des conséquences qui apporteront la réalisation de sa requête. Ensuite, il s'assure que sa prière est altruiste. Il n'est pas nécessaire qu'elle soit entièrement altruiste, mais elle doit l'être à plus de cinquante pour cent, surtout dans le cas où nous demanderions certaines faveurs et certains avantages pour nous-mêmes. Nous sommes en droits de demander de tels bienfaits dans le but de devenir plus aptes à servir autrui.

Après avoir demandé la compréhension des lois et des décrets cosmiques, et après nous être assurés que notre prière est faite dans un but altruiste, nous pouvons alors l'entreprendre avec un sentiment de confiance. Ce sentiment de confiance est légitime puisque, notre prière étant faite en harmonie avec le plan cosmique, en conformité avec les exigences des lois et avec l'altruisme pour base, nous pouvons estimer que nous obtiendrons l'objet de notre requête. Ayant ainsi acquis un sentiment de confiance et sachant que notre prière sera entendue, nous pouvons exprimer nos remerciements pour sa réalisation, car, dans ces circonstances, elle est déjà spirituellement exaucée. Ceci étant, on peut très bien ne pas comprendre pourquoi, si souvent, une prière n'est pas exaucée. La sagesse cosmique refuse parfois de répondre à nos supplications, sachant combien nous serions punis si les lois universelles étaient abrogées pour exaucer nos prières, quels que soient les points auxquels nous en sommes réduits sur le plan humain. Toute prière qui satisfait aux conditions exigées par la loi cosmique reçoit une réponse, car la réalisation d'un désir légitime ajoute à l'amélioration générale, non seulement de l'individu, mais du plus grand nombre. Un autre résultat de la prière basée sur les principes cosmiques se situe dans le fait que les voies et les moyens de réaliser l'objet de notre prière nous sont indiqués, de sorte que nous en venons à démontrer que sont cosmiquement aidés ceux qui s'aident eux-mêmes.


Principe nm. (lat. principium). Ce qui sert à la base à qqch, origine, source remonter jusqu'au principe de toute chose

Métaphysique.: Quelque chose qui est à l'origine, au commencement de la création, une chose pure, simple, non mélangée (intègre)

Synonymes.: racine, source, origine, essence originelle créative.


Principe dynamique de l'existence. La survie.! On peut considérer que le but de la vie est la survie infinie. Il a été démontré que l'homme en tant que forme de vie, obéit à l'injonction «.survie.», quels que soient ses objectifs, ses actions, ou son comportement. Que la vie survive n'est pas un fait nouveau. En revanche, on ignorait jusqu'ici que la vie avait la survie comme seule et unique impulsion dynamique.


Probabilisme nm. 1° PHILOS. Doctrine selon laquelle l’homme ne peut atteindre à la vérité et doit se contenter d’opinions fondées sur des probabilités ((Au probabilisme antique {Carnéade}, fait écho un probabilisme moderne d’inspiration logique et mathématique {Cournot}). 2° Système de théologie morale catholique qui autorise à faire reposer sa conduite sur des opinions qui ne sont que des probabilités vraies ou permises.; laxisme, casuistique.


Prognose nf. La plus haute forme de divination par les nombres.


Projection nf. Elle signifie que nous nous projetons, que nous étendons notre personnalité à l'extérieur, vers les choses du monde. Autrement dit, nous exprimons notre personnalité par rapport aux choses que nous faisons ou sommes appelés à faire. Parfois, nous pouvons consciemment nous élever une fausse façade, être autres que nous le sommes. Mais l'inconscient projette notre personnalité réelle par d'autres moyens, qui permettent de la connaître vraiment Par exemple nous connaissons les tests de la tache d'encre de Rorschach.


Projection psychique nf. La projection psychique est l'acte qui consiste, pour l'homme, à projeter à volonté, sur un plan psychique, son corps psychique et tous ses attributs.: intelligence, conscience, pouvoirs et fonctions qui lui sont propres. Elle permet aussi d'affranchir le corps psychique de toutes les restrictions matérielles et des limitations du temps et de l'espace. Les projections psychiques doivent être effectuées dans le but de contacter ceux que nous désirons aider ou par qui nous désirons être secourus ou inspirés. Elles sont dotées de tous les traits distinctifs, de toutes les caractéristiques et de toutes les particularités que fait la personnalité de chacun. L'âme et le corps psychique étant immortels, les projections psychiques portent en elles les marques caractéristiques que constituent les traits développés au cours des diverses incarnations, rendant ainsi les projections reconnaissables partout et en tout temps, grâce à ces mêmes caractéristiques.

Les projections psychiques sont douées de cinq sens psychiques qui permettent de sentir et de s’exprimer psychiquement, de la même manière que les cinq sens objectifs permettent à l’individualité physique et objective de devenir consciente des conditions et des circonstances extérieures. Les projections psychiques sont guidées et dirigées par l’âme et imprégnées de ses espoirs et des idéaux.

Naturellement, en entrant en communion avec les autres corps psychiques, toute projection psychique agit en plein accord avec le code éthique qui caractérise l’âme. Si puissants sont les pouvoirs de l’âme, si pleins de force ses moyens de se faire percevoir, que ceux qui peuvent voir, entendre, et sentir psychiquement reconnaissent l’âme dans sa projection aussi aisément et complètement qu’un corps physique est reconnu par un autre corps physique. Cela se produit le plus fréquemment pendant le sommeil. Mais ceux qui sont entraînés à libérer leur corps psychique peuvent le faire à volonté et se manifester à leur gré, en un point précis, à un moment défini et dans une intention spéciale. Percevoir le corps psychique en état de projection et le reconnaître comme une personnalité particulière est aussi une question d’entraînement. Tous ces pouvoirs et tous ces privilèges font partie de l’héritage cosmique que reçoit l’homme à la naissance.


Protestantisme nm. Apparu au début du XVI° siècle, le protestantisme a voulu être un retour à l’évangile qui s’opposât aux ajouts de la tradition et à la hiérarchisation de la société ecclésiastique. Luther proclama la liberté chrétienne. Soumis à son Dieu, le chrétien n’en était pas moins libre. Libre au niveau de son salut.: sa justification n’était pas liée à ses œuvres, mais seulement à l’œuvre du Christ perçue par la foi (refus des indulgences, du purgatoire, etc.). Libre par rapport à l’Église.: celle-ci était avant communion, définie par la prédication de l’évangile et l’administration des sacrements (un laïc qui interprète correctement l’Écriture peut avoir raison contre le pape ou le concile). Libre vis-à-vis des observances légalistes.: le Christ n’a donné en fait qu’un seul précepte, l’amour (les vœux monastiques sont donc condamnés, le chrétien doit vivre son christianisme dans la vie quotidienne «.mondaine.»).


Providence nf. Si l’on s’en tient à l’histoire des idées, le concept de providence n’est pas d’origine judéo-chrétienne.: il est d’origine hellénique, de facture stoïcienne. En contexte stoïcien, «.providence.» ne signifie pas vigilance ou bienveillance personnelle d’un dieu sage et bon qui prend soin de chacune de ses créatures, le terme est synonyme de «.nécessité.». En effet, dans l’ancien stoïcisme, il y a identité entre Dieu, l’intelligence ou la volonté de Zeus, la raison universelle, la loi divine, le destin, l’âme du monde, la totalité différenciée et hiérarchisée, la nécessité des choses. Autrement dit, pour les stoïciens, «.providence.» est concept rationaliste.: l’univers dérive d’une cause unique qui est en même temps liaison de toutes les raisons et de toutes les forces à partir desquelles se développent , selon un ordre rigoureusement logique, les êtres particuliers.; la Providence est cet ordre même, à moins qu’on ne préfère dire qu’elle est finalité immanente à cet ordre. Aucune contingence, aucun hasard, aucun arbitraire n’entre dans pareille manière de concevoir la providence.

Dans le contexte judéo/chrétien, il s’agit de la suprême sagesse par lequel Dieu conduit tout. Que toutes les créatures ne sont pas la première cause des accidents que nous appelons maux.; mais que, la providence de Dieu en étant l’unique et véritable cause. C’est également Dieu lui-même.


Psychisme nm. Dans nos expériences physiques, dans les choses vues ou entendues par exemple, il arrive souvent que des phénomènes, dont les causes physiques ne sont pas apparentes sur le moment, semblent inexplicables. L’homme ayant divisé ses expériences en deux catégories, celles qui ont une origine physique et celles qui ont une origine cosmique, il a pris l’habitude d’attribuer ces phénomènes mystérieux au plan cosmique ou de les appeler psychiques, voulant dire par là qu’ils sont du domaine de l’âme humaine. L’âme est ainsi devenue le réceptacle de toutes les qualités indéterminées de la nature humaine. L’ancien mot grec, pour désigner l’âme, était «.psyché.». Jadis, et même au début de la philosophie moderne commençant avec Descartes, de nombreux attributs de l’homme qui sont à présent définitivement associés au travail organique de la pensée, du cerveau et du système nerveux, étaient imputés à l’âme ou à la nature psychique de l’homme. Des processus psychologiques comme le raisonnement et les émotions étaient considérés comme psychiques, en ce sens qu’on les regardait comme appartenant à l’essence cosmique en l’homme.

Le mystique ne fait pas de distinction entre le physique et le cosmique lorsqu’il est question de leur essence et de leur source. Toute manifestation à une origine cosmique, en ce qu’elle est la conséquence de l’intelligence et de l’ordre universels. Ce qui se trouve au-delà de la portée de nos sens physiques et s’étend dans l’infini en tant que «.moi.» et qui est, en apparence, inexplicable, est défini d’une manière précise comme cosmique et psychique. C’est le devoir de l’homme de faire passer, dans toute la mesure du possible, le psychisme, qu’il attribue exclusivement au plan cosmique, dans le royaume physique, dans le monde de la vie quotidienne. L’Ordre de la Rose-Croix A.M.O.R.C. apprend à l’homme de découvrir les possibilités infinies de son être psychique et à les convertir en principes qui élargiront le domaine de son existence objective. Puisque fondamentalement, tout est cosmique, rien de ce qui est amené dans le royaume de l’existence physique ne peut être souillé. Après tout, beaucoup de ce qu’on appelle aujourd’hui psychique, deviendra, demain, matériel, non par rapport au Cosmique dont de tels faits font à jamais partie, mais en fonction de notre compétence à les utiliser dans notre vie quotidienne.


Psychologie nf. (philosophie de la conscience). D'un point de vue général, la psychologie est la science de la pensée, la science qui traite de l'analyse des lois se rapportant aux phénomènes mentaux. Du point de vue rosicrucien, la psychologie est plus que cela c'est la science qui traite de l'âme et de ses attributs (l'intelligence et la conscience), de sa place, de sa fonction, et de son influence dans notre vie. Elle traite aussi des habitudes (de leur formation, de leur adoption ou de leur rejet de leur modification), et de bien d'autres formes d'existence mentale et psychique. La science s'intéresse au comment des choses et la métaphysique au pourquoi.


Psychologie analytique nf. Étude de l’inconscient comme fonction psychique autonome, et notamment de l’inconscient collectif, créateur de mythes renaissant dans chaque structure individuelle (Jung).


Psychose nf. Toute forme grave de maladie mentale.


Psychosomatique adj. (gr. psukhê âme et soma corps). Se dit d’un trouble organique ou fonctionnel exprimant un conflit d’origine psychique. Médecine psychosomatique.: discipline qui s’intéresse aux troubles physiques d’origine psychique et au ralentissement psychique des maladies.


Psychostasie nf. (gr. psukhê âme et stasia état). Pesée et jugement de l’âme par Dieu après la mort dans la théologie des anciens égyptiens et tout l’appareil sévère de leur justice divine.


Psychosynthèse nf. Utilisation des techniques d'hypnose de régression… dans le but de tenter de connaître et de réunifier les faits marquants (parfois traumatisants) des différentes incarnations d'un individu afin d'en dégager un constat et au-delà de tenter une guérison psychologique.


Psycurgie nf. Œuvre psychique.


Purâna nf. Textes de caractère épique, dont la composition sous sa forme actuellement connue, s’étale entre le IV° et le XIV° siècle, les purâna sont les véritables livres sacrés de l’hindouisme. Ces textes sont postérieurs aux védas et racontent souvent des légendes mythologiques pouvant être comprises par tout le monde et pas seulement réservés aux seuls brahmanes.


Pyrrhonisme nm. Philosophie sceptique émise par Pyrrhon (-365 -275 av. J.C.) qui avance que le but de la vie philosophique est l’indifférence à l’égard des événements et des opinions, indifférence qui se fonde sur le fait que, pour l’homme «.aucune chose n’est plus ceci que cela.», c’est-à-dire que l’homme ne peut pas faire de différences entre les choses, ni du point de vue de la valeur ni du point de vue de la vérité. Tous nos jugements et nos actions ne sont que l’œuvre de la convention et de l’habitude. Le sage se conforme donc, sans illusions, à la «.vie.», c’est-à-dire aux opinions des non philosophes, mais avec indifférence, c’est-à-dire avec une liberté intérieure qui préserve son ataraxie, la paix de son âme. Ce style de vie extérieurement ne se distingue pas de celui du commun. Tout est dans l’attitude intérieure. Les sceptiques postérieurs se reconnaîtront dans ce refus d’avoir une opinion et d’affirmer une théorie, mais Pyrrhon ne semble avoir lui-même développés d’arguments subtils pour réfuter le dogmatisme. La philosophie est pour lui exercice vécu et style de vie.


Pythagorisme nm. Philosophie de Pythagore. Tous ceux qui sont intéressés par le secret de leur destin trouveront chez Pythagore une réponse à leurs questions car nous nous sentons ici en face d’un être, non seulement exceptionnellement évolué, mais aussi en présence d’un véritable génie universel, vif et pénétrant, qui par ses découvertes, porta la géométrie au-delà des limites tracées par les prêtres Égyptiens. Il étendit l’arithmétique au calcul universel et analytique. Il fut un grand physicien, et un grand astronome, philosophe, législateur, théoricien des nombres, moraliste, et médecin d’envergure.

À l’heure actuelle, il est difficile de pénétrer les arcanes des mystères enseignés par ce grand initié à quelques élus seulement. Il ne faut pas perdre de vue que Pythagore avait formellement interdit la divulgation de son enseignement aux profanes, et qu’aucun écrit ne devait passer à la postérité. L’enseignement fut donc fidèlement transmis de maître à disciple et de bouche à oreille. Pour cela il créa à Crotone, près de Tarente, cette école de sages d’où sortira une grappe d’initiés célèbres, école qui constitua le centre d’une vive radiance spirituelle.

De manière générale, le but du pythagorisme est la recherche de la «.vie heureuse.», tout en sachant que le bonheur est indissociable de la vertu et de la vérité. Cette recherche est donc exigeante.: celui qui s'y adonne doit distinguer le nécessaire du superflu et diriger sa vie entière en conformité avec son aspiration à la sagesse. Le mode de vie des pythagoriciens ressemble beaucoup à celui des orphiques. Toutefois, ils ont ajouté une dimension politique à leur philosophie, souhaitant instaurer une société fondée sur l'égalité dans la justice et dans l'amour. La vie n'était pourtant pas entièrement communautaire, car Pythagore considérait le cercle familial comme essentiel à l'enseignement de la vertu aux enfants. Mais l'idée de fraternité domine et entraîne un sentiment de solidarité collective très fortement enraciné

Il croyait en l’excellence du travail en commun, avec une unité de vues et de buts, pour l’étude et la pratique de certaines doctrines. Nous le voyons ainsi organiser son école avec certaines règles et certaines obligations mystiques. Cela est déjà l’indice d’une réelle appréciation de la loi et de l’ordre, principes fondamentaux de la compréhension et de la maîtrise des lois occultes. Nous constatons aussi, par les buts poursuivis par ses écoles, qu’il plaçait sur une même échelle de nécessité, l’étude des mathématiques, la musique, les lois religieuses et scientifiques aussi bien que les exercices physiques.; il ajoutait à cela une mesure impérative dans son programme de développement personnel — celle de l’abstinence totale de viande.

Pythagore divisait la création des choses matérielles en deux catégories ayant pour base les deux formes de nombres, pairs et impairs. Ces deux catégories de nombres constituaient, disait-il un tout parfait et complet, alors que, séparés, ni l’un ni l’autre ne donnait une manifestation parfaite, c’est-à-dire parfaite au point de vue occulte. Alors que certains de ses commentateurs ironisent sur cette théorie, nous considérons que des lois et des principes réels autorisent cette idée. Par les deux points saillants de sa philosophie, la loi et les nombres, nous pouvons comprendre Pythagore. Nous devons nous rappeler que les Pythagoriciens disaient que «.dieu géométrise.», la géométrie se rapportant aux nombres de la forme. Un autre philosophe nous disait aussi que «.lorsque Dieu créa le monde, ses premières pensées furent exprimées en nombres.».

La caractéristique nouvelle et surprenante de la philosophie pythagoricienne, opposée en cela aux systèmes ioniques, se rapportait à l’archée, la clef de l’univers qu’il plaçait, non pas dans aucune substance connue, mais dans le nombre et la proportion. Cela aurait pu venir naturellement à l’esprit et celui qui aurait peu d’importance, en effet, à considérer un élément plutôt qu’un autre, comme substance originelle. C’est la loi de développement, la mesure de condensation qui détermine la nature de chaque chose.

Le nombre gouverne l’harmonie musicale, la proportion de la sculpture et de l’architecture, les mouvements des corps célestes. C’est le nombre qui, de l’univers, fait le cosmos, et c’est aussi le secret d’une vie vertueuse et bien ordonnée. Sachant que les nombres représentent.: 1 le commencement, 2 la dualité, les contraires ou polarités de la nature des choses, et 3 la loi du triangle, il est aisé de comprendre le rôle important que joue le nombre dans l’arrangement ordonné de notre vie. Ensuite, par une confusion similaire à celle qui conduisit Héraclite à assimiler la loi de mouvement au feu, les Pythagoriciens identifièrent le nombre avec la forme, la substance avec la qualité. Le UN, la Monade, se développait, se reproduisant d’elle-même, c’est-à-dire du milité (de l’ordre) qui se manifeste par une série de nombres impairs.; l’AUTRE, la Dyade, l’expansive (ou la liberté) se manifestait en une série de nombres pairs, particulièrement de la puissance de deux. Du mélange harmonieux, de ces contraires viennent toutes les substances particulières. Nous pouvons également dire que Un est le point, deux la ligne, trois le plan, et quatre le solide, le concret (mais, à un autre point de vue, ce dernier nombre étant le premier carré, il représentait la justice). Un était encore le feu central, le foyer de l’univers, le trône de Zeus autour duquel tournaient en une danse régulière, dix sphères.: à l’extérieur, les étoiles fixes.; au-dedans, les cinq planètes en leur ordre propre.; ensuite le soleil, la lune et la terre, et, entre ceux-ci et le feu central et nous l’imaginaire antichtone cachant à notre vue le feu central et nous faisant dépendre uniquement de la réflexion de sa lumière par le soleil qui n’était pas lumineux par lui-même. La séparation de la terre en ses deux hémisphères avait pour but la décade, symbole de la totalité. La décade étant la somme des quatre premiers nombres (1+2+3+4.= 10).; on attribuait à ce groupe un caractère particulièrement sacré et on le nommait Tétraktys. Le nombre 10 était aussi celui des catégories pythagoriciennes, ou listes de contraires, ainsi décrites par Aristote.; limité et illimité, pair et impair, unité et multiplicité, droite et gauche, mâle et femelle, repos et mouvement, droite et courbe, lumières et ténèbres bon et mauvais, carré et rond.

Ces exagérations mystiques paraissent avoir été l’introduction nécessaire aux sciences de l’arithmétique et de la géométrie, comme l’astrologie et l’alchimie ont été à l’origine de l’astronomie et de la chimie. Nous constatons en effet, que des hommes, comme Copernic et Kepler ont, dans une certaine mesure, subi l’influence des idées pythagoriciennes qui les auraient guidés dans leurs recherches. Pythagore ne manquait d’ailleurs pas lui-même de connaissances exactes s’il est vrai qu’il a découvert le théorème connu comme le quarante-septième du livre d’Euclide et qu’il connaissait aussi les propriétés des nombres mentionnés par Zeller.

La doctrine pythagoricienne de l’âme et de Dieu nous est rapportée de différentes façons. Si nous devons croire les plus anciens récits, il ne semble pas y avoir une étroite relation entre l’opinion philosophique et l’opinion religieuse de Pythagore. On nous dit qu’il croyait en un Dieu éternel, inchangeable, gouvernant et maintenant toutes choses.; que l’âme était une harmonie, le corps étant la prison dans laquelle était envoyée en punition de péchés passés et où elle recevait une discipline et ainsi n’en tiraient aucun profit, passaient en des formes inférieures de vie ou bien avaient à souffrir de sévères tourments dans l’Hadès.




Q…



Qi (ou Ch'i) nm. Pour les chinois, force naturelle (force vitale, souffle de vie, effet biodynamique) qui remplit l'univers. Le mouvement du Qi est littéralement l'activité de la vie. En même temps, à cause de sa substantialité, le Qi est aussi compris comme l'un des constituants du corps. On considère généralement trois sortes de Qi.:

• Le Qi cosmique ou céleste (Tien Qi) en rapport avec les forces exercées par les astres du ciel.: rayonnement solaire, lunaire, gravitation, rayons cosmiques, effet des étoiles lointaines.

• Le Qi terrestre (Di Qi) qui absorbe le Qi céleste et est influencé par lui. On peut le comparer à la gravitation terrestre et au champ magnétique.

• Le Qi humain (Zhen Qi) qui circule dans les organes internes et dans les canaux d'acupuncture, influencé par les deux Qi précédents. L'homme, à la croisée entre "ciel et terre", reçoit ou subit les influences des diverses énergies, et le but du Feng Shui est de comprendre ces énergies, de les situer afin que l'homme puisse s'harmoniser avec les forces naturelles et le grand Tao pour son propre bien-être et son évolution.

Qi (ou Ch'i) Gong. Tchi-Kong ou maîtrise de l’Énergie. Pratiqué en Chine depuis des millénaires, le Tchi-Kong est un ensemble de techniques contribuant à la santé et à la longévité. Il se compose d’exercices efficaces, à la portée de tous, faciles à apprendre et pouvant être utilisés dans la vie quotidienne. Il permet à l’homme de retrouver son souffle et son rythme naturel dans sa quête du bien-être ou du mieux-être. Trois trésors.: jing ou l’essence, qi ou le souffle, shen ou l’esprit.


Qualité nf. Sur le plan philosophique, une des catégories fondamentales de l’Être.


Quantitativisme nm. En philosophie des sciences, position épistémologique qui donne à la quantité et donc à la mesure une importance essentielle dans la connaissance scientifique, y compris dans les sciences humaines.


Quantité nf. Au plan philosophique, ensemble des déterminations susceptibles de mesure, opposé aux qualités sensibles.


Quantum nm. En scolastique, quantité finie et déterminée.


Quatrième dimension nf. L'Ordre de la Rose-Croix A M O.R.C. considère qu'il n'y a rien de mystérieux à propos de la quatrième dimension.: il s'agit d'une dimension et c'est la quatrième. Les trois autres dimensions sont la longueur, la largeur et la hauteur. Chacune d'elles peut s'exprimer en nombres entiers ou décimaux. Chacune de ces dimensions, exprimée en nombres, nous aide à avoir une compréhension objective de certains attributs des choses dont il est question. Quelle que soit l'irrégularité d'une forme, nous pouvons mentalement nous la représenter en nombres et, à partir de ceux-ci la dessiner ensuite. Cependant, malgré toute la compréhension que ces trois dimensions nous donnent d'une chose, il manque certains éléments essentiels ou qualités distinctives nous permettant de l'appréhender pleinement La quatrième dimension est précisément celle qui permet d'exprimer ces éléments et ces qualités sur le plan objectif. 
La quatrième dimension n'est rien de plus et rien de moins que la fréquence vibratoire de chaque chose. Toutes les qualités et tous les attributs des choses matérielles résultent de cette fréquence. À ce point de vue, la quatrième dimension devrait être la première. Elle est la projection, depuis l'espace cosmique jusqu'au plan de la manifestation, terrestre, de toutes les choses matérielles. Une telle projection est la phase première de toute manifestation. La réunion des électrons en atomes, puis des atomes en molécules, constitue la première phase de la création dans le monde matériel de l'objectivité. La phase suivante est celle de la forme régie par les lois naturelles ou par les désirs et le travail de l'homme. Les trois dimensions, longueur, largeur et hauteur, devraient donc suivre la dimension de la proportion objective, ce qui est un terme plus correct pour la quatrième dimension. Les mystiques comprennent parfaitement pourquoi la nature véritable de la quatrième dimension a toujours intéressé les philosophes, pourquoi elle a été l'une des lois attentivement étudiées et utilisées par les anciens alchimistes, et pourquoi, de nos jours, les adeptes évolués se servent de cette loi pour de remarquables manifestations.


Quête nf. La quête de toute une vie religieuse est d’étudier les rapports entre les trois facteurs de causalité.: le déterminisme des lois naturelles, le libre-arbitre humain et a divine Providence d’où sont émanés les deux premiers facteurs et qui peut agir directement sur ceux-ci… Le libre-arbitre humain n’est fécond que s’il se constitue comme un pont entre les causes contingentes et les causes premières.


Quiddité nf. (lat. quiditas, essence, nature d’une chose de quid quoi). Terme de philosophie scolastique, ce qu’est l’essence d’une chose, en tant qu’exprimée dans sa définition (par opposition à son existence).


Quintessence nf. Au plan philosophique, cinquième élément, ajouté par certains physiciens anciens aux quatre éléments (air, terre, eau et feu) d’Empédocle. Selon Paracelse, l’homme est un microcosme et la quintessence, un extrait, un résumé de l’organisme du monde.: son corps est composé de soufre, de sel et de mercure, son âme obéit aux astres.





R…



Raison nf. (lat. rationem, accusatif de ratio «.calcul, compte.»). Faculté pensante (objective ou subjective) et son fonctionnement chez l’homme permettant une capacité de jugement par laquelle celui-ci est capable d’organiser et de systématiser sa connaissance et sa conduite. Ce qui lui permet de juger, de connaître et d’agir conformément à des principes. Le concept de raison joue également un rôle essentiel, voire central, dans le domaine de la philosophie, grâce aux connaissances que l’être humain peut acquérir par ses rapports avec le monde. Cependant, il y a encore des écoles qui s’opposent à la conception rationaliste et refusent de voir dans la «.faculté.» de raison ce qui caractérise l’homme, ce qu’est seule capable de réaliser pleinement la nature humaine, sont déterminées par ce à quoi elles s’exposent. Dans l’évolution personnelle de l’être, la raison cessera d’être une simple faculté calculatrice (rôle qui échoit à l’entendement) pour devenir saisie directe de la réalité en soi, de l’Être en lui-même. Vu ainsi, le problème de la raison représente le moteur et le fil conducteur de l’histoire de la philosophie.


Radiesthésie nf. Méthode subjective, discipline parapsychologique. C'est un test, un contrôle de nos moyens d'investigation. Le cerveau utilise les informations subtiles transmises par le biais de la connaissance sensitive, rationnelle ou intuitive.


Radionique nf. Dispositif projetant sur un objet cible une résonance.; action à distance. Souvent exploité à tort et à travers.


Raisonnement nm. Conception, synthèse de la pensée, combinaisons conscientes des idées. Les deux formes fondamentales de raisonnement sont.: le raisonnement déductif et le raisonnement inductif.


Raisonnement déductif nm. Le raisonnement déductif, ou raisonnement structurel est la fonction de l'intelligence consciente. Ce raisonnement par déduction consiste à procéder par étapes logiques de l'idée première jusqu'à la conclusion. La force ou la faiblesse du raisonnement déductif découle de la prémisse. Dans un tel processus, il ne devrait pas y avoir d'erreur.


Raisonnement fonctionnel nm. Il est le propre de chaque être, et est cette partie de la vie que la connaissance exprime et met en jeu.


Raisonnement inductif nm. Le raisonnement inductif, ou raisonnement génétique, est le développement de la cognition. Ce raisonnement par induction progresse logiquement et va pas à pas, du résultat ou effet à la cause. La force ou la faiblesse du raisonnement inductif réside dans le processus.


Raisonnement syllogistique nm. Il est basé sur les deux méthodes précédentes et est la forme la plus généralement employée par les hommes. Il est basé sur une prémisse, une affirmation et une conclusion.


Ratiocination nf. Raisonnement subtil. Ce mot a parfois une connotation péjorative.


Rationalisme nm.

1° Doctrine selon laquelle tout ce qui existe a sa raison d’être et ne serait être considéré en soi comme intelligible (par opposition à irrationalisme).

2° Doctrine selon laquelle la connaissance humaine procède de principes à priori indépendants de l’expérience (En ce sens, le rationalisme qui peut être absolu {Platon, Descartes} ou critique {Kant}, s’oppose à l’empirisme et a toute croyance religieuse). En un mot, il n’admet que la seule autorité de la raison.


Réalisme nm. Ancienne doctrine platonicienne de la réalité des idées dont les êtres individuels ne sont que le reflet. Doctrine médiévale de la réalité des Universaux.

Doctrine d’après laquelle l’Être existe indépendamment du sujet qui se le représente et de cette représentation elle-même. L’être existe donc en dehors et indépendamment de l’esprit qui le perçoit (opposé à l’idéalisme).


Réalité nf. L’Ordre de la Rose-Croix AMORC, fait une distinction très nette entre la réalité du moment et les faits actuels. D’autre part, il insiste sur le fait que nous ne devons pas confondre les réalités du moment avec la Réalité Cosmique qui désigne la source unique et absolue de tout ce qui est. Comme il est expliqué au mot «.actuel.», les faits actuels de la vie sont ceux qui se conforment aux lois de la conscience objective. Dès que nous prenons objectivement conscience d’un fait actuel, il devient pour nous une réalité du moment. D’autre part, un fait peut être réel pour la conscience, même s’il lui manque un caractère d’actualité. Nous pouvons aisément trouver, dans nos propres expériences, de nombreux exemples de perception de faits réels, qui n’ont aucune actualité tangible dans le monde purement objectif, et qu’il y a, dans le monde, des milliers de faits actuels qui, jusqu’à maintenant, n’ont amené aucune perception et créé aucune réalité dans notre conscience. Toutefois, le point important pour le mystique, consiste dans le fait que nous sommes affectés à la fois par les faits réels et les faits actuels. Cependant, en tant qu’organismes individuels, ce qui nous concerne le plus, c’est notre compréhension des choses. Dans la mesure où il s’agit de notre conscience, ce sont les réalités qui affectent notre compréhension des choses, qu’il soit question de faits actuels ou non. Dans l’un des degrés de l’Ordre de la Rose-Croix, plusieurs monographies sont consacrées à une explication précise de ce que l’on entend par Réalité Cosmique. Actualité Terrestre et réalités du moment.


Recognition nf. En philosophie, acte de l’esprit qui reconnaît une idée perdue pendant quelque temps, au moment même où la perception reproduit cette idée.


Reflet nm. En philosophie, ensemble de représentations et de valeurs élaborées par le groupe social à partir du réel perçu et éprouvé.


Réflexif adj. Qui concerne la conscience se prenant elle-même pour objet — Math. Se dit d’une relation vérifiée par tout couple d’éléments identiques.


Réification nf. Fait de transformer en choses ce qui est mouvant, dynamique ou ce qui est de l’ordre de la simple représentation mentale.


Réincarnation nf. À certains égards, telle qu’elle est exposée par l’Ordre de la Rose-Croix AMORC, la doctrine de la réincarnation est unique. Elle constitue la doctrine la plus universellement admise dans le monde d’aujourd’hui, et elle est non sectaire, juste, intelligible et révélatrice. En bref, elle explique que l’âme de l’homme, en tant qu’essence cosmique, a comme attributs une mémoire et une conscience qui constituent la personnalité. Celle-ci est immortelle tout comme l’âme. L’âme n’est pas séparée du Cosmique, de l’essence universelle dont une partie réside en tout être incarné sur le plan terrestre. La personnalité est toutefois distincte et unique en chaque être humain. Cette personnalité se manifeste dans le corps pendant la vie terrestre comme le caractère de la personne et, au décès, elle pénètre dans le plan cosmique en même temps que l’âme. Elle y reste jusqu’à ce que vienne le moment d’une nouvelle incarnation de l’âme dans un corps physique, en vue d’autres expériences terrestres qui s’ajoutent à la mémoire de la personnalité où elles sont préservées, accroissant ainsi la connaissance de la sagesse du Moi Intérieur. La personnalité reste consciente d’elle-même sur le plan cosmique, comme elle était consciente d’elle-même sur le plan terrestre, et elle peut poursuivre ses manifestations psychiques plus aisément du plan cosmique, qu’elle ne le pouvait du plan terrestre. Chaque personnalité peut s’incarner de nombreuses fois, la limite étant inconnue. L’Ordre de la Rose-Croix A.M.O.R.C. enseigne que la personnalité ne rétrograde jamais et ne se réincarne pas dans le corps d’animaux inférieurs, mais elle peut entrer dans un corps de sexe différent. Bien que la réincarnation soit incluse dans les enseignements rosicruciens, comme beaucoup d’autres propositions, elle ne constitue pas un dogme, et ceux qui ne peuvent en accepter la logique sont libres de l’écarter tout en restant d’excellents Rosicruciens.


Relation nf. Rapport entre deux personnes, entre deux choses, considérée respectivement l’une à l’autre


Relativisme nm. 1° Doctrine selon laquelle toute connaissance est relative, dans la mesure où elle dépend d’une autre connaissance humaine ou est liée au point de vue du sujet. Le relativisme de Kant (criticisme), de Hamilton, Montaigne. 2° Doctrine selon laquelle les valeurs morales, esthétiques, etc., dépendent des époques, des sociétés, des individus et ne sauraient être érigées en normes universelles.


Relativité nf. En philosophie, qualité de ce qui est relatif.


Religion nf. Système de croyance et de comportement par lequel l'individu aspire à mener une vie qui, conçoit-il, le met en rapport avec l'idée qu'il se fait de la force surnaturelle ou de l'Être Divin. Il peut désirer cette association pour préserver certaines valeurs de sa vie, comme la longévité et le succès, ou pour s'assurer l'immortalité. Le véritable esprit religieux et la spiritualité sont synonymes.

La religion, comme système de croyances, de rites et de pratiques, est le véhicule extérieur par lequel l'individu s'efforce de satisfaire les impulsions fondamentales qui forment sa spiritualité. C'est un peu comme le désir de danser, parce que le mouvement et le rythme corporels donnent issue à l'expression de l'harmonie et du rythme intérieurs dont on a conscience. C'est la réalisation d'une impulsion qui n'est pas satisfaite avant d'avoir trouvé un canal pour libérer son énergie. Une pseudo religion, par conséquent, est celle à laquelle on participe seulement de façon objective. Elle se limite à la participation à des rituels et à des cérémonies qui ne suscitent aucune réaction subjective ou émotive.

La connaissance cosmique et celle des lois universelles conduisent souvent à une véritable dévotion religieuse, au sens noble et profond du terme. À côté des contacts qu’il peut entretenir avec des églises particulières, tout Rosicrucien trouve la présence cosmique en toutes choses et dans tous les êtres.

Une religion s’attache plutôt à perpétuer des dogmes, tels qu’ils ont été établis à l’origine par un ou plusieurs individus. Lorsque ces dogmes reflètent vraiment le Bien Universel, les comportements dictés par la religion concernée sont valables. Dans le cas contraire, ils peuvent s’opposer à l’intégrité physique et mentale de l’homme. D’autre part, tout code religieux porte l’empreinte de l’époque à laquelle il a été défini. De ce fait, une religion ne peut être éternellement valable si ses enseignements ne sont pas régulièrement réadaptés à l’évolution qui opère aussi bien dans l’homme que dans son environnement. C’est ce qui explique que certains mouvements religieux connaissent actuellement de profondes remises en question.

Ne nous pouvons pas nier que les religions, dans leur ensemble, ont leur origine dans les révélations qu’un individu à reçues en s’harmonisant avec la Sagesse divine. Cependant, elles n’enseignent pas la méthode à suivre pour réaliser cette harmonisation. Autrement dit, ce cheminement mystique que le Messie ou le Prophète d’une religion demande à suivre pour atteindre l’Illumination n’est pas expliqué aux fidèles. Il leur est plutôt demandé de croire ce qui leur est dit à propos de la vie de ce Messie ou de ce Prophète.

Il existe donc de nombreuses religions dans le monde. Toutes n’ont pas été inspirées par Dieu, mais celles qui l’ont été sont une émanation de la Tradition primordiale et une expression de la Sagesse divine. Cela dit, aucune d’entre elles ne détient la Vérité absolue. Par ailleurs, la plupart ont été dénaturées au cours des siècles, de sorte qu’elles se sont éloignées de leur fondement, de leur doctrine et de leur but originels. Néanmoins, elles constituent toujours un guide pour des millions de personnes et méritent par conséquent notre respect. Aussi, il ne faut jamais les condamner, même si nous pensons qu’elles ne sont plus vraiment adaptées à l’évolution actuelle de l’humanité. Recherchons plutôt en chacune d’elles ce qui peut encore aider l’homme à s’élever vers un plan de conscience supérieur. Ce faisant, nous accomplirons une œuvre utile au service de la spiritualité.

Il faut savoir que toutes les religions inspirées céderont un jour la place à une Religion universelle qui sera une synthèse de leurs plus beaux principes. L’A.M.O.R.C. peut jouer un rôle important dans ce domaine, non pas en se substituant aux religions, mais en initiant ses membres à leurs credo respectifs. Il nous faut connaître et comprendre le message de Maîtres comme Moïse, Bouddha, Jésus et Mahomet ont légués au monde, car la Lumière qu’ils ont apportée aux hommes doit être préservée et retransmise dans toute sa pureté aux générations futures. En outre, leur vie et leur œuvre sont un exemple pour tous ceux qui recherchent la Connaissance et aspirent à recevoir l’Illumination. À cet égard, leurs paroles et leurs actions sont une grande source de Sagesse.

Depuis toujours, l’une des causes majeures de conflit entre les hommes a été l’intolérance religieuse. Combien de guerres ont été faites à la gloire de Dieu.! Combien de crimes ont commis en Son nom.! À l’origine de ces guerres et de ces crimes, on trouve généralement le fanatisme, c’est-à-dire la conviction que sa religion est supérieure à celle des autres et constitue la seule voie menant au Salut. De toute évidence, une telle conviction est injustifiée et génère des karmas très négatifs pour tous ceux qui la promulguent ou la défendent. Soyons un Chevalier de la Foi, telle que devait la vivre un Juif, un Bouddhiste, un Chrétien, un Musulman et, d’une manière générale tout adepte d’une quelconque confession religieuse. Autrement dit, soyons tolérant dans notre quête mystique. Au regard de Dieu, tous les hommes sont frères et évoluent vers le même but.: la perfection de leur âme.

«.Mais il existe, un fond ou au sommet une Unité, un Centre commun à toutes les religions, que n’atteignent que les Sages et les Initiés. Pour le croyant ordinaire, il y a opposition entre les religions.; pour l’Initié, il n’y en qu’une.: celle de l’Être unique se manifestant en formes multiples. Le problème n’est plus celui de la distinction entre les religions, mais celui de la distinction entre deux types psychologiques.: l’ésotérique et l’exotérique, le non-initié et l’Initié, c’est-à-dire deux types de connaissance.: l’une encore attachée aux diversités, l’autre ayant réalisé l’unité du Tout.». Jean-Yves LELOUP


Renégat nm. — 1° Personne qui renie sa religion — 2° Personne qui abuse ou trahit sa patrie, son parti. Voir également.: hérétique, hérésiarque, hétérodoxe, schismatique, laps et relaps.


Représentation mentale nf. Pouvoir que possède le cerveau de reproduire des images mentales. La représentation mentale est donc une forme de visualisation. Quand nous nous représentons mentalement quelque chose, nous rassemblons dans notre conscience tous les détails et toutes les impressions de choses qui avaient, auparavant, constitué pour nous une réalité. Il faut faire une distinction entre la représentation mentale et l’imagination. L’imagination est en principe le processus constructif de la conscience. C’est la combinaison d’images mentales en vue d’une image qui n’a pas encore été expérimentée extérieurement. L’imagination comprend la représentation mentale, mais celle-ci n’inclut pas nécessairement une forme d’imagination. Si par exemple, nous nous rappelons en détail une chose que nous avons vue, nous nous la représentons mentalement.; nous ne l’imaginons pas. Si d’autre part, nous concevons le changement ou la modification d’une chose, ou si nous faisons un projet, nous faisons appel à l’imagination.


République nf. Forme d’état démocratique dans lequel les citoyens exercent la souveraineté soit en désignant par leurs votes un président et des représentants, soit en élisant des représentants qui à leur tout désigne le président. Le mot république n’ayant pas d’équivalent exact en grec, ce n’est qu’avec précaution que l’on peut notamment solliciter les œuvres de Platon et d’Aristote. Par exemple, «.La République.» de Platon est souvent jugée comme une utopie politique, un schéma de cité idéale dont le titre grec, Politeia, désigne normalement l’organisation constitutionnelle, le gouvernement légal. L’auteur imagine que la conduite de l’État est confiée aux philosophes, mais se dispense d’entrer dans le détail de la législation.; dans «.Les Lois.», au contraire, il ne décrit pas le modèle de la cité idéale, il s’applique à élaborer des lois, les meilleures possibles, pour une cité grecque de son temps. Ces lois (nomoï) devront régler par des décisions de l’intelligence (noùs) et suivant l’idéal de la raison (logos), la composition de la population, la répartition des terres, la distribution des richesses, l’activité économique aussi bien que la vie économique, l’administration civile et le fonctionnement de la justice. Mais le souci principal du législateur est celui de l’éducation, qui s’effectue par la gymnastique et la musique, ce qui conduit à l’organisation des fêtes publiques, au contrôle de l’art, de la poésie notamment et des représentations dramatiques.; ce contrôle s’étend aussi sur les mœurs et les croyances, etc. Par conséquent et dans ce cas, la pensée politique de Platon doit être appréciée d’après son idéal et ses fins, et non d’après les mesures législatives qui ne sont après tout qu’un pis-aller.


Réseau global et diagonal nm. Rayons telluriques formant un quadrillage tout autour du globe.; distances entre les zones Nord-Sud 2 mètres et Est-Ouest 2 mètres 50. Dénommé H selon le Hartmann qui l'a mis en évidence.


Résurrection nf. (lat. resurgere, se relever). Selon l’Église chrétienne (mais également l’Islam), il s’agit d’un retour de la mort à la vie (à ne pas confondre avec réincarnation, voir ce mot) dans son corps initial. Quand l’Église chrétienne établit ses doctrines, elle alla rechercher l’une des vieilles croyances païennes du clergé et déclara que, quand le jour du jugement dernier viendrait, le vieux corps physique que l’homme avait dépouillé se lèverait de la tombe ou de son état d’embaumement pour être occupé à nouveau par l’âme. C’est ainsi que fut établie la doctrine de la résurrection des corps. Quand les gens découvrirent qu’après plusieurs siècles les momies étaient toujours sans âme, ils se mirent à poser des questions au clergé. Les prêtres inventèrent une explication d’après laquelle les âmes des hommes et des femmes étaient soumises à certaines cérémonies rituelles dans les enfers afin de se repentir des péchés commis sur la Terre, et ce n’était qu’après avoir été pardonnées qu’elles recevaient la permission de revenir occuper le corps. On inventa aussi des jours de jugement pendant lesquels les âmes étaient présentes au tribunal des enfers pour être examinées.

La résurrection fut également une phase de l'initiation mystique rituelle des anciens Egyptiens.


Révélation nf. Action de révéler, ce qui est révélé.: révélation d'un secret.; faire des révélations. Personne qui manifeste tout d'un coup un grand talent. || RELIG. Manifestation d'un mystère ou développement d'une vérité par Dieu ou un homme inspiré par Dieu.


Rêves nm. pl. Les rêves se produisent généralement juste au moment où on passe de l’état de sommeil complet à l’état de veille. Cette transition est un état où la condition subconsciente se confond progressivement avec la condition objective (voir état intermédiaire). Habituellement, un tel état est d’une très courte durée et, pendant une période de deux ou trois secondes, on peut faire un rêve ayant pour objet une longue histoire ou une expérience importante. Cela est dû au fait que la conscience appréhende cette histoire ou cette expérience d’une manière simple, comme elle le ferait pour une seule image mentale, alors que des centaines de mots et beaucoup de temps sont nécessaires pour l’expliquer et la décrire. Au réveil, on ne peut savoir au juste à quel moment on a rêvé, sauf dans le cas où le réveil interrompt le rêve. Les causes des rêves sont multiples. La cause la plus fréquente est que la première pensée ou idée objective qui passe de la conscience objective au subconscient, au début de l’état intermédiaire, annonce une succession de raisonnements déductifs de la part du subconscient. Il peut aussi s’agir d’une image ou d’une idée oubliée depuis et qui, étant toujours présente dans la mémoire du subconscient, est perçue par la conscience objective au début de l’état intermédiaire. La conscience objective, dont le fonctionnement n’est alors pas complet ni logique, la déforme ou l’amplifie, créant une histoire basée sur l’idée première. Parmi les autres causes, citons.: les suggestions extérieures, comme l’air froid soufflant sur le visage ou sur une partie découverte du corps, de légers bruits interceptés par la conscience du dormeur, un mouvement du corps au moment où on commence à reprendre conscience, ou bien une impression mentale reçue par le subconscient de quelque autre personne qui se concentre sur celui qui rêve à ce moment-là.


Rig-Véda nm. Le plus ancien des recueils d’hymnes sacrés du védisme et l’une des quatre divisions des Écritures sacrées que les théologiens brahmaniques appellent le Véda (science du savoir). La masse considérable des textes védiques, est divisée en quatre corpus correspondant, au moins en théorie, à diverses spécialisations liturgiques.: le chant (Sâma-Véda), l’ordinaire du culte (Yajur-Véda), la magie (Atharva-Véda), la récitation solennelle (Rig-Véda). Chacun de ces corpus se veut complet et comprend effectivement des parties en vers (nommés Samhitâs, c’est-à-dire «.collections.»), des traités rituels, des commentaires exégétiques, des livres de sagesse, etc. D’un point de vue exotérique, les Védas se réfèrent à une multitude de divinités, les unes étant considérées comme bonnes et les autres comme mauvaises. Cela dit, il ne fait aucun doute que les Brahmanes qui les rédigèrent étaient des Initiés. En tant que tels, ils étaient monothéistes.


Rite nm. Ensemble de rituels exécutés à plusieurs degrés par un Atelier (ou Loge, Chapitre, Pronaos). Chaque rite possède un substrat qui constitue sa ligne de force, son axe central, son âme, de sorte qu'un rituel ne peut être modifié qu'au plan de sa forme, de sa lettre, et non de son esprit.

Le rite est une reproduction de l’acte cosmique, une reproduction qui agit par identification ou connexion de niveaux de réalité.: la réalité microcosmique et la réalité macrocosmique. Il n’exprime pas seulement une pensée théorique, mais constitue et valide l’adhésion d’une réalité à une autre, la reconstitution de l’unité cosmique au sein de la multiplicité du monde créé. L’acte rituel est la répétition consciente de gestes paradigmatiques prédéterminés reliant l’homme à la transcendance.

La création est considérée, elle aussi, comme un rite à l’échelle cosmique, perpétré par Prajâpati sous la forme d’un sacrifice d’où sont issus les humains, les animaux, les végétaux et les saisons. On trouve également l’idée d’un rite créateur dans lequel la terre représentait le beurre sacrificiel et Agni s’allumait par le Brahman. Le symbolisme sacrificiel est évidemment celui de la mort qui — seule — permet d’entrer dans le monde de l’au-delà, autrement dit dans le domaine des dieux. De cette façon le sacrifice amène à l’immortalité. Puisque le sacrificateur s’identifie, comme nous l’avons dit, à l’objet du sacrifice, il obtient l’immortalité pour lui-même ou les personnes qu’il désigne (et il y a, dans ce cas, transfert du mérite du sacrifice).


Rituel nm. Deux acceptations.:

1.Ensemble de paroles et de gestes symboliques exprimés par un certain nombre d'initiés devant d'autres initiés en vue de créer dans la Loge un climat psychologique collectif — égrégore — favorable à l'accomplissement de travaux d'une ou plus grande élévation spirituelle. Après ces travaux, le rituel de fermeture tend à restituer l'assemblée au monde profane, plus éclairée en matière de connaissance de soi, de sociabilité, de sens de la vie, etc., qu'elle l'était avant la Tenue. Une dizaine de rites sont pratiqués en France.

2.Cahier imprimé contenant les paroles prononcées (annonces) et décrivant les gestes à faire (didascalies) au cours du rituel d'ouverture ou de fermeture des travaux de la Loge — ritualisé.: caractère rituel d'un acte. Ritualisme.: excès de formalisme dans l'exécution d'un rituel. Mot à proscrire.: rituélique.

Tout rituel initiatique est fondamentalement basé sur des lois naturelles. Il est un fait que lorsqu’il vécu avec intensité et qu’il atteint pleinement l’objectif pour lequel il a été conçu par les Maîtres de notre Tradition, il peut donner accès à certains plans du monde invisible amenant l’initiable à communiquer avec des entités de ces plans ou a vivre un état de conscience transcendantal. Dans ce cas, il s’agit tout simplement d’une expérience mystique dans toute sa pureté et sa plénitude.


Rose (fleur) nf. La rose est d’une très haute signification. Elle symbolise le développement de l’âme, le Christ spirituel qui s’élève pour rejoindre son Père, la Vierge Sophia, et le Mariage Chimique. Symbole des mystères secrets et épanouissement mystique de l'âme. Elle représente le sentier mystique. Elle est d’autre part, le symbole ésotérique de l’âme ou conscience, ou ego de l’homme. Le fait que rose provienne de quelque chose d’invisible dans la tige de la plante, qu’elle se forme en bouton, puis ouvre ses pétales pour devenir fleur, qu’elle doive pousser, s’épanouir dans la plénitude de sa beauté, de sa richesse, de son parfum et de sa couleur merveilleuse, puis qu’elle se fane, perde sa forme et finalement passe, laissant la graine se reproduire, est typique de l’expérience de l’âme-personnalité. Cette dernière entre dans le corps physique, se développe, évolue et finalement passe en transition pour renaître à nouveau. Ajouter la rose à la croix rend le mystère de son symbolisme sublime.


Rose-Croix A.M.O.R.C. La Tradition rosicrucienne remonte aux Écoles de Mystères de l’ancienne Égypte, durant la XVIII° dynastie, vers 1500 avant l’ère chrétienne. Dans ces Écoles, dont l’existence est désormais reconnue par la plupart des historiens et des égyptologues, des Initiés se réunissaient pour étudier les mystères de la Création, d’où le mot «.mysticisme.», qui veut dire littéralement «.étude des mystères.». Avec le temps, cette étude donna naissance à une gnose qui s’est transmise ensuite dans la Grèce antique, l’Empire romain, l’Europe du Moyen-Âge, pour être recueillie finalement par les Rose-Croix du XVIII° siècle.

Sur le plan purement historique, c’est en 1623 que les Rose-Croix sortirent de leur anonymat et se firent connaître en France par une affiche placardée dans les rues de Paris.: «.Nous, Députés du Collège principal de la Rose-Croix, faisons séjour visible dans cette ville….». Quelques années auparavant, ils avaient publié trois Manifestes.: la «.Fama Fraternitatis.» (1614), la «.Confessio Fraternitatis.» (1615) et les «.Noces chymiques de Christian Rosenkreutz.» (1616). En mars 2001, l’A.M.O.R.C. publia un quatrième Manifeste.: la «.Positio Fraternitatis Rosae Crucis.». Au XVIII° siècle, il existait un lien étroit entre la Rose-Croix et la Franc-Maçonnerie, mais ces deux organisations sont désormais totalement indépendantes. Précisons également que depuis le début du XX° siècle, l’A.M.O.R.C. parraine l’Ordre Martiniste Traditionnel, mouvement philosophique remontant à Louis-Claude de Saint-Martin (1743-1803).

En 1909, Harvey Spencer Lewis (1883-1939), ésotériste américain qui s’intéressait depuis plusieurs années au Rosicrucianisme, se rendit à Toulouse pour rencontrer les Rose-Croix de France, où l’Ordre était pratiquement en sommeil. Ils l’initièrent et lui confièrent pour mission de le réactiver aux Etats-Unis, afin de pouvoir le réintroduire en Europe lorsque les circonstances seraient plus favorables (le spectre de la Première Guerre mondiale se profilait déjà. Harvey Spencer Lewis s’acquitta de cette mission et donna à l’Ordre le nom «.d’Antiquus Mysticusque Ordo Rosae Crucis.» (Ancien et Mystique Ordre de la Rose-Croix) afin de mettre en évidence ses origines historiques et traditionnelles. Après la Deuxième Guerre mondiale, l’A.M.O.R.C. rayonna progressivement dans le monde entier.

En conclusion, l’A.M.O.R.C. est un mouvement philosophique, initiatique et traditionnel mondial, non religieux, non sectaire et apolitique, ouvert aux hommes et aux femmes sans distinction de race, de religion ou de position sociale. Son but est de perpétuer les enseignements philosophiques que les Rose-Croix se sont transmis à travers les siècles, ces enseignements se rapportant aux mystères de l’univers, de la nature et de l’homme lui-même.

Sur le plan symbolique la Rose-Croix représente la voie, le moyen permettant à l'homme d'arriver à relier correctement tous ces éléments dans sa compréhension. Elle symbolise la lumière de la sagesse et la splendeur de la vérité.




S…



Sabbat ou shabbat nm. (lat. sabbatum, lui-même pris à l’hébreu shabbat «.repos.»). Repos que les juifs doivent observer le samedi (du vendredi soir au coucher du soleil, au samedi au coucher du soleil), le septième jour de la semaine consacré au culte divin. «.Recueillez pendant six jours la manne.; car le septième jour c’est le Sabbat du Seigneur.». Il désigne donc le jour de la cessation du travail, du repos. Institution essentielle à la vie religieuse juive, le Sabbat commence dix-huit minutes (pour certains trois heures) avant le coucher du soleil le vendredi soir et se termine une heure après coucher le lendemain.

Son observance est fondée sur les textes bibliques. Dans la Genèse (II, 1-3) le nom du Sabbat n’apparaît pas mais son sens.: «.Ainsi furent terminés les cieux et la terre, avec tout ce qu’ils renferment. Dieu mit fin le septième jour à l’œuvre faite par lui.; et il se reposa le septième jour de toute l’œuvre qu’il avait faite. Dieu bénit le septième jour et le proclama saint parce qu’en ce jour il se reposa de l’œuvre entière qu’il avait produite et organisée.». Le statut de ce jour est révélé à Israël après la sortie d’Égypte, dans la traversée du désert. Dans l’Exode (XVI), la manne est donnée six jours, avec une double portion le sixième, car on ne la récolte pas le septième, qui est le Sabbat solennel, le saint chômage en l’honneur de l’Éternel. La quatrième parole du Décalogue identifie le Sabbat au septième jour de la création. Il existe encore de nombreuses définitions supplémentaires, mais pour clore on dira que le Sabbat, qui comporte un sens messianique, est une préfiguration et un avant goût du monde futur. Le soir du Sabbat on appelle le prophète Élie pour que le lendemain soit un véritable huitième jour qui inaugure le temps de la délivrance complète au lieu d’être simplement le premier jour de la semaine suivante.


Sabéisme ou sabaïsme ou sabisme nm. 1 Secte chrétienne des sabéens, nommés aussi mendaïtes, nazoréens ou chrétiens de Saint-Jean.; elle est un mélange d’idées persanes, chaldéennes et gnostiques. C’est à tort que l’on a donné le nom de sabéisme à la religion des Perses, adorateurs du soleil.; il faut lui réserver le nom de magisme. 2 Par abus et erreur, religion qui a pour objet l’adoration du feu, du soleil ou des astres. Le sabisme, qui consiste dans le mélange du culte de Dieu et de celui des astres.


Sabellianisme nm. Nom que l’on donna au modalisme ou monarchianisme (doctrine antitrinitaire portant atteinte au dogme de la Trinité en ce qu’elle fait du Fils et du Saint-Esprit des «.modes.» du Père) qu’enseignait à Rome au début du III° siècle un certain Sabellius, dont nous ne savons presque rien, sinon qu’il fut condamné par le pape Callixte, au IV° siècle, les tenants de l’orthdoxie nicéenne furent accusés de sabellianisme par les ariens. Affirmer la consubstantialité du Père et du Fils paraissait à ceux-ci compromettre la distinction des personnes. En fait, Marcel d’Ancyre, ferme défenseur du «.consubstanciel.» l’interprétait dans un sens modaliste.


Sacerdoce nm. (sacerdos prêtre) État ou dignité du ministre des dieux ou de Dieu ◊ fig. fonctions auxquelles on peut attacher un caractère quasi religieux.


Sacré nm. Le sacré forme le cœur des religions, mais c'est un sacré surnaturel, sanctificateur, de source divine. Or, la notion de sacré n'est pas réductible au sacré théologique, si respectable qu'il soit. Dans sa vie personnelle, tout être humain privilégie ou vénère des objets, des lieux, des personnes, des instants auxquels il attribue des qualités exceptionnelles et attache un grand prix. Ce faisant il ne les sanctifie pas, il ne les divinise pas au sens religieux, il les sacralise. Tout mystique attribue des qualités exceptionnelles et attache un grand prix à ce qu'il voit, entend et exprime en Loge. Ce faisant, il accomplit une sacralisation. Il peut être parfois assimilé à un univers de prohibitions transcendantes, capitales, arbitraires ou qui paraissent telles, inexplicables en tout as un regard de la raison.


Sagesse nf. D’une manière générale, la sagesse ou sapience (du grec sophia sagesse et en hébreu Hokmah) représente l’idéal supérieur de vie proposé par une doctrine morale ou philosophique. Dans le domaine philosophique, elle implique un système particulier de conduite de la vie par lequel on juge les choses en se mettant au-dessus des intérêts individuels, des accidents de la vie et des fausses opinions du plus grand nombre. Dans le domaine mystique, elle suppose l’engagement dans une voie spirituelle où un ensemble de valeurs et d’états transcendantaux sont recherchés et atteints par le travail mystique, intellectuel et physique. Dans la vie de tous les jours, le sage est guidé par la vertu et éclairé par la science, agit de la manière la plus conforme à la raison.; il implique plus de grandeur et une raison plus élevée que prudent. On peut aussi essayer de définir la Sagesse comme une harmonisation de notre conscience objective et de notre Soi avec les lois de l’univers physique et spirituel.


Samnyāsin ou sannyāsin nm. Au cœur de la tradition brahmanique classique (depuis le VII° siècle jusqu’à nos jours) se trouve l’idée que l’existence n’est rien, si l’on se réfère à l’essence. Le monde des phénomènes n’est pas dépourvu d’être propre (comme le pensent les bouddhistes) puisqu’il est soutenu par le Principe (le Brahman) dont il est issu et auquel il fera retour à la fin du cycle cosmique pour renaître à nouveau, et cela indéfiniment. Mais le déploiement de la manifestation est, par définition, transitoire, non permanent, précaire.

Aussi les hindous ont-ils ressentis dès l’origine, une sorte de nostalgie de l’Être, un goût de l’Absolu qui les a conduits à un pessimisme métaphysique radical.: tout ce qui existe est soumis à la loi du malheur, de la souffrance. Chez l’homme, que le désir pousse à agir, chaque acte est créateur de karman.; et celui-ci détermine à quel degré de l’échelle hiérarchique des êtres (des animaux aux dieux) l’individu devra renaître après sa mort. Les paradis eux-mêmes (et les enfers) où vont, pour un temps, ceux qui ont accompli des œuvres exceptionnelles en bien (ou en mal) sont du domaine phénoménal.: ils existent et, à ce titre, disparaîtront, eux aussi à la fin du cycle. De là vient l’idée que, pour échapper au cours indéfini des renaissances (samsāra.: transmigration) il faut et suffit de de cesser d’agir, donc de renoncer au monde (Samnyāsin.: renoncement).


Sanskritisme nm. Aux Indes, ensemble des disciplines qui ont le sanskrit pour objet, à savoir l’usage classique et religieux de la langue indo-européenne (groupe indo-aryen) que pratiquait la civilisation brahmanique de l’Inde.


Sapience nf. (Lat. sapienta, science, sagesse). Désigne le savoir moral et philosophique reposant sur la tradition. Au sens large, on peut comprendre sous ce terme tous les écrits didactiques touchant de la philosophie morale. Le modèle chrétien de la sapience était le livre biblique des Proverbes de Salomon que Simon de Nanteuil traduit en Anglo-Normand au milieu du XIIe siècle.


Satori nm. inv. (mot japonais). Éveil spirituel que le disciple recherche, notamment par la méditation dans le bouddhisme zen.


Savoir nm. Ensemble des connaissances plus ou moins systématisées acquises par une activité mentale suivie. Voir dans les dictionnaires.: acquis, connaissance, culture, érudition, instruction, lumière, science.


Scepticisme nm. Courant de la philosophie antique qui s’est attaché à montrer de façon méthodique que l’esprit humain ne saurait atteindre une quelconque vérité, et qu’il convient donc de suspendre son jugement si l’on veut parvenir à l’ataraxie (Principaux représentants.: Pyrrhon, Sextus Empiricus). L’esprit humain ne peut rien connaître avec certitude, d’ou suspension du jugement et doute permanent.; Hume, Kant.


Schématisme nm. Chez Kant, emploi du schème transcendantal ou représentation intermédiaire entre le concept et les données de la perception. C’est une fonction qui assure l’application des catégories aux phénomènes par la médiation des schèmes transcendantaux.


Schisme nm. (gr. skhisma, séparation, division). Il y a schisme lorsque la communion à l’intérieur d’une religion se trouve rompue et qu’un groupe constitué fait sécession. Le schisme suppose une rupture effective, un rejet de l’obédience commune. Il y a donc séparation des fidèles de la religion qui reconnaissent des autorités différentes. Par exemple la séparation, à partir du VII° siècle, de l’Église chrétienne d’Occident (catholique) et de l’Église chrétienne d’Orient (orthodoxe), fut définitive au XI° siècle. C’est pourquoi il importe de distinguer schisme et hérésie. L’hérésie est une opinion que la communauté religieuse déclare contraire à une foi et qu’elle réprouve comme telle. Au plan historique on peut également citer le bouddhisme qui passe pour un schisme du brahmanisme (-VI° siècle) et qui a vu fleurir l’opposition du Mahāyāna (Grand Véhicule) et du Hīnayāna (Petit Véhicule). À son tour, l’Islam n’a pu empêcher l’antagonisme entre shî’ites et sunnites.


Science nf. Pour le mystique la science à deux polarités.:

• Science occulte. C'est la Science Intégrale ou la Science absolue. Tout Initié doit envisager la Science la Science au point de vue de l'Hermétisme (Philosophie supérieure et intégrale de la Nature), c'est-à-dire du Vrai, du Beau, du Bien, et non comme le commun des mortels, au point de vue du Lucre, de l'Industrie et du Plaisir.

• Science traditionnelle. C'est la perception de l'Idéal matérialisé par Involution. On sait en effet que deux courants traversent éternellement l'Infini.: un courant d'involution ou d'expiration qui est la descente de la Force dans la Matière (pôles de noms contraires, courants de direction inverse). [Symboliquement, la Descente du Fils aux Enfers] et un courant d'Évolution ou d'Aspiration qui est l'Ascension progressive de la Matière vers la Force pure. La Force ayant frappé en quelque sorte, sur la Matière, terme ultime de l'Involution, point d'arrêt de l'Être aux limites du Non-Être — rejaillit, et prend le mouvement inverse, soit d'Évolution.

Cette ascension s'opère toujours à l'aide du troisième terme équilibrant.: le Saint-Esprit (symboliquement), c'est-à-dire le médiateur plastique ou l'Énergie qui participe des deux autres principes.


Scientisme nm. Tendance philosophique de la fin du XIX°, selon laquelle l’explication des phénomènes humains et sociaux, et, par delà, la satisfaction de toutes les aspirations de l’humanité, supposent le recours généralisé aux méthodes et aux acquis des sciences de la nature et des mathématiques (Claude Bernard, Renan).


Scolastique nf. (gr. skholastikos, relatif à l’école). 1° Enseignement philosophique et théologique dispensé dans l’Université du XI° au XVII° s. (apogée au XIII°) et dont le propos était de concilier la foi chrétienne et la raison (Marquée par l’influence prépondérante de l’aristotélisme, la scolastique a été principalement illustrée par saint Albert le Grand, saint Thomas d’Aquin, saint Bonaventure, Duns Scot et Guillaume d’Occam).

1° Adj. Relatif à la scolastique.

2° LITT. Formaliste et verbeux, à la façon de la scolastique lors de sa décadence.


Scoliaste ou scholiaste nm. Commentateur ancien. ◊ Par extension.: annotateur, commentateur érudit.


Scotisme nm. Doctrine philosophique propre à Duns Scot (1266-1308), issue du thomisme, mais qui s’en écarte, en particulier quant à la notion de la personne humaine du Christ et quant à l’Incarnation. Cette doctrine s’attache à penser à l’univocité de l’Être, et défend au nom de la foi le réalisme de la connaissance qui part du monde sensible pour atteindre Dieu.


Scotomiser v.t. (Bas latin scotoma, vertige du grec). Mettre à l’écart du champ de conscience une partie importante et souvent méconnue de la réalité psychologique individuelle. Scotome, mise à l’écart.


Scripturaire adj. (lat. scriptura texte). Relatif à l'Écriture sainte.


Sectaire nm. Partisan exalté. Adhérent intolérant d’une secte religieuse (part secte hérétique). Personne qui professe des opinions étroites et fait preuve d’intolérance (en politique, religion, philosophie).


Sectarisme nm. Intolérance, attitude sectaire.


Séculariser verb. 1° Faire passer de l'état régulier à l'état séculier — 2° Faire passer (un bien, une fonction) de l'état ecclésiastique à l'état laïque. Les biens du clergé ont été sécularisés. Séculariser l'enseignement. V. laïciser


Sélectionisme nm. Théorie de Darwin, selon laquelle l’évolution se fait par la sélection naturelle. Le sélectionnisme est l’une des des interprétations du transformisme.


Sensationnisme nm. Philosophie qui considère la sensation comme étant à l’origine des connaissances.


Sensualisme nm. Doctrine selon laquelle nos connaissances sont le fruit de nos sensations et rien d’autre (nom donné de manière péjorative à l’empirisme de Condillac).


Sepher Yetsirah (Livre de la Création) nm. C’est le premier livre de la Kabbale juive et est considéré comme le plus ancien et il se réfère par deux fois à Abraham comme à son auteur ainsi que nous en avons donné une citation. Le Sepher Yetsirah est aussi connue comme le Livre de la Création. Il remonte au VI° siècle, mais provient de manière évidente d’une source beaucoup plus ancienne. Il est la principale introduction à la collection de livres dont la Kabbale se compose. La Kabbale, comme la Bible, se compose d’un certain nombre de livres placés selon un certain ordre d’après leur contenu. Les principaux livres de cette collection sont le Sepher Di-Tseniutha ou Livre du Mystère Caché, et le Livre de la Grande Assemblée. La partie de la collection qui se compose de ces trois livres est appelée Zohar ce qui signifie littéralement «.Lumière brillante.». Voir ce mot.


Shekinah nf. Ancien mot égyptien, bien que, pendant des siècles on ait cru qu’il s’agissait d’un terme hébreu, car il désigne le même symbole dans la religion hébraïque. Dans les temples de l’A.M.O.R.C., la Shekinah est un socle triangulaire portant une Rose-Croix sur chacun de ses trois côtés. Sur la Shekinah sont posés trois chandeliers (lumière, vie, amour). La Shekinah représente la présence cosmique, concentrée au centre du temple. Le sanctum d’un temple rosicrucien est l’espace compris entre la Shekinah et la plate-forme située à l’est du temple.


Shintoïsme ou shintō nm. Religion initiale, autochtone et nationale du Japon, antérieure au bouddhisme, qui fut rendue officielle de 1868 à 1945. Le Shintō actuel représente l’aboutissement d’une tradition qui s’est maintenue vivante et inchangée depuis la nuit des temps malgré les aléas de l’histoire, tradition bâtie autour de quelques idées forces.: religion de la vie, harmonie avec la nature, pureté, sincérité, respects des traditions. Il peut être inscrit au même rang que les grands systèmes religieux comme le Bouddhisme, l’Islam ou le Christianisme, malgré qu’il n’ait jamais dépassé le cadre territorial et culturel du Japon.


Signe (philosophie du) nm. Le signe est un phénomène apparent qui nous révèle l’existence d’un phénomène caché.: par exemple la fumée que je vois est le signe du feu que je ne vois pas.; la rougeur que je vois est le signe de l’émotion que je ne vois pas. C’est donc tout objet perceptible qui est le représentant d’autre chose qu’il évoque à titre de substitut.; quelque chose qui tient lieu de quelque chose pour quelqu’un à quelque égard en quelque mesure. En linguistique, unité formée d’une partie sensible ou signifiant (sons, lettres) et d’une partie abstraite ou signifié.


Sikhisme nm. Cette religion, considérée à tort comme une option syncrétique, fut initiée par Gurū Nānak (1469-1539) dans le Pendjāb (au nord de l’Inde), de la rencontre entre l’hindouisme et l’islam. Il s’agit en fait d’une religion originale, que les sikhs appellent gurmat, la «.doctrine du gurū.». Son enseignement est apparenté à celui des Sant, sādhu (religieux errants) et poètes mystiques de la Tradition du Dieu sans attributs (Nirguna Sampradāya). Les Sant pratiquaient une religion d’amour adressée au Dieu suprême. Il attachaient une grande importance au gurū (guide spirituel), exaltaient le nom divin et n’avaient pour rituel que le kīrtan, chant individuel ou en groupe, de louanges à Dieu. La pensée religieuse de Gurū Nānak est fondée sur trois axes.: une méditation sur la nature de Dieu, une certaine conception de la nature de l’homme et l’indication d’une voie pour atteindre le salut. Le Dieu unique de Nānak est le Créateur tout puissant infini, éternel, sans forme ni attribut. Il est inconnaissable et ineffable. Omniprésent, il est tout à la fois transcendant et en l’homme, soucieux, dans sa grâce, de le faire accéder à la Vérité. Sans cette grâce, l’homme qui ressent le besoin du salut se livre à des pratiques néfastes, sous la conduite de mauvais maîtres et instants.


Silence nm. Au plan philosophique, il est constaté un silence intérieur et une vision intuitive du psychisme qui évoque à la fois cette parole muette, ce monologue intérieur que la littérature aime évoquer depuis le XVIII° siècle et, plus obscurément, ce silence qui investi le tissu des représentations, des images et des voix intérieures. «.Celui qui sait ne parle pas – Celui qui parle ne sait pas.» Lao Tseu. - «.La parole a été donnée à l’homme pour masquer sa pensée.; alors vous comprendrez la gêne que je peux éprouver à m’exprimer ici ce soir.» Voltaire.


Socialisme nm. Ensemble de diverses doctrines économiques, sociales, progressistes et politiques condammant la propriété privée des moyens de production et d’échange. En un sens étroit, c’est une idéologie politique, apparue au début du XIX° siècle, visant l’abolition de la société et l’appropriation des moyens de production pour la société dans son ensemble. Néanmoins, on peut faire remonter le socialisme à «.La République.» de Platon et, dans les temps modernes, à «.Utopia.» de Thomas More ainsi qu’à la vaste littérature utopique du XVIII° siècle. Dans ce sens, le terme «.socialisme.» n’apparut (vers 1830) qu’après que le mot «.communisme.» fut lancé, et ceci quand la révolution industrielle et les transformations des relations économiques et sociales qu’elle induisit suscitèrent chez des penseurs français et britanniques les premières réflexions critiques sur ces sociétés, notamment chez Claude Henri de Rouvroy, comte de Saint-Simon (1760-1825) dont le nom est souvent associé aux origines du socialisme. Au plan philosophique pur, c’est une phase transitoire de l’évolution sociale après l’élimination du capitalisme, mais avant que le communisme puisse être instauré.


Soi nm. Niveau transpersonnel le plus élevé. Il correspond à l’Être Universel tel qu’il s’exprime dans l’humanité, dans l’homme. La relation avec le Soi est toujours recouverte des voiles que la conscience objective enroule autour de l’expérience, en raison des préjugés et des limitations. Le Soi est un fragment de l’Âme Universelle, donc de Dieu en nous.


Solidarisme nm. Au plan philosophique, doctrine qui fonde la morale, la politique et l’économie normative sur la solidarité.


Solipsisme nm. (lat. solus, seul, et ipse soi-même). Conception selon laquelle le moi, avec ses sensations et ses sentiments constituerait la seule réalité existante. «.Tout esprit est comme un monde à part se suffisant à lui-même.» Leibniz.


Sophisme nm. Raisonnement faux paraissant logique, reposant sur une équivoque, un énoncé incomplet, une construction grammaticale ambiguë (Protagoras, Gorgias, Calliclès).


Sophrologie nf. (gr. sos équilibre, phrên esprit). Étudie les états de conscience obtenus après le Zen, le yoga, l'hypnose, etc.


Sotériologie nf. Doctrine du salut de l'homme et axe fondamental du bouddhisme. En effet, si les évènements présents trouvent leur cause dans les actes passés (purana karma), l'homme possède la liberté de l'accomplissement des actes présents (nava-karma) qui détermineront eux-mêmes sa situation future. D'autre part, chacun est libre de cesser d'agir.: c'est la doctrine de la «.cessation d'action.» (karma nirodha, cf. supra).


Souffle nm. L'idée de l'âme ou de la partie psychique ou spirituelle de l'homme est associée au souffle ou à la respiration dans toutes les langues et les écritures de l'Antiquité. Cette association avec la force vitale intangible du souffle fut appelée plus tard la conscience.


Souffle de vie nm. Dans les enseignements de l’A.M.O.R.C., cette expression se rapporte au Noùs. Le souffle de vie est, pour ainsi dire, une combinaison de l’Esprit et de la Force Vitale (voir Noùs et Force Vitale). La création par le Souffle, exprime la Magie du Verbe par les cadences du Rythme vivant.


Soufisme nm. «.C’est à la fois la voie ésotérique de l’Islam et une tradition, c’est-à-dire la transmission d’une Sagesse d’origine divine. Il est à la fois perpétuation dans le temps et renouvellement incessant par le contact avec sa source intemporelle. Le soufisme (at-Taçawwuf), qui est l’aspect ésotérique ou "intérieur" (bâtin) de l’Islam exotérique ou "extérieur" (zâhir) au même titre que la contemplation directe des réalités spirituelles — ou divines — se distingue de l’observance des lois qui les traduisent dans l’ordre individuel en rapport avec les conditions d’un certain cycle de l’humanité. Alors que la voie commune des croyants vise à l’obtention d’un état de béatification après la mort, accessible en vertu d’une participation indirecte et comme symbolique, par les œuvres prescrites, aux Vérités divines, le Soufisme a un but en lui-même, en ce sens qu’il peut donner accès à la connaissance immédiate de l’éternel.; cette connaissance étant une avec son objet, délivre de l’enchaînement fatal des existences individuelles.; — l’état spirituel de baqâ, auquel aspirent les contemplatifs soufis et dont le nom signifie la pure "subsistance" hors de toute forme, est le même que l’état de moskska, la "délivrance" dont parlent les doctrines hindoues, comme "l’extinction" (al-fanâ) de l’individualité, qui précède la "subsistance", est analogue au nirvâna en tant que notion négative..» Introduction aux doctrines ésotériques de l’Islam — Titus Burckhardt — Bibliothèque de l’Initié.


Soutra ou sûtra (sanskrit) nm. Chacun des textes qui, dans le brahmanisme et le bouddhisme, réunissent, parfois sous forme de courts aphorismes, les règles du rituel, de la morale, de la vie quotidienne.


Spagyrique nf. Voir alchimie.


Spécialisme nm. Il consiste à voir les réalités du monde matériel aussi bien que celle du monde spirituel dans leur origine et leurs ramifications logiques. Le plus haut génie humain est celui qui s’élance des ténèbres de l’abstraction pour s’avancer jusqu’à la lumière du spécialisme.


Sphère armillaire nf. (lat. armilla bracelet). Assemblage de plusieurs cercles de métal ou de bois, représentant l'Univers et le mouvement des astres, au centre desquels est placé un petit globe figurant la Terre. Cet objet symbolique, difficile à réaliser, a souvent servi, à travers les temps, d'exercice de «.chef d'œuvre.» pour les Compagnons du Devoir.


Spinozisme nm. Le spinozisme, où philosophie de Spinoza, passe ordinairement pour être celui même de la totalité, de la nécessité et de l’éternité. Mais comme ces concepts, destinés à définir l’être de la Substance, ou Nature, sont saisis et posés par la seule raison, en même temps que leurs implications sont déployées selon la plus rigoureuse, la plus «.mathématique.» et la plus abstraite des nécessités, le spinozisme se donne à la limite comme le plus parfait modèle du «.système philosophique.», sinon même comme le système. Pour certains philosophes, Spinoza semble être, avec Socrate, l’incarnation même de la philosophie dans ce qu’elle a d’étranger et de fascinant tout à la fois, dans ce qu’elle a de «.révoltant.» et de tranquille. Mais Socrate est une incarnation de la philosophie éternelle, où plutôt, de la naissance éternelle de la philosophie. Il semble bien que Spinoza, au-delà de tout paradoxe, soit l’incarnation de la philosophie moderne dans son plus authentique commencement. Sa philosophie a marqué profondément, entre autres, la philosophie du vouloir vivre chez Schopenhauer, l’idéalisme panthéiste de Schelling à Hegel, et même la nouvelle éthique de Nietzsche, etc.


Spiritisme nm. Doctrine qui s’efforce d’utiliser certaines manifestations psychiques de l’âme et de la personnalité, pour appuyer un exposé théorique des activités de l’âme ici-bas ou dans le Cosmique après la transition. Les Rosicruciens savent que l’explication spirite des différents phénomènes est incomplète, que la plupart des médiums ne savent que peu de choses des lois et des principes qu’ils tentent de démontrer, et que certains, sans s’en rendre compte, créent des situations difficiles et de la douleur dans la vie de ceux qui sont guidés par eux. De plus, les Rosicruciens savent que l’âme des défunts ne revient pas sur terre sous une forme matérielle, que les «.esprits.» ne se matérialisent pas comme entités et que les communications reçues du Cosmique à travers le corps psychique des vivants ne sont pas toujours ce qu’elles paraissent être aux spirites.


Spiritualisme nm. PHILOS. Doctrine par laquelle l’esprit constitue une réalité indépendante et supérieure (opposé à matérialisme). Par extension. Doctrine reconnaissant en outre l’existence de Dieu et des valeurs spirituelles qui constituent la fin propre de l’activité humaine (Platon, Descartes et les cartésiens, Leibniz, Hegel) ◊ Antonyme.: matérialisme

Le spiritualisme est caractérisé plus par une convergence d’inspiration que par le ralliement à un système. Il désigne, au sens général, toute doctrine reconnaissant à la fois l’autonomie et la supériorité de l’esprit. De ce point de vue, l’élan dominant de la métaphysique occidentale depuis Anaxagore exprime cette tendance. De même le spiritualisme peut apparaître comme la formulation philosophique d’une aspiration présente dans toutes les religions.


Spiritualité nf. Terme de métaphysique. Qualité de ce qui est esprit. La spiritualité commence en l’homme, où la lumière de l’intelligence et de la réflexion commence à poindre. La spiritualité est la passion de l’âme, l’utopie la passion de l’ego.


Starets ou stariets (du russe starets vieillard) nm. Dans l’ancienne Russie, ermite ou pélerin considéré par le peuple comme prophète ou thaumaturge et souvent choisi comme maître spirituel, car considéré comme rempli des lumières du Saint-Esprit et guide dans la voie de la perfection. L’initiateur du mouvement des starets fut Nil Sorsky, né en 1435 d’une famille noble de la région de Moscou.


Stoïcisme nm. Le stoïcisme a été en concurrence avec l’épicurisme, une des doctrines philosophiques les plus influentes de l’Antiquité.; il est resté durablement source d’inspiration, à la Renaissance notamment. On le divise généralement en ancien stoïcisme (Zénon de Citium, Chrysippe), en moyen stoïcisme (Posidonius) et en stoïcisme latin (Épictète, Sénèque, Mar Aurèle). De manière générale, le stoïcisme est un rationalisme qui lie indissolublement logique, physique et morale (cette dernière fut particulièrement développée et popularisée par le stoïcisme latin). Il considère l’univers comme un tout gouverné par la raison, prône l’accord avec le destin et, notamment l’acceptation de la douleur et de la mort. Le sage est celui qui met son comportement en pleine conformité avec l’ordre naturel. Autres grands thèmes stoïciens.: l’égalité naturelle et la solidarité entre les hommes.; la destruction et le recommencement périodiques de l’univers (éternel retour).


Structuralisme nm. Courant de pensée des années 1960, dont l’influence, un temps prépondérante, s’est étendue à la philosophie et aux diverses sciences humaines et dont la méthode d’étude des structures est traduite par la primauté accordée à la synchronie sur l’évolution des faits et à la totalité sur l’individu, avec pour conséquence une remise en cause généralisée des représentations fondatrices de l’identité personnelle ou sociale. — Lévi-Strauss, Piaget, Lacan, Althusser, Foucault, Derrida, Barthes se rattachent à divers titres, au structuralisme.


Subconscient nm. Flux complet de la conscience avec ses divers niveaux qui sont subliminaux, c’est-à-dire à l’arrière de nos perceptions du monde extérieur. La conscience objective et la conscience subjective ne sont pas que deux des niveaux du flux de la conscience. Le subconscient est directement relié au Cosmique, à la Conscience Universelle.

C'est un niveau de conscience qui se trouve à l'arrière de notre réalisation du moi et du monde extérieur. Il est directement relié à l'Intelligence Divine. C’est une manifestation spécifique du travail que la conscience psychique accomplit au service de notre être, car c’est elle qui lui donne le pouvoir de maintenir et d’entretenir les fonctions involontaires de notre organisme.

Même à l'état subconscient, les fonctions involontaires se poursuivent, c’est-à-dire les fonctions du cœur, des reins, des poumons, et la circulation du sang.

Psychologie et psychanalyse.: Terme utilisé en psychologie pour désigner soit ce qui est faiblement conscient, soit ce qui est en dessous du seuil de la conscience actuelle ou même inaccessible à celle-ci.; Freud, dans ses premiers écrits, l’a employé comme synonyme d’inconscient, ce terme est rapidement rejeté en raison des équivoques qu’il favorise. Voir également Vocabulaire de la psychanalyse page 463


Subjectivisme nm. Tendance ou théorie qui ramène l’existence à celle du sujet ou de la pensée (métaphysique), les jugements de valeur, les certitudes à des états de conscience, à des assentiments individuels (logique, morale, esthétique). Subjectivisme poussé jusqu’au solipsisme. C’est un système qui n’admet qu’une réalité, celle du sujet pensant.


Subordinatianisme nm. Tendance théologique à considérer le Christ en tant que Fils de Dieu, inférieur (subordonné) au Père.


Substance nf. (lat. impérial substancia, «.substance, être, essence, existence, réalité d’une chose.»). En philosophie, ce qui subsiste par soi-même, à la différence de l’accident qui ne subsiste que dans un sujet. Ce qui constitue le support commun des qualités successives.; ce qui est permanent dans un sujet susceptible de changer. Le philosophe de la substance est par excellence Spinoza, et tout se passe, dans l’histoire des doctrines de la substance, comme si l’on montait d’Aristote vers Spinoza pour ensuite redescendre (en régressant) de Spinoza vers Leibniz puis Hegel. La définition spinoziste de la substance (comme ce qui est en soi et par soi, n’ayant par conséquent besoin de nul autre que soi pour être et être pensé) restera le modèle et le paradigme de toutes les doctrines futures, quelles s’en cachent comme chez Leibniz ou qu’elles l’avouent, comme chez Hegel.


Substance ultime nf. Cf. à.: Être


Substantialisme nm. Au plan philosophique, notamment chez Platon, théorie qui attribue une existence substantielle aux idées générales et qui admet l’existence d’une ou plusieurs substances a contrario du phénoménisme.


Substrat ou substratum nm. Ce qui forme la partie essentielle de l'être || Terrain sur lequel repose une couche géologique de nature différente.


Suggestion nf. Ordre indirect habilement donné. C'est une demande, un souhait, un ordre, ou une loi de la conscience objective transmise au subconscient.


Sui generis loc. adj. inv. (mot lat. de son espèce). Qui appartient en propre à l’être, à la chose dont il est question. Une odeur sui generis.


Sunna nf. (arabe sŭnnăh loi, règle traditionnelle, coutume, précepte). Ensemble des paroles et des actions de Mahomet et de la tradition qui les rapporte (hadith). Dans la religion islamique, coutume orthodoxe du Prophète, de ses Compagnons, des quatre premiers califes «.bien dirigés.» et des Suivants immédiats. Ce mot désigne l’usage en vigueur dans la communauté musulmane concernant un point de droit ou de religion, qu’il y ait eu ou non à ce sujet communication orale du Prophète.; la sunna dans ce sens, s’oppose à la bid’a (innovation hérétique). Les savants qui étudient les fondements juridiques (‘ulama’ usūl al-figh) entendent par Sunna l’ensemble des traditions qui rapportent ce que le Prophète est censé avoir dit, fait ou approuvé et qui peut cautionner une prescription religieuse.


Sunnisme nm. Il constitue l’une des trois grandes divisions de l’Islam. En arabe, les sunnites sont désignés comme les hommes de la sunna et de la communauté. Le sunnisme est parfois considéré comme orthodoxe, mais ce terme est inapproprié car l’Islam ne connaît aucun magistère capable de définir une telle norme. Le sunnisme, pris dans son ensemble, correspond à un Islam majoritaire, bien qu’il admette dans la réalité une grande variété d’opinions qui s’opposent sur des questions, parfois importantes, de théologie ou de droit, sans qu’il en résulte des divisions irréductibles dans la communauté. Géographiquement, les sunnites sont principalement répandus en Afrique du Nord, Lybie, Égypte, Arabie Saoudite, Syrie, Iraq, Pakistan, Indonésie, Afrique noire, etc. Les sunnites affirment la légitimité et l’orthodoxie des quatre premiers califes de l’Islam, Abou Bakr, Omar, Othman et Ali. Le Sunnisme considère le Coran comme la Parole éternelle et incréée de Dieu. Il est présenté par Dieu Lui-même, comme une révélation.


Superstition nf. (lat. superstitio, croyance). Comportement irrationnel, généralement formaliste et conventionnel vis-à-vis du sacré, entraînant une déviation du sentiment religieux, fondée sur la crainte ou l’ignorance, et qui prête un caractère sacré à certaines pratiques, obligations, etc. C’est également l’ensemble de certains préjugés religieux contraires à la raison. Selon Voltaire, «.La superstition est à la religion ce que l’astrologie est à l’astronomie, la fille très folle d’une mère très sage.».


Surmoi nm. C’est notre conscience morale.! Constitué des de pressions sociales et d’interdits parentaux, il nous oblige à dire bonjour, au revoir, etc. Bref, à vivre en bonne intelligence en société. Il empêche le ça de s’exprimer.


Surnaturalisme nm. Acceptation du surnaturel.


Surnaturel nm. Chez les Grecs, le surnaturel s’oppose à la nature physique et il signifie ce qui lui est immédiatement supérieur, à savoir la nature intellectuelle, ce qui appartient à l’intelligence, à l’intelligible eux-mêmes considérés comme divins, en raison de l’immutabilité des idées qui suppose une coupure par rapport à la mobilité et à l’incertitude de l‘expérience sensible. Le mot surnaturel a reçu ensuite une acception technique dans la théologie chrétienne. Il désigne la vie même du Dieu transcendant à la nature et, par analogie, soit la communication de son intimité, soit la grâce (don de Dieu), soit les effets produits par la grâce de la nature de l’homme, soit les effets produits par Dieu, comme signes de sa présence de grâce, dans la nature extérieure. Les théologiens précisent que le surnaturel excède toute nature créée ou créable, tandis que le préternaturel (du latin médiéval -praeter naturalis- au-delà de la nature) n’excède que telle nature déterminée (ainsi est dit préternaturel l’âme d’Adam avant la chute). Pascal a fait entrer le terme en littérature.: il le prend au sens chrétien et le définit par la «.vraie charité.», qui est d’un «.autre ordre.» que ce que suscitent le mouvement des corps et le mouvement des esprits. En fait, le mot surnaturel, qui de lui-même marque seulement une supériorité sur la nature (sans énoncer de quelle nature, de quelle supériorité, il s’agit), est souvent pris dans un sens lâche. Lévy-Bruhl, par exemple, compare nature et surnaturel dans la mentalité primitive.; il entend par surnaturel l’ensemble des représentations ou des comportements qui relève d’une logique de l’affectivité, par opposition aux modes de penser et d’agir qu’inspire une logique de la raison.


Surréalisme nm. Ensemble des procédés de création et d’expression utilisant les forces psychiques spontanées (automatisme, rêve, inconscient…) libérées du contrôle de la raison et en lutte contre les valeurs reçues. Le surréalisme est un mouvement littéraire et artistique, né en France à la suite de la Première Guerre mondiale.


Symbole nm. (du grec sumbolon signe). Il désignait à l’origine un objet, généralement une tessère, partagé en deux et servant de signe de reconnaissance aux membres d’une même communauté. Lorsqu’ils se réunissaient, ils faisaient symbole, ils reformaient l’unité un moment séparée. Le symbole ne doit être pas confondu ni avec l’emblème, figure conventionnelle représentant une idée ou attribuée à une personne physique ou morale, ni avec l’allégorie qui exprime une idée abstraite à l’aide d’une image concrète.

Un symbole est un ensemble de lignes ou d’angles constituant un emblème ou une inscription, fait avec l’intention d’exprimer uniformément une idée. Il est évident qu’un symbole ne peut pas rester du domaine exclusif de quelqu’un en particulier. Un symbole qui n’a de signification que pour un seul individu ne suggèrerait rien à un autre.

Pour être efficace et avoir un but utile, un symbole doit suggérer aux autres quelque chose qui a été éprouvé ou perçu. Il est généralement admis que la forme la plus primitive des symboles a été la pictographie, c’est-à-dire, littéralement, l’écriture par le dessin. Ce genre de symboles était connu, il y a 50.000 ans, à l’âge paléolithique. Mais les pictographies ne sont pas des symboles sûrs.

Les symboles qu'ils soient instrumentaux, vestimentaires, gestuels, etc., s'intègrent tous dans des structures mythiques qui, une fois découvertes, rendent les symboles explicites et, surtout, plus précieux.

Au plan strictement mystique, d'instrumentum (outillage), il sert à initier un Frère ou une Sœur spirituel à la connaissance approfondie de soi pour une élévation morale de soi, tout objet, graphisme, signe, geste, etc., dont la perfection sensorielle fait apparaître dans l'imaginaire de celui ou de celle qui perçoit une ou plusieurs équivalences abstraites de haute valeur éthique et (ou) porteuses de sens.

Exemple.: pour qui l'observe attentivement, la Règle évoque la droiture du caractère et conduit vers une plus grande franchise dans les rapports humains. Le symbole initiatique est complet lorsque la forme concrète du signifiant (Règle) a rejoint la forme ou les formes abstraites des signifiés (droiture, franchise).; L'action de ce symbole est opérante lorsque le ou les signifiés ont épuré — rectifié — l'attitude mentale puis comportementale — sociale — de l'observateur. Tous les objets, graphismes, etc., ne sont pas des symboles initiatiques dotés de cette action opérante en l'homme, mais tous les symboles maçonniques le sont à des titres divers.

«.Les symboles sont à l'esprit ce que les outils sont à la main.». Dion Fortuné.


Symbolisme nm. Au plan philosophique, interprétation symbolique et méthode d’explication qui retrouve des symboles à la base des croyances et des idées, spécialement dans les événements de l’histoire, et par ailleurs la figuration par des symboles et la théorie des symboles.


Syncrétisme nm. Dans la terminologie habituelle de l'histoire des religions, le syncrétisme désigne la fusion de deux ou de plusieurs cultes en une seule formation religieuse ou cultuelle. Toutes les grandes religions semblent avoir fait du syncrétisme pour constituer leurs dogmes.


Syndérèse nf. Terme de dévotion, remords de conscience.


Synoptique adj. (gr. sunoptikos, qui embrasse d’un coup d’œil) — 1° DIDACT. Qui appartient de voir un ensemble d’un seul coup d’œil. Qui donne une vue générale. Un tableau synoptique du mouvement de la main d’œuvre. — 2° Relig. Les Évangiles synoptiques, ou les Synoptiques.: les trois Évangiles (de Mathieu, Luc et Marc) dont les plans sont à peu près semblables, ce qui permet de comparer les relations qu’ils donnent d’un même événement (concordance, synopse)


Système nerveux nm. Le système nerveux dans un organisme vivant est constitué par le système nerveux cérébro-spinal pour la partie matérielle et par le système nerveux sympathique pour la partie immatérielle. Le rôle du système nerveux cérébro-spinal est de fournir le pouvoir plus matériel qui se rapporte aux besoins du corps terrestre, tandis que la fonction du système nerveux sympathique est de s’occuper des exigences plus subtiles du corps immatériel. Puisque, selon la loi cosmique, l’âme doit faire usage du corps physique pour accomplir sa mission sur ce plan, tout a été prévu pour attribuer à chaque système les nerfs les mieux appropriés pour pourvoir à ses besoins.

Le système nerveux sympathique est donc lié au côté immatériel de tout organisme vivant, au côté qui fonctionne psychiquement, qui est en contact permanent avec le Cosmique et qui permet à l’âme de fonctionner par l’intermédiaire du corps physique. Ce système est créé de manière à recevoir et à transmettre des vibrations plus subtiles que le système nerveux cérébro-spinal, lequel est créé uniquement pour pourvoir à l’entretien et à la conservation du corps physique.

Le système nerveux cérébro-spinal à son siège central dans le cerveau.; le système nerveux sympathique a le sien dans le cervelet. Les points de communication réciproque, les points où les deux systèmes nerveux s’unissent pour trouver un plan harmonieux et parfait de coopération et de collaboration sont situés dans deux des petites glandes du cerveau sur lesquelles on sait généralement peu de choses.

Pour récapituler, on peut dire que le cerveau se trouve partout dans l’organisme humain, si l’on considère que les deux systèmes nerveux, chacun avec ses nerfs afférents et efférents, et ses centres nerveux, peuvent être envisagés comme des prolongements cérébraux qui sont utilisés par la conscience.: la conscience terrestre, matérielle et objective se servant du système nerveux cérébro-spinal, et la conscience cosmique, immatérielle et subconsciente se servant du système nerveux sympathique, afin que l’âme puisse fonctionner normalement sur le plan terrestre par l’intermédiaire du corps physique et accomplir ainsi ce qu’exige le plan d’évolution.


Syzygie nf. Opposition de la lune et du soleil. Par extension opposition de l’homme et de la femme.




T…



Tabou nm. et adj. (francisation graphique de taboo du polynésien tabu signifiant interdit). Système d’interdictions de caractère religieux appliquées à ce qui est considéré comme sacré ou comme impur.; interdiction rituelle. On peut encore constater aujourd’hui que toutes les religions sont marquées par l’observance d’un système d’interdits. Il serait intéressant de faire le bilan sur les tabous et interdits en opposant superstition primitive et spiritualité supérieure.


Taliban nm. Musulman afghan néo fondamentaliste et intégriste qui, au contraire des islamistes traditionnels, veut islamiser à nouveau les mœurs, la justice, les êtres humains. La forme d’état n’a aucune importance pour lui à condition que la Loi divine soit intégralement respectée selon ses concepts. À l’origine, les talibans sont les élèves des écoles religieuses deobandi, qui ont créé un mouvement afghan islamique intégriste armé et qui veulent imposer un régime fondé sur un respect strict et littéral d’une certaine vision de l’Islam, particulièrement rigoriste, avec l’application stricte et intégrale de la loi islamique (Sharia) présentée selon leurs propres interprétations.


Talmud nm. (hébreu talmud «.étude, enseignement, doctrine.»). Recueil des enseignements des grands rabbins (récits, légendes, spéculations morales, jurisprudences religieuses) conservés dans deux collections inégales dites Talmud de Jérusalem et Talmud de Babylone. Il est composé de la Mishna, en hébreu, de la Gemarah, en araméen. Le Talmud est, à côté de la Bible, l’œuvre la plus gigantesque du Judaïsme. Produit de plusieurs siècles d’intense activité intellectuelle, il renferme non seulement le compte rendu très vivant de discussions très variées, mais encore une masse considérable de matériaux qui permettent, à condition d’être soigneusement critiqués, de reconstituer, pour une bonne part, la civilisation juive sous tous ses aspects pendant une longue et riche période de son histoire, sans parler de la lumière qu’ils projettent sur les origines du christianisme. Son étude a constitué l’objet principal, sinon exclusif, de l’enseignement dans les écoles juives de tous les pays du monde.


Tantra nm. (du sanskrit trame ou chaîne). Livres sacrés hindouistes en sanskrit médiéval qui, prenant souvent la forme du dialogue, inclut une cosmologie, l’exposé de pratiques rituelles et de méthodes de dépassement de soi (yoga) et renferme aussi des principes relatifs à la conduite personnelle et sociale. Les tantras sont rédigés sous forme de dialogues entre les divinités masculines et leurs shakti (leurs aspects féminins). Ils contiennent également des indications sur les préceptes moraux, les rites et les instruments de méditation.

Pour les civilisations lunaires, Le Tantra est également le berceau d’une tradition, qui a traversé les millénaires jusqu’à nos jours. C’est une tradition où les femmes et les valeurs féminines sont restées prédominantes, même si certaines formes du Tantra ont été récupérées dans un monde patriarcal et ont parfois servi à justifier l’exploitation des femmes. Les recherches tantriques ont influencé profondément tout l’Extrême-Orient, Inde, Tibet, Japon, en particulier le bouddhisme tantrique tibétain et Qi Gong des Taoïstes… Dans son essence le Tantra est une science de l’énergie vitale humaine et de ses étapes de transformation. Les sages de cette école ont compris que tout conditionnement, tout système de croyances, perturbait le développement de la conscience et de l’amour. Ce que le Tantra propose, c’est avant tout une expérience.: comment est-il possibles d’accepter toutes nos énergies vitales sans jugement, sans choix ni rejet, telles qu’elles sont, et d’y mettre conscience et amour grâce à des techniques spécifiques, méditations, rituels, musiques, danses, peintures… C’est le Tantra qui est à l’origine des connaissances les plus sophistiquées que nous possédions sur le corps énergétique, en particulier les centres de conscience et de transformation appelés Cakras.

Le Tantra apporte une contribution capitale pour notre époque, par la reconnaissance de l’importance du corps, une manière façon chaman de reprendre conscience avec la nature, la capacité à guérir et à transformer l’énergie sexuelle par le cœur. Le Tantra accepte toutes les formes que peut prendre l’énergie, même les émotions négatives comme la colère, la jalousie, l’envie… Comme matière première à partir de laquelle l’évolution humaine et le développement personnel peuvent se faire. Mais cela n’est possible qu’en intégrant le plaisir à la démarche spirituelle.


Tantrisme ou véhicule de diamant nm. Discipline spirituelle, et/ou religion, issue des tantras relevant de l’hindouisme, du jaïnisme et du bouddhisme tardif. Le tantrisme se révèle une voie de connaissance.: «.Le corps devient une planète et un cosmos à part entière.; il renferme en lui toutes les capacités, toutes les possibilités, toutes les douleurs mais aussi touts les chemins menant à la délivrance.». Avec les Tantras, mêlant ésotérisme et sexualité, il donne au mysticisme une nouvelle dimension. En faisant du «.Vide.» le sens de toute chose, il élève l’humain à l’image du cosmos. Avec les rituels — mandalas, mantras, mudras, yantras, méditations, yogas… — il conduit sur le chemin de la délivrance. Définitions de Bernard Baudouin dans son livre «.Le Tantrisme.».


Tantrisme bouddhique nm. Nom sanskrit issu des Tantra «.fil de chaine.». Ensemble de sectes nées du Mahâyâna à partir du VII°, différentes les unes des autres par leurs doctrines et leurs pratiques religieuses, où l’on note une forte influence de l’hindouisme qui subit à la même époque une évolution parallèle. Ces sectes se distinguent du Bouddhisme par un panthéon (ensemble de dieux) complexe et des activités rituelles, où la symbolique et la magie exercent des fonctions déterminantes, en vertu du principe d’identité universelle fondé sur la doctrine de la vacuité. En général, le concept s’appuie sur l’utilisation de l’énergie cosmique (çakti) considérée comme féminine, et qui accorde la plus grande importance au culte des divinités féminines. Au plan mystique le tantrisme se révèle une voie de connaissance étonnamment riche.: «.Le corps devient une planète et un cosmos à par entière.; il renferme en lui toutes les capacités, toutes les possibilités, toutes les douleurs mais aussi tous les chemins menant à la délivrance.». Le Tantrisme de Bernard Baudouin aux Éditions de Vecchi


TAO nm. Depuis plusieurs millénaires les peuples d'Extrême-Orient et en premier lieu le peuple chinois connaissent et vivent quotidiennement avec cette réalité philosophique et énergétique qui s'appelle le TAO. Il n'est pas, comme on a trop souvent voulu le présenter en Occident (où le besoin d'étiqueter est maladif), un concept purement philosophique ou religieux. Il s'agit en réalité «.tout simplement.» d'une mise en forme et en adéquation de l'homme avec l'Énergie Universelle qui sous-tend et anime tout l'univers.

Chaque chinois sait, au fond de lui-même, que vouloir parler du TAO c'est déjà parler d'autre chose que le TAO. Le fait d'essayer de l'expliquer ou de la comprendre c'est en le cristallisant, le réduire à néant. En tant que mise en forme de l'énergie, il est en effet toujours en mouvement et donc «.insaisissable.». Seul le vécu profond de cette réalité (n'en déplaise aux esprits forts et cartésiens), intangible et déroutante, peut permettre un jour de déchirer de façon fugitive le voile de notre intellect réducteur. Nous pourrons peut-être alors, avec beaucoup de patience et d'humilité, balayer nos acquis mystico/culturels afin de percevoir, le temps d'un instant, cette omniprésence inconnaissable du TAO.

Ainsi que les scientifiques l'ont constaté depuis longtemps déjà, l'Infiniment Petit et l'Infiniment Grand présentent les mêmes structures et fonctionnent toujours selon les mêmes schémas énergétiques. Il suffit de comparer la structure d'un atome avec celle des galaxies ou de connaître les influences énergétiques des planètes (marées lunaires ou solaires, effets de la pleine lune sur les personnes fragiles, etc) Pour s'en convaincre.

Dans le Macrocosme qu'est l'univers, l'homme est donc un Microcosme qui respecte ce principe. Sa structure interne et ses énergies profondes fonctionnent comme celles de l'univers. Il se présente donc comme une entité ayant une autonomie de fonctionnement réelle, mais qui subit cependant toute une série d'influences énergétiques. Celles-ci vont le faire évoluer dans le temps et la forme selon un processus propre à chaque individu. Ce processus sera la résultante de toutes ces énergies affectées des coefficients correcteurs que seront sa typologie et sa capacité d'ouverture. C'est cette capacité qui fera qu'il sera à même de les assimiler positivement en les canalisant ou bien qu'il ne pourra les subir.

Pour toutes ces raisons, il apparaît qu'un homme parfaitement équilibré n'existe pas. Ce qui importe c'est sa volonté de recherche de sa meilleure harmonie intérieure tout en assumant ses déséquilibres et en sachant que ce sont eux qui forment sa personnalité caractérielle vivante. Il est clair qu'il ne devra pas pour autant les subir ou les considérer comme des fatalités inéluctables.

Il n'y a en effet ni hasard ni fatalité dans la vie, mais une interaction permanente de tous les facteurs existentiels de la réalité humaine. Seul le décalage dans le temps entre les causses et les effets peut laisser croire à certains que ce hasard et cette fatalité existent.


Taoïsme nm. Religion populaire de la Chine qui s’inspire du Tao-tö King (voir ce mot) de Lao-Tseu et d’antiques traditions locales.


Taricheute nm. Embaumeur égyptien.


Tauroctone adj. Mithra tauroctone — Mithra dieu du contrat (Mithra signifie ami ou contrat).


Téléologie nf. (gr. telos «.fin.», logos «.discours.»). 1° Étude des fins, de la finalité. 2° Doctrine se posant sur l’idée de finalité. MYST. Idée d’une conscience causale spécifique, ceci signifie une Conscience Cosmique ou Universelle considérée comme la cause de toute la création. Antonyme.: Dystéléologie.


Téléonomie nf. (gr. telos fin, et nomos loi). Étude scientifique des lois de la finalité. En philosophie, conception selon laquelle s’exerce tout au long de l’évolution, une finalité de nature purement mécanique, tenant à la mise en œuvre des êtres vivants du projet dont ils sont dotés.


Télesthésie nf. (télé au loin, æsthesis sensation). Perception extrasensorielle par suggestion mentale ou par télépathie volontaire ou contrôlée.


Tellurique adj. Courant qui concerne la terre.; influence du sol sur l'habitant.


Témura nf. Science de la combinaison et de la permutation des lettres au sein d’un mot. Cette permutation donne alors naissance à une série de combinaisons qui toutes ont un étroit rapport entre elles, éclairant de façons différentes le mot, semblable à un cristal, que chaque facette exprime.


Tendances déterminantes nf. pl. La psychologie des profondeurs implique et déclare que l'on a beaucoup trop accordé d'importance à l'influence de l'environnement, comme cause principale de notre comportement. Notre vie n'est, en aucune façon, uniquement façonnée par des accidents et des erreurs. Il existe beaucoup de tendances déterminantes, comme les instincts et l'hérédité psychique. Sonder l'inconscient, pratiquer l'introspection, c'est-à-dire entrer dans le royaume psychique peut révéler les causes réelles du comportement humain et des réactions à la vie.


Terminisme nm. (lat terminus terme). 1 Au plan philosophique, nominalisme de Guillaume d’Ockham lié à la théorie selon laquelle le réel est individuel (les genres et les espèces n’étant que dans la pensée, seuls les individus existent hors d’elle). 2 Doctrine des calvinistes (dits terministes) selon laquelle Dieu a fixé dans la vie de chaque homme un terme de rigueur, au delà duquel il ne lui accorde plus aucun moyen de repentir ou de salut, quoique son existence se prolonge encore sur la terre.


Testament (Ancien et Nouveau) nm. Dans la voie de la métaphore, le mot désignant le testament a pris une valeur religieuse suprême, lorsque le christianisme naissant, suivant l’enseignement rapporté du Christ (par exemple, en Mathieu, 5, 17), voulut insister sur la continuité existant entre la Bible et les Évangiles, d’où viennent les expressions, sans valeur pour les Juifs, d’Ancien et de Nouveau Testament. Dans la perspective chrétienne, c’est le nom de «.nouveau.» testament accordé à l’Évangile, bonne «.nouvelle.», qui suscite l’appellation à la fois récupératrice et critique «.d’ancien testament.» donnée à la Bible hébraïque.


Thanatologie nf. Étude de la mort.


Thaumaturgie nm. (gr. thaumatos prodige ou miracle et ergon œuvre). Science ésotérique qui fait ou prétend faire des miracles. Un ou une thaumaturge.


Thanatopraxie nf. Ensemble des moyens techniques mis en œuvre pour la conservation des corps (l'embaumement en est la forme historique).


Thanatos (gr. mort). Psycho/pulsion de mort (par opposition à Eros).


Thébaine (triade) adj. Selon «.l’Encyclopædia Universalis.», dans la religion égyptienne, on appelle triade thébaine le groupe divin que forme Amon de Karnak avec Mout et Khonsou. Amon avait généralement un double aspect.: soit l’aspect humain ordinaire, soit l’aspect ithyphallique de Min, dieu de la fertilité. Il porte fréquemment l’ancienne coiffure du dieu Min, et un mortier surmonté de deux hautes plumes. Il est le roi des dieux et est accompagné de la déesse Amonit, qui porte également le nom de la déesse Mout et dont le temple était bâti au sud du temple d’Amon, près du lac d’Isherou. Le dieu Khonsou est un petit dieu lunaire momiforme, qui porte souvent le croissant de lune sur la tête. Il est aussi le chef des mauvais génies qui apportaient la maladie et la mort. Il conçoit les destins et a un rôle déterminant sur la vie de chaque homme. Dans un texte fameux, la princesse de Bakhtan fait appel à la statue du dieu Khonsou pour être guérie.: «.Puis ce dieu se rendit à l’endroit où était Bentrech. Il fit passer le fluide magique dans la fille du prince de Bakhtan.: elle se trouva bien aussitôt.».


Théisme nm. Doctrine qui admet l'existence personnelle d'un Dieu et son action providentielle dans le monde.


Thématisme nm. En philosophie, rapport d’un thème aux phénomènes qu’il organise. Caractère des phénomènes dirigés par un thème.


Théocratie nf. (theos Dieu, cratos pouvoir, force). Société où l'autorité, regardée comme émanant de Dieu, est exercée par une caste sacerdotale ou par un souverain considéré comme le représentant de Dieu (parfois même comme un dieu incarné). Chez les juifs, le gouvernement des Juges était une théocratie. Régime où l’Église, les prêtres jouent un rôle politique important.


Théodicée nf. (theos Dieu, dikê justice). Mot créé par Leibniz. Entreprise de justification rationnelle de la bonté de Dieu, s’employant à réfuter les arguments tirés de la présence du mal dans le monde.

Synonyme.: Théologie naturelle


Théogamique adj. Qui se marie avec Dieu.


Théogonie nf. (théos dieu, gonos naissance, génération). Dans les religions polythéistes, généalogie et filiation des dieux. Ensemble des divinités dont le culte forme le système religieux d'un peuple polythéiste.


Théologie nf. Étymologiquement, discours ou propos sur Dieu, sur les dieux. Alain définissait la théologie «.une philosophie dans le recul.». Il voulait dire qu'elle manque d'indépendance critique, qu'elle est liée à un système de croyances, à un dogme, qu'elle accepte une orthodoxie, une autorité, une censure.: vérité d'appareil, non/vérité rationnelle. Berdiaef insistait même «.pensée collective.».; elle exprime la pensée d'un groupe, elle n'est pas libre de précéder, d'excéder, de déborder ce que pense le groupe.: vérité d'adhésion, d'accord communautaire, non d'initiative et d'intervention personnelles. Le dogmatisme est construit par décrets, selon un prêt à penser religieux, rallié aux opinions moyennes.


Théologoumène nm. Idée, notion, principe théologique.


Théophanie nf. (théos dieu, phaneia qui brille). Émanation du Divin. 1° Chez les Grecs, apparition ou révélation de la divinité. 2° Ancien nom de l’Épiphanie.


Théophilanthropie nf. Système philosophique et religieux d’inspiration déiste qui prétendait remplacer le catholicisme et qui fut à la mode entre 1796 et 1801. Il répondait au désir de sauver la République en fournissant aux citoyens les bases d’une morale publique. Les théophilanthropes croyaient à l’existence de Dieu et à l’immortalité de l’âme… ces deux vérités étaient nécessaires à la conservation des sociétés et au bonheur des individus. Tels furent les principes de cette religion naturelle qui prêchait le respect des devoirs envers les semblables et le respect des devoirs envers la société. Le coup d’arrêt de l’expansion de la théophilanthropie fut donné par l’établissement du culte décadaire au début de l’an VII.


Théophore (gr. theos dieu et pherein porter). Se dit d'un nom dans lequel entre en composition un nom de divinité ISIDORE don d'Isis, THEOPHILE aimé de Dieu.


Théopneustie nf. Inspiration divine.


Théosophie nf. (gr. théosophia sagesse de Dieu sophia veut dire à la fois une connaissance, une doctrine et une sagesse). Elle concerne d'abord la connaissance des mystères cachés de la divinité et, par extension, celle de l'univers dans ses rapports avec Dieu et les hommes. C'est pourquoi on peut parler d'ésotérisme au sens large lorsque celui-ci s'enrichit de la dimension théosophique.

Par théosophie, de même que par ésotérisme, on entend donc d'abord une herméneutique (ta’ Wil, en Iran), c'est-à-dire une interprétation de l'enseignement divin — par exemple du Livre révélé — fondée à la fois sur une démarche intellectuelle, spéculative (le mode de pensée est ici analogique et homologique, l'homme et l'univers étant considérés comme les symboles de Dieu), et sur une révélation due à illumination. dans le cas de la Théosophie, cette interprétation porte sur les mystères intérieurs à la divinité elle-même — c'est la théosophie au sens restreint — ou sur ceux-ci et l'univers entier — c'est la théosophie au sens large, celui dont il s'agit ici.

Le théosophe part toujours d'un donné révélé, celui de son mythe — par exemple le récit de la Création au début de la Genèse — dont il fait jaillir les résonances symboliques par son imagination active. Il pense ainsi pénétrer les mystères de l'univers et des rapports qui unissent ceux-ci avec l'homme et le monde divin.

Théosophie mystique.: Kabbale, illuminisme, philosophie ésotérique, théurgie spiritualiste, sophiologie, gnose, etc.


Théotisme nm. Nom que l’on a donné à la doctrine de Catherine Théot, illuminée qui a fait quelques prosélytes à Paris, en 1794.


Thérapeutique adj. Terme généralement employé pour désigner toute méthode ayant pour but de soulager la douleur et la souffrance physiques. Les anciens employaient ce mot dans un sens mystique et, en Égypte, une branche rosicrucienne était connue sous le nom de thérapeutes. C’était une branche de l’Ordre ancien qui, à cette époque, se servait de noms divers, en différents pays, pour voiler la partie mystique de son œuvre. La même organisation était connue en Terre Sainte sous le nom d’esséniens, et les chercheurs du siècle passé ont découvert que les thérapeutes, les esséniens et d’autres organisations similaires, faisaient partie des écoles de mystères d’Égypte, auxquelles l’Ordre de la Rose-Croix A.M.O.R.C. fait remonter ses origines.


Théurgie nf. (gr. theos dieu et ergon œuvre). Science qui se consacre à l'évolution des âmes par l'appel des forces divines et qui était pratiquée, entre autres, par les Néo-platoniciens (Plotin, Porphyre, Jamblique). Le théurge se consacre à la transfiguration du monde, à l'incarnation dans le chaos qu'est le monde présent du cosmos ou Ordre du Monde définit par les dieux. Ses efforts pour atteindre la divinité ont une répercussion sur l'ensemble de l'univers créé.

Populaire. Espèce de magie qui procurait commerce avec les divinités bienfaisantes. Toutes les religions alors connues admettaient une espèce de magie.; on distinguait la magie céleste et la magie infernale, la nécromancie et la théurgie. Proclus, philosophe néo-platonicien (410-485) avait observé que par les invocations magiques et l'union spirituelle, les essences divines semblaient descendre en ce monde et s'incarner dans les hommes. Le moine reclus ne prie-t-il pas pour la rédemption de l'humanité tout entière.?


Thomisme nm. Ensemble des doctrines de Saint Thomas qui constituaient l’essentiel de l’enseignement théologique et philosophique de l’Église catholique.


Thravāda nm. Doctrine bouddhique qui explique comment accéder soi-même à la délivrance en devenant arahant ou personne délivrée parce qu’elle a suivi la voie enseignée par le Bouddha sans bénficier de l’omniscience. Ou également, en devenant un bodhisattva, personne qui cherche absolument à devenir un bouddha pour enseigner et pratiqur les vertus dites pāramita ou un sambuddha (bouddha parfait). C’est un être qui, possédant une compréhension parfaite des enseignements du Bouddha, accède à l’éveil et peut enseigner. En particulier, cette doctrine rejette catégoriquement l’idée d’un dieu créateur et tout puissant, ainsi que l’idée d’un salut obtenu par la seule dévotion et le culte des reliques. En effet, d’après le canon pali, le Bouddha aurait dit.: «.On est son propre refuge, qui d’autre pourrait être le refuge.» (Dhammapada XII, 4). Cela signfie que l’on ne peut attendre de personne l’obtention de l’illumination, car il faut chercher en soi-même la vérité et, pour atteindre ce but, suivre le Noble Chemin Octuple.


Timocratie ou timarchie nf. Gouvernement dans lequel les fonctions, les honneurs sont réservés aux plus riches. Ce régime fut évoqué par Platon dans son livre «.La République.». La timocratie dégénère souvent en oligarchie quand les gouvernants gèrent sans aucun contrôle.


Torah nf. (Ce terme dérive du verbe yarōh qui, a la forme du hippil, signifie «.enseigner.», «.instruire.».: c’est dans ce sens qu’il utilisé dans le Lévitique). Nom donné dans le judaïsme aux cinq premiers livres de la Bible, ou Pentateuque (voir ce mot pour plus de détail), qui contiennent l’essentiel de la Loi mosaïque. Dans le langage courant, ce terme désigne l’ensemble de la Loi juive.


Totémisme nm. État de civilisation et organisation socio/familiale auquel le totem préside. Ce dernier est, chez les tribus indiennes de l’Amérique du Nord, une sorte d’agent protecteur.; le totem peut être un animal ou un végétal.; en général, il donne le nom à la tribu. Le totémisme est également considéré comme un principe d’organisation sociale en clans exogamiques, et en même temps comme une forme de croyances et de pratiques religieuses, culte d’ancêtres mythiques assorti d’interdits.


Toussaint et fête des morts nf. À cette date, la monde entier (croyants ou pas) vénère ses morts, ses ancêtres et en eux les efforts qu’ils ont consenti pour transmettre aux générations suivantes un monde meilleur que celui qu’ils avaient reçu. En célébrant ses morts, acte humain par excellence s’il faut en croire les paléontologues, on prend également conscience de sa propre finitude et de la responsabilité des générations vivantes à l’égard de celles qui viendront.


Tradition nf. Au sens ésotérique c'est la transmission d'un ensemble de moyens consacrés qui facilitent la prise de conscience de principes immanents d'ordre universel, puisque l'homme ne s'est pas donné de lui-même ses raisons de vivre


Traditionalisme nm. Système, d’idées ou de coutumes, d’après lequel l’être humain ne peut rien connaître que par une relation primitive et par la tradition de l’Église, la raison individuelle n’étant qu’une source d’erreur. En philosophie, doctrine d’après laquelle il faut conserver les formes politiques et religieuses traditionnelles comme l’expression naturelle des besoins d’une société, même si la raison ne peut les justifier et quand bien même elle serait portée à les rejeter.


Transcendance nf. Terme de philosophie. Caractère de ce qui est transcendant. La transcendance de certaines notions. La transcendance de Dieu, état de Dieu hors du monde et hors de ce que le monde contient, placé en dehors, au-dessus, par opposition au panthéisme, qui fait Dieu immanent au monde.

Antonyme.: immanence.


Transcendantalisme nf. Terme de philosophie. Se dit de tous les systèmes dont le point de départ n’est pas l’observation et l’analyse. Étude du subjectif. Le transcendantalisme de Kant. C’est également un mouvement mystique et panthéiste (Emerson).


Transfiguration nf. Chez le Christ, changement miraculeux dans son apparence, revêtant un aspect éclatant et glorieux devant trois de ses apôtres (Pierre, Jacques et Jean) sur le mont Thabor.


Transformisme nm. Hypothèse biologique, émanée des travaux (entre autres) de Lamarck et de Darwin, de l’évolution selon laquelle les espèces dérivent les unes des autres par des transformations successives expliquées de diverses façons.


Transition nf. Ce terme est généralement employé pour indiquer l’état appelé «.mort.». Cependant, puisqu’il n’y a pas de mort dans la loi naturelle, pas plus qu’il n’y en a dans la loi spirituelle, appelée parfois surnaturelle, le terme «.mort.» est non seulement erroné, mais absolument contradictoire. Le grand changement qui a lieu au moment où la mort est supposée se produire n’est après tout qu’une simple transition, une simple transposition de diverses parties composant l’être qui, lorsqu’elles sont unies, constituent un être humain vivant ou une entité vivante de matière consciente. Cette transition consiste en la séparation de la dualité de l’homme.: l’âme et le corps. Elle entraîne aussi la transformation des processus constructifs qui ont maintenu unis ce qui forme les éléments matériels composant le corps, ce qui permet à une nouvelle condition de s’établir, condition dans laquelle ces éléments commencent à se séparer et à retourner à leur forme première. Il s’agit donc vraiment d’une transition, sans aucun signe de mort dans aucune partie de l’expression physique et spirituelle antérieure.


Transmutation nf. Terme non seulement alchimique, mais aussi mystique. La transmutation peut être mentale aussi bien que physique et, dans un sens plus large, elle peut être spirituelle. La transmutation désigne un changement dans la nature vibratoire d’une manifestation spirituelle, de sorte que la manifestation est différente après le changement. Les anciens Rosicruciens déclaraient qu’il est possible de transmuer les éléments inférieurs en de plus purs, et ils l’ont démontré à leur époque, comme nous le faisons aujourd’hui dans le domaine matériel ou chimique par la transmutation des métaux grossiers en or ou en platine, ces deux métaux représentant une manifestation plus haute et plus pure. Ils disaient aussi, comme nous le démontrons de nos jours, que la plus haute expression de la transmutation, la plus idéale, la plus profitable et la plus noble, est celle qui occupe aujourd’hui l’attention de tous les Rosicruciens dans le monde. Elle consiste à transmuer les éléments inférieurs de la nature physique en des expressions idéales très élevées, et à transmuer les désirs et les pensées en de vivants idéaux spirituels. Ainsi nous devons tous nous efforcer de devenir de véritables alchimistes et démontrer l’art réel de la transmutation mentale ou alchimie spirituelle.


Transsubstantiation nf. Théol. Cath. Transformation de la substance du pain et du vin en celle du corps et du sang du Christ, dans l’eucharistie (dogme défini en 1551 au concile de Trente).


Tribadisme nm. Homosexualité féminine ou encore saphisme.


Trismégiste nm. Surnom donné au dieu Thot (dhwti) par les grecs d’Égypte, qui sous le nom d’Hermès Trismégiste en firent un ancien roi ou sage d’Égypte, fondateur légendaire de la doctrine alchimique, déposée dans les écrits hermétiques, notamment «.La table d’émeraude.», mais également de toutes les branches de la connaissance.: astrologie, médecine, magie, alchimie, philosophie et théologie. L’ibis incarnait sa forme immatérielle, mais aussi le babouin, adoré à Shmum avant sa venue. Clément d’Alexandrie assure que les prêtres égyptiens transportaient dans leurs processions 42 livres d’Hermès dont 36 contenaient toute leur philosophie et 6 toute la médecine. Voir également le mot «.hermétisme.».


Tristesse nf. La tristesse est un sentiment qui se déploie dans la durée et varie d’intensité sans présenter la violence subite de certains affects. C’est donc un état pénible affectif, calme et durable. Il est souvent dû à l’envahissement de la conscience par une douleur, une insatisfaction, ou par un malaise dont on ne démêle pas la cause, et qui empêche de se réjouir du reste. Selon Spinoza «.Le sentiment de la tristesse est un acte lactus, au sens de processus, qui donc ne peut être autre que l’acte de passer à une perfection moindre, c’est-à-dire l’acte par lequel la puissance d’agir de l’homme est diminuée ou contrariée.». Dans ce système, la tristesse sert d’élément de définition des sentiments attendus par l’intuition commune - tel le désespoir – mais à bien d’autres, à savoir la haine. Dans la vision romantique, la tristesse est trop mesurée, trop durable, trop passive, pour constituer avec la joie le moteur du psychisme.: c’est de douleur et de peine qu’il s’agit, dans une complémentarité féconde.: celle de la vie.


Tutiorisme nm. Dans la religion catholique, doctrine morale selon laquelle il faut suivre l’opinion la plus sûre, en fait celle qui impose les obligations les plus lourdes.




U…



Ubiquisme nm. Doctrine selon laquelle la présence réelle du Christ dans l’eucharistie s’explique par le fait que sa nature humaine participe à l’omniprésence de Dieu (et non à la transsubstantiation).


Uchronie nf. (gr. chronos temps). Au plan philosophique, reconstruction historique d’événements fictifs, d’après un point de départ historique et un ensemble de lois. Évocation imaginaire dans le temps.; époque fictive (Analogue à l’utopie). C’est également élaborer un scénario complexe dans un univers complet, sans lien avec un autre, où les valeurs et les comportements sont inventés ou extrapolés à partir d’une analyse historique plausible de la date de divergence et de ses conséquences.


Ultramontanisme nm. Doctrines favorables à l’autorité absolue du pape, à l’infaillibilité papale et à la primauté de l’église romaine.


Unicisme nm. Au plan philosophique, doctrine réduisant à un seul élément primitif un ensemble de faits, de phénomènes.


Unitarianisme nm. Doctrine philosophique qui préconise un système théologique où l’unité domine. Tel est en abrégé le système de la religion enseignée dans les livres sacrés des druzes, système dont Hamza est le fondateur, et les sectateurs sont nommés unitaires.


Unité universelle orientale nf. La plus importante caractéristique de la conception orientale du monde — on pourrait presque dire son essence — est la conscience de l’unité et de l’interaction de toutes choses et de tous événements, l’expérience de tous les phénomènes du monde comme autant de manifestations d’une unité primordiale. Tous les phénomènes sont connus comme solidaires et inséparables dans cet ensemble cosmique, en tant que manifestations différentes de la même réalité ultime, indivisible qui est en toute chose, et dont toute chose est partie. Cette réalité est nommée.: Brahman (Indouisme) — Dharmakaya (Bouddhisme), mais aussi Tathata ou «.réalité telle qu’elle est.» — Tao (Taoïsme). Elle transcende tous les concepts et les catégories. Ce que l’âme désigne comme réalité telle qu’elle est c’est l’unité de toutes choses, le Grand Tout.

L’unité fondamentale de l’univers n’est pas seulement la caractéristique centrale de l’expérience mystique, elle est aussi l’une des révélations les plus importantes de la physique moderne. Elle devient manifeste lorsqu’on pénètre plus profondément la nature jusqu’au au domaine des particules subatomiques.

La notion d’équilibre dynamique, qui est essentielle à la façon dont l’unité des contraires est expérimentée dans la spiritualité orientale. Ce n’est jamais une identité statique mais toujours un jeu dynamique entre deux extrêmes. Ce point a été souligné par les sages chinois dans leur symbolisme des pôles archétypaux yin et yang. Ils nomment Tao l’unité qui sert de fond au yin et au yang et le voient comme un processus qui détermine toutes les manifestations.: «.ce qui fait apparaître tantôt l’obscurité, tantôt la lumière, c’est le Tao.».

Le but principal des traditions spirituelles orientales est de réformer l’esprit par la concentration et l’apaisement de la méditation.


Univers nm. Ce mot est significatif pour le mystique, car il désigne la cosmogonie d’une cellule. Il peut être employé pour indiquer que tout ce qui existe fait partie d’un univers ou se trouve à l’intérieur d’une grande cellule, le macrocosme, réplique de la cellule la plus petite, le microcosme. Les anciens enseignaient qu’il n’y a qu’un seul monde cellulaire, qu’une seule terre, qu’un seul soleil, celui que nous voyons, et qu’il est le centre de l’univers. Bien que cela ne soit pas exact, nous pouvons néanmoins considérer que l’univers est une énorme cellule limitée, autrement dit que l’espace est limité et a la forme d’une cellule. Cela n’est pas plus difficile à comprendre que l’idée d’un espace illimité. De nos jours, les mystiques attirent l’attention sur le fait que rien de ce qui a été découvert par l’astronomie ou l’une quelconque des sciences ne s’oppose à ce fait.

L’Univers est Mental et est la création du Tout, il est contenu dans l’Esprit du Tout. Tout est dans le Tout. Si l’Univers est mental, la Transmutation Mentale doit être l’art de modifier les Conditions de l’Univers, en ce qui concerne la Matière, la Force et l’Esprit.


Universalisme nm. Doctrine qui embrasse l’universalité des choses, toutes les institutions primitives du christianisme furent animées de cet esprit. L’universalisme considère la réalité comme un tout unique, dont dépendent les individus (opposé à individualisme, atomisme).


Upanishad nf. pl. (sanscrit sad, upa ni, s’asseoir auprès du maître pour recueillir son enseignement). Premiers textes sanscrits hindous sacrés considérés comme révélés et qui datent de la fin de la période védique (entre 700 et 300 avant J.C.). Réinterprétant les Véda, ils insistent sur la nécessité de se libérer du cycle des renaissances par la connaissance de l’illusion. Le centre de leurs préoccupations est le rapport du soi intérieur au Soi universel, de l’ātman au brahman. Quoique appartenant à la lignée des textes antiques de la Sruti, les upanishad dites védiques occupent une place particulière dans la littérature religieuse indienne, sorte de cheville où s’articulent, aux spéculations traditionnelles, des croyances récentes sur lesquelles reviendront jusqu’à basse époque les upanishad non védiques.


Utilitarisme nm. Système jugeant de la valeur morale de nos actions d’après l’intérêt particulier ou général. Exaltation du mérite personnel, du goût du risque, de l’esprit de compétition (Bentham, J.S. Mill, H. Sidgwicz).


Utopie nf. Mot, créé en 1516 à partir «.d’Utopia.», l’œuvre de l’écrivain Thomas More ou Saint Morus (1478-1535) et qui signifie nulle part (gr. ou non, et topos lieu), un lieu qui n’est dans aucun lieu, une présence absente, une réalité irréelle. L’auteur y décrit, de façon imaginaire une cité idéale, un gouvernement idéal, un peuple idéalement heureux, dans une île inconnue. Contrairement à l’âge d’or, représentation d’une humanité heureuse significativement placée dans un passé à jamais révolu, l’utopie, quand elle ne reste pas fidèle à son refus de toute localisation, se doublant d’uchronie (voir ce mot), se rêve dans l’avenir. Paradoxalement constituée en topos et en topiques, l’utopie se diffuse, vient colorer de nombreux ouvrages.; elle emprunte notamment le canal du voyage imaginaire. Dans le langage courant, l’utopie peut désigner une réalité difficilement admissible.




V…



Vacuisme nm. (lat. vacuitas vide). Désigne le système de ceux qui, avant la découverte de la pression atmosphérique, admettaient l’existence du vide dans la nature. Parfois, certains physiciens emploient le terme vacuité pour signifier un espace sans matière.


Vacuité nf. (Lat. vacuitas, de vacuus vide). 1. État de ce qui est vide. PHYSIOL. État d’un organe vide (par opposition à réplétion). 2. Vide intellectuel.; absence de valeur. 3. PHILOS. Vide ou absence de substance. La vacuité primitive (cunyata) est le vide matériel mais n’est pas équivalente au néant. La vacuité métaphysique contient toute la virtualité de tout le phénoménal.= Tao.= abime, une inconcevable virtualité universelle.


Valentiniens nm. Secte de gnostiques, qui est née au commencement du second siècle et qui reconnaissait pour chef Valentin. Elle n’admettait pas la génération éternelle du Verbe, ni son incarnation, ni la divinité de Jésus-Christ, ni la rédemption du genre humain, dans le sens propre. Elle professait la doctrine de l’émanation et la croyance aux éons.


Vaticiner v. (lat. vaticunari). Prédire l'avenir (en parlant comme un oracle), prophétiser. S'exprimer dans une sorte de délire prophétique «.Il vaticine, il recommence ses discours passionnés et mystérieux.».


Veda nm. Source Encyclopædia Universalis. Les plus anciens documents que l’on possède sur les religions de l’Inde sont un ensemble de textes rédigés en sanskrit archaïque auxquels la tradition hindoue donne le nom de Veda (Veda), c’est-à-dire le «.Savoir.», la «.Science.». Jouant un rôle analogue à celui de la Bible pour le Judaïsme et le Christianisme, le Veda fonctionne en principe comme un ouvrage de référence, qui a valeur normative dans tous les domaines intéressant la vie religieuse (rites, croyances) et sociale (organisation idéale de la société, éthique, politique). Anciennement (du XVI° au VI° avant J.-C.) les règles védiques ne concernaient en réalité que les couches supérieures de la société et, depuis deux millénaires (V° s. à nos jours), l’hindouisme s’est donné d’autres textes religieux.: la Bhagavad Gî̄̄tâ̄, les Purâna, les Tantra, etc. Pourtant, le Veda reste honoré, vénéré.; les jeunes brahmanes en apprennent par cœur de longues séquences, et certains mantras (formules, prières) sont encore utilisés à l’occasion de rites domestiques (mariage, initiation, funérailles).


Vedānta (de l’Hindi fin, accomplissement, couronnement). Il s’agit d’un des plus importants courants de pensée de l’Hindouisme classique, fondé sur les Upanishads, qui vise essentiellement la connaissance du Brahman, de l’Âtman et de la délivrance. À ce titre, il constitue l’un des six grands systèmes philosophiques (darsana) brahmaniques. Ce mot apparaît pour la première fois dans les Upanishad (vers le V° siècle avant J.C.), où il désigne déjà la métaphysique dont l’étude prolonge et achève celle du Veda. Dès le XVI° siècle, il apparaît définitivement comme la métaphysique par excellence, où la philosophie en soi. Il incarne ce qui est fondamental dans l’Hindouisme, à savoir le sentiment intime que, dans l’ordre philosophique, il existe une hiérarchie des valeurs, comme il en existe une dans tous les aspects du dharma, que ce soit dans le système social (système des castes) ou dans l’ordre religieux. En plaçant l’Absolu au-dessus de toutes les démarches humaines possibles, le Vedānta assurait la pérennité, puisqu’il remettait chaque chose à sa place. En Occident, le Vedānta est connu principalement par l’intermédiaire des œuvres des réformateurs hindous contemporains comme Rāmakrishna, Vivékânanda, Sri Aurobindo, etc.


Védisme nf. Religion, fondée sur une certaine sagesse, écrite en sanskrit archaïque et importée en Inde antique par les ārya (nobles) venant des plateaux de l’Iran après la décadence des villes de Mohenjo-Daro et de Harappa. La religion est pratiquée selon des rites complexes qui intègrent paroles et gestes «.magiques.» sous la forme d'«.hymnes.» transmis oralement de maître à disciple à partir de recueils de textes dont le principal se nomme Rig-Véda. Sous l'égide des brahmanes l'importance du védisme passe peu à peu du ritualisme à la spéculation cosmogonique. Le corpus de textes védiques demeure fondamental, mais il se complète progressivement de commentaires nommés brâhmana qui fondent une idéologie nouvelle en Inde ancienne, celle du brahmanisme, qui évolue ensuite vers les diverses formes historiques d’hindouisme, jusqu'à celles de l'hindouisme contemporain.


Verbe nm. En théologie chrétienne, c’est la deuxième personne de la Trinité incarnée en Jésus. Sur le plan spiritualité le Verbe.= Logos fait chair (J.C.) .= lumière.= Souffle ou Émanation primitive. Chez les Grecs et les Hébreux les mots Souffle et Âme sont synonymes.


Verbe originel nm. C’est la vibration primordiale utilisée par Dieu pour produire le monde manifesté.


Vérité nf. D’un point de vue philosophique, tout ce qui manque de réalité, c’est-à-dire tout ce dont nous doutons ou tout ce qui ne peut nous servir comme élément de connaissance n’est pas accepté comme vérité. Rien n’est vrai uniquement parce que la tradition le dit. Nos expériences, pour être réelles, doivent avoir une qualité intime, intérieure, et si elles ne sont pas réelles pour nous, elles ne constituent pas notre vérité. Le caractère intime et intérieur d’une expérience de nos facultés de perception, de notre possibilité, par exemple, de voir ou d’entendre quelque chose de manière satisfaisante.; en second lieu, l’entière possession de notre faculté de raisonnement. Assurément, si une chose n’apparaît pas clairement à notre vue ou à notre entendement, elle n’est pas vraie pour nous. La vérité n’est pas éternelle.; elle est vêtue d’un vêtement toujours changeant, et ce vêtement est notre propre conscience et notre propre entendement. Une vérité éternelle n’est qu’une apparence de réalité, derrière laquelle l’homme n’a pas encore été capable de découvrir le changement. La vérité est la mère de la raison et de la justice. La vérité c’est la vie et la vie se prouve par le mouvement.

En Bouddhisme, il y a des vérités définies par Ariya (la souffrance).: naissance, décrépitude, maladie, mort, union avec ce que l’on n’aime pas, séparation avec qu’on aime, ne pas obtenir ce que l’on désire (attachement).


Vertus de l'âme nf. pl. Qualités qui sont propres au Moi spirituel et que celui-ci aspire à exprimer à travers notre Moi objectif. Tous les sages et tous les philosophes du passé se sont référés à ces vertus et ont insisté sur le fait qu'elles constituent le fondement de la dignité humaine. Douze d'entre elles sont citées ici.:

VERTUS DÉFAUTS

• la patience l'impatience, brusquerie

• la confiance la défiance, méfiance, anxiété, crainte

• la tempérancel'intempérance, immodération

• la tolérance l'intolérance, immanité (cruauté monstrueuse)

• le détachementl'intéressement, l'attachement

• l'altruisme l'égoïsme

• l'intégrité la malhonnêteté

• l'humilité l'orgueil

• le courage la faiblesse, lâcheté

• la non-violencela violence

• la bienveillancela malveillance, méchanceté

• la sagesse l'ignorance, déraison, imprudence, inconséquence


Chaque religion a sa vertu cardinale.:

• L’Inde sublime le Sacrifice.

• Le Bouddhisme célèbre la Charité.

• Le Judaïsme et l’islam, l’Unité.

• Le Taoïsme et le Zen, la Simplicité.

• Le Christianisme exalte l’Amour (Aimez-vous les uns et les autres).

Mais il n’existe qu’une éternelle vérité, tous nous devons construire notre temple intérieur et alors nous serons dans le Temple Cosmique.

On peut également citer les vertus cardinales pour vivre en société.: gentillesse, bienveillance, solidarité et compréhension.


Vestale nf. C’est un terme qu’on a souvent employé à la place du mot colombe. Pendant nombre d’années, on a cru que les vestales étaient une institution d’origine romaine, mais les recherches ont permis de constater que, dans les écoles égyptiennes des mystères dans les premiers temples rosicruciens, il y avait une ou plusieurs vestales qui non seulement gardaient et entretenaient le feu symbolique sur le socle de la vestale, mais prenaient part aussi au travail rituel et aux exercices mystiques au cours desquels elles symbolisaient le feu, la lumière, la vie et l’amour, aussi bien que la colombe de la connaissance. D’où le mot colombe dont le symbole a toujours eu une place importante dans les cérémonies mystiques des temps anciens et modernes.


Vétérotestamentaire adj. Qui appartient à l’Ancien Testament.


Vibrations nf. pl. Pulsations, mouvements périodiques ou oscillations ondulatoires de forces vibratoires. Les vibrations existent dans les solides, les liquides, les gaz et les phénomènes électromagnétiques. Selon l’ontologie rosicrucienne, tout est en vibration.


Vie nf. Le mystère de tous les temps. Deux méthodes d'examen de sa nature conduisent à de fausses conclusions.: la méthode chimique réduit la vie à l'action chimique.; la méthode spiritualiste la réduit à l'essence cosmique et ignore les actions et les éléments terrestres. L'Ordre de la Rose-Croix A.M.O.R.C. insiste pour que, dans une telle étude, soient considérées toutes les parties et toutes les actions impliquées, en comprenant bien que, dans son essence primitive, toute vie émane des forces cosmiques, mais que la force de la vie animale, telle qu'elle s'exprime et se manifeste sur le plan terrestre, n'est pas uniquement une essence spirituelle dénuée d'action physique et chimique. Lorsque le Rosicrucien parle de vie, il ne veut pas dire simplement le mouvement vital physique. Ce mot signifie pour lui la vie immortelle, la vie éternelle, l'existence de l'âme.

L’aventure de la vie est.: chimique, physique, puis biologique, métabolique, génétique et généalogique.


Virtualité nf. Dans le vocabulaire scolastique, virtualis ne s’oppose pas à réel, mais à actuel.; virtuel existe en puissance, le second en acte. La virtualité est une conception dynamique car elle s’appuie sur le temps et quatre termes entrent alors en jeu.: réel, possible, actuel, et virtuel. Ce sont quatre modes d’être différents qui sont généralement à l’œuvre en même temps mais que l’on peut opposer deux à deux. Réel et actuel sont du côté du patent, du ici et maintenant, éventuellement du tangible.; possible et virtuel sont du côté du latent, du potentiel, de la promesse. À la différence du possible qui est prédéfini, qui se contente de se réaliser (ou non), un peu comme une forme se manifeste par et dans une substance le virtuel doit inventer son actualisation.


Vitalisme nm. Doctrine d’après laquelle il existe en tout individu «.un principe vital.» distinct de l’âme pensante comme de la matière. La réalité absolue ne consiste pas simplement en un état d’être fixe ou inerte. Derrière tous les phénomènes que l’homme perçoit, repose quelque substance permanente. Celle-ci, ou être, est toujours en devenir, comme le philosophe Héraclite l’a affirmé des siècles auparavant. Les vitalistes exposent que la vie, comme attribut de l’être éternel, est en perpétuel devenir. Il y a au fond des choses, pourrions-nous dire, une force consciente mobile et jaillissante. Le mystique est celui qui accepte une telle force vitaliste, c’est-à-dire l’existence d’une Intelligence Cosmique qui peut pénétrer et, en fait, pénètre l’homme. Le vitalisme soutient que c’est à l’homme de prendre conscience de l’état immanent de celle-ci, c’est-à-dire de percevoir sa nature demeurant en lui et de se laisser personnellement diriger ou motiver par elle.


Voarchadumie nf. Transmutation des métaux.


Volition (ou acte de volonté) nf. C'est une décision objective d'agir ou de faire agir, qui résulte du raisonnement objectif. C'est le jugement final de l'entendement objectif, transmis au subconscient. La volonté est un attribut de l'aspect subjectif de la conscience. En exerçant notre volonté nous avons fait un jugement et réglé ce qui aurait été une certitude mentale, une indécision. Le mot grec pour volonté est thymes qui implique un pouvoir ou une force d'initiative.

Trois sortes de manifestations de la volonté chez les humains.: hésitants ou indécis, instables ou inconstants, et obstinés.


Volontarisme nm. En philosophie, doctrine qui affirme le primat de la volonté sur l’intelligence. Elle inspire des théologies (Duns Scot), des philosophies (Schopenhauer, Nietzsche, et aussi Descartes), des psychologies (Wundt, Burloud), des sociologies (Weber, Tönnies, jusqu’à un certain point Talcott Parsons et Alain Touraine). En fait, le volontarisme n’est radical que là où la volonté est conçue comme créatrice, non seulement des valeurs, mais aussi des idées (du vrai autant que du bien). Duns Scot et, à sa suite, Descartes ont professé la création des vérités éternelles par Dieu, par une libre décision de Dieu (ces vérités n’étaient pas contenues depuis toujours dans son essence.: elles ont été décrétées, posées par un acte de sa volonté). Cependant on aurait tort de penser que le volontarisme, ou la créativité des valeurs, est nécessairement synonyme d’arbitraire, d’anomie. La tendance est néanmoins très forte d’assimiler volontarisme et irrationalisme.


Voltairianisme nm. Esprit d’incrédulité railleuse à l’égard du christianisme.


Vulgate nf. Version latine de la Bible, qu’on croit faite de l’hébreu, due à Saint Jérome et adoptée par le concile de Trente. Par extension, se dit d’autres textes religieux.; de tout texte ou de toute idéologie traditionnels, non soumis à la discussion. Par exemple, il existe également une vulgate coranique et une vulgate marxiste.




W…



Wahhabisme nm. Doctrine puritaine et ultra-orthodoxe islamique des wahhabites créée par Mouhammad Ibnou Abdi Wahhab (1703-1792) de la région du Najd (péninsule arabe, capitale Ryad), au douzième siècle de l’Hégire. La doctrine condamne toute innovation au nom de la fidélité à la lettre du Coran et de la Sunna et refuse le culte des saints. Le wahhabisme est la source du salafisme de prédication et est considéré comme un intégrisme par l’Islam des majorités.


Woëvre (héraldique). Serpent couronné qui engloutit un enfant.: l'issant, est un animal saturnien par excellence car le Temps, qui est notre maître dévore l'enfant en chacun de nous. Woëvre, vouivre, guivre (lat. vipera) désignait un serpent fantastique qui était réputé vivre sous terre et protégé les trésors cachés. Elle symbolisait les courants telluriques.




X…



Xénoglossie nf. Capacité de parler des langues sans les avoir apprises.




Y…



Yantra nm. Le yantra a la même structure que le mandala.; il s’en distingue par une très grande simplicité. Il est conçu pour être tracé par le méditant. Il n’est pas œuvre d’artiste mais mode opératoire. Par ailleurs, les écoles hindouistes font appel à un panthéon plus restreint que les écoles bouddhistes et que celles qui en sont dérivées, telles que le tantrisme.; elles marquent une réticence à montrer aux non-initiés l’image de la divinité. Les figures humaines sont remplacées par des formes géométriques abstraites ou des représentations de fleurs de lotus ou encore par des mantra.


Yi King nm. Le Livre des transformations.; le plus ancien livre de la Chine, un moyen pour apprendre à lire l'ordre de l'univers.


Yin et Yang. Expression du dualisme et du complémentarisme universel.

• Terrestre Céleste

• Obscur Lumineux

• Négatif Positif.


Yogisme nm. Application d’une discipline traditionnelle hindouiste visant à libérer l’âme de sa condition existentielle, dans l’union à l’absolu, par un ensemble de pratiques psychiques et corporelles. D’une façon générale, ces dernières consistent à maîtriser l’animalité dans l’homme et à exercer un contrôle sur les exigences du corps. En particulier, elles ont montré quelle maîtrise de la respiration pouvaient atteindre ces ascètes. Ces derniers parviennent souvent, par l’apnée et la concentration mentale ou Samadhi, à une maîtrise remarquable non seulement du système musculaire strié mais aussi du système nerveux végétatif.




Z…



Zen nm. (terme issu du chinois ch’an-ra qui vient lui-même du sanscrit dhyāna méditation silencieuse, recueillement parfait). Le Zen est une forme du bouddhisme mahāyāna (illumination intérieure) au Japon, venue de Chine au XIII° siècle, où la méditation prend la première place, et qui, recherchant la beauté, a beaucoup contribué au développement des arts japonais. Â l’origine, l’enseignement du Zen s’est imposé avec les écoles Rinzaï puis Sôtô et a reposé sur deux aspects essentiels.: la méditation et la relation maître/disciple. La méditation n’est alors pas conçue comme clôture au monde, mais intégrée à la vie ordinaire, et cependant support de l’Illumination. Si le but de l’astreinte est de parvenir à l’éveil (satori en japonais, wu en chinois), ce n’est pas pour se détacher du monde des humains, mais au contraire pour s’y ancrer en aidant son prochain à mieux y vivre et à connaître lui-même l’éveil. On peut dire que le Zen est un mélange unique des philosophies et particularités de trois cultures différentes. C’est un style de vie typiquement japonais, et cependant il reflète le mysticisme de l’Inde, l’amour taoïste du naturel et de la spontanéité, et le pragmatisme accompli de l’esprit confucéen. Il inclut des koans, lesquels consistent en des questions-réponses opposant le Maître et son disciple. Cependant, le Zen est purement bouddhiste en son essence, car son but ne diffère pas de celui de Bouddha lui-même.: la connaissance de l’Illumination, expérience connue sous le nom de satori. La perfection du Zen est ainsi de vivre sa propre vie quotidienne naturellement et spontanément. On peut ajouter que nombre de Samouraïs étaient adeptes du Zen et possédaient un grand sens de l’honneur.


Zend-Avesta nm. Ensemble des livres sacrés du Mazdéisme. Zend veut dire commentaire et Avesta veut dire loi.; le mot correct devrait être Avesta et Zend, c’est-à-dire la loi et son commentaire.


Zététique nf. Un des aspects du scepticisme considéré comme une recherche (Sextus Empiricus).


Zohar ou Sefer-hah-Zohar (le Livre des splendeurs) nm. C’est l’ouvrage fondamental et officiel de la littérature kabbalistique. Écrit en araméen, vraisemblablement dû à Moïse de Léon, qui aurait rédigé le plus grande part entre 1270 et 1300. Il a exercé une influence majeure sur la pensée juive et au-delà. Il comporte 8 traités.:

1) Les mystères de la Torah

2) L’enfant

3) L’explication mystique de la Loi

4) La Mystérieuse Recherche

5) Viens et Vois

6) La Grande assemblée

7) La Petite Assemblée

8) Le Livre des secrets au Sepher Djenistha.

L’origine initiale du Zohar serait due à l’enseignement d’un célèbre rabbi de Galilée, au second siècle de notre ère. Ce rabbi se nommait Siméon Bar Yohai et était un réputé faiseur de miracles. L’enthousiasme manifesté par le peuple pour ses exploits, et les disciples qu’il se fit, excitèrent les autorités romaines. Finalement, elles le condamnèrent à mort mais il s’échappa et se cacha dans une caverne pendant treize ans. Selon la légende, c’est dans cette caverne que furent trouvés, plus tard, les livres magiques du Zohar.


Zones A-U-M nf. pl. Les trois zones adoptées chez l'humain.:

A) Zone tête, sphère mentale.

U) Va de la gorge au nombril, zone du ressenti.

M) Partie physique en dessous du nombril, base dynamique.


Zorat. C’est la bête à deux cornes de l'Apocalypse, ou démon solaire.; qui a pour ambition de s'approprier le royaume du Christ sur terre. Sa première tentative fut programmée pour l'an 666 de notre ère. Selon certains auteurs, la récupération, par l'Islam, des connaissances scientifiques de l'Académie de Jundi Shapour (ville fondée en 224-241 par un roi de Perse Shapour) de l'époque aurait fait échouer sa tentative. Ces connaissances scientifiques furent constituées selon de la chronologie suivante.:

• 489, expulsion des philosophes d'Édesse par Zénon Isauricus.

• 529, fermeture des écoles de philosophie grecque par Justinien. Les philosophes expulsés fondèrent, cette même année, l'Académie à Jundi Shapur. C'est ainsi que la connaissance scientifique byzantine/grecque est passée sous contrôle arabe et plus particulièrement sous Hârun Al Rashid (786-809). Toutes les connaissances furent traduites du Grec vers le syrien et ensuite vers l'Arabe par les philosophes.


Zoroastrisme nm. Religion de Zoroastre (forme grecque de Zarathus̆tra), appelée également mazdéisme (voir ce mot), du nom de son dieu suprême Ahura Mazdāh (le Seigneur Sage), ou parsisme du nom des Parsis (Persans) qui, vers le X° siècle, pour échapper à la domination musulmane, émigrèrent de Perse vers l’Inde du Nord-Ouest ou ils forment encore une communauté solide et prospère.


Zwinglianisme nm. Doctrine religieuse réformée de Huldrych Zwingli (1484-1531) qui différait de celle de Luther en deux points.: le libre arbitre et l’eucharistie. Sa pensée religieuse peut se définir comme un effort de simplification et d’épuration de la religion en même temps que d’harmonisation des données de la raison et de la Révélation.

 
Philippe Lassire
Philippe Lassire
Auteur du site
top-philo.fr



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