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La pensée d'un esprit libre

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LIBERTÉ, LIBRE ARBITRE, DÉTERMINISME, DESTIN


Liberté

Les arcanes égyptiennes, sous Akhenaton ou Amenhotep IV (-1372-1354), avaient déjà pris un avantage métaphysique certain dans le domaine de la liberté, du libre arbitre et du destin et ce fut ensuite repris par les arcanes rosicruciens et les nombreux philosophes de la liberté au cours des siècles écoulés. Je ne peux en citer que quelques uns.: une grande partie des philosophes grecs dont Aristote, puis ensuite Lucrèce, Kant, Engels, Descartes, Sartre, Leibniz, Spinoza, Bossuet, Nietzsche, Bakounine, Cournot, Hume, Léon XIII, Rousseau, Pufendorf, Montesquieu, Marx, Valéry, Fourrier, Schopenhauer, Laporte, etc., etc., et j’en oublie de nombreux, bien entendu. De surcroît, Wikipédia et de nombreux auteurs ont déjà fait sur le Net un excellent travail dans ce domaine, aussi ai-je seulement voulu apporter un léger éclairage que j’espère complémentaire eu égard à mes modestes investigations dans les différents domaines que sont la philosophie, la métaphysique, la spiritualité, les principales religions, etc.



1 —LA LIBERTÉ


1.1. — CONCEPT GÉNÉRAL


«.N’oublie pas oh.! Homme.! Que ton passage sur la terre est fixé par la sagesse de l’Éternel qui connaît ton cœur, qui voit la vanité de tous tes désirs et qui souvent t’accorde la grâce de te refuser tes requêtes.». C’est à toi que je confie… Livre 1, chap. VII.


Nous professons tous que nous voulons être libres. Nous entendons d’ordinaire que nous avons le droit d’exercer notre choix en certaines circonstances. Mais personne ne peut être libre si sa pensée est en partie obscurcie par l’ignorance. Si la liberté est censée être un choix, le choix d’une personne est donc inhibé, restreint, si elle manque de la connaissance particulière que l’éducation peut seule lui procurer. Mais qu’entendons-nous par éducation.? C’est bien entendu l’acquisition de la connaissance, mais c’est aussi davantage. Tout ce que nous pouvons percevoir ou concevoir constitue une forme de connaissance. Par exemple, nous entrons, pour la première fois dans un lieu, nous y voyons un certain nombre d’éléments et nous sommes informés par notre sens de la vue. C’est une connaissance que nous n’avions pas précédemment.


Le concept général de liberté a intéressé et influencé un grand nombre de philosophes et de mystiques depuis des millénaires. Ce concept est une question récurrente de la philosophie depuis les Grecs, et chaque philosophe y répond en fonction de la vision du monde qu’il défend. Il convient tout d’abord de distinguer deux définitions de ce mot, qui impliquent des optiques tout à fait différentes.


Le premier sens de ce mot, le plus courant aujourd’hui, se décline le plus souvent au pluriel. Les libertés sont des possibilités octroyées à l’homme par la société dans laquelle il vit, afin que l’individu puisse s’exprimer et agir selon sa conscience, la limite étant que l’autre puisse faire de même. Ainsi, le Siècle des lumières et la Révolution française ont défendu et imposé une série de libertés et de droits qui permettent de promouvoir la dignité de l’homme et la vie en démocratie.: liberté de penser, de discuter, de se réunir… C’est un incontestable progrès, et ce modèle a tendance à se diffuser sur toute la planète. Cependant, ce sont des libertés qui sont octroyées à l’homme de l’extérieur. Il est une autre définition de la liberté qui envisage celle-ci en tant que possibilité interne à l’homme. On l’a appelée le libre-arbitre. C’est cette faculté qu’a l’homme de choisir et d’orienter ses pensées et ensuite d’agir en conformité avec ses choix. Elle est intimement liée à la volonté et est plus préoccupée d’accomplir des devoirs que de défendre des droits. Cependant, nous ne sommes rarement maîtres des pensées qui nous traversent, mais nous pouvons choisir d’en privilégier certaines aux dépens des autres. C’est la latitude laissée à l’homme dans la conduite de sa vie. Elle est à la fois très large, mais plus restreinte que celle que les hommes d’aujourd’hui pensent posséder. Par exemple en restant très simple et concret, dans le domaine de l’alimentation, l’homme a le libre-arbitre de manger selon ses goûts. Cependant son organisme a besoin, en quantité suffisante, de protides, lipides, glucides, vitamines, oligo-éléments, sels minéraux, etc. S’il n’a pas les quantités nécessaires pendant un certain temps, il tombe malade. Libre-arbitre oui, mais dans un cadre néanmoins précis, où il faut qu’il apprenne ce qui lui est nécessaire et ce qu’il faut faire.


Ce nouveau pouvoir d’action qu’on appelle liberté ou libre-arbitre est à l’origine de l’éthique et de la morale qui impliquent le discernement du bien et du mal et déterminent notre manière de nous comporter dans le monde humain mais aussi dans le monde naturel. Le bien et le mal naissent avec la liberté de l’homme et sont des notions relatives ayant valeur d’apprentissage et de formation. Ainsi liberté, conscience de soi, connaissance du bien et du mal, sont des idées intimement liées qui s’engendrent les unes les autres. La liberté est donc liée à l’état humain, qui est une phase dans le processus d’évolution d’un niveau de nous-mêmes, que certains appellent l’âme. L’âme unie au Tout s’en sépare pour faire l’expérience du multiple et acquérir ainsi la conscience présente dans le minéral, se développant dans le végétal et l’animal et devenant réflexive dans l’homme. Il semblerait que seul l’homme soit capable d’interroger et expérimenter sa propre nature. La vie est une initiation par laquelle l’homme acquiert la connaissance par l’expérience et opère ainsi la transformation, la métamorphose de son être.


Le paradoxe essentiel de la liberté humaine est parfaitement illustré par le référentiel mythe de la caverne de Platon. En effet, qu’elle est la liberté pour ces hommes enchaînés à la paroi de la caverne et tournant le dos à la lumière.? On peut envisager d’aménager la caverne, de desserrer quelque peu leurs liens et de permettre aux prisonniers de communiquer entre eux. Cela améliorerait leur condition, mais ne résoudrait en rien leur problème essentiel. Les libertés publiques s’attachent à cela, et encore une fois, il n’est pas indifférent de vivre dans un pays où l’on peut penser, discuter et se réunir en toute liberté. Cependant, ne serait-il pas plus important de rompre les liens qui maintiennent les détenus dans la caverne, afin qu’ils puissent se retourner et en sortir pour accéder à la lumière.? Cette conversion du regard est la démarche même du cheminement initiatique. L’homme vit ici-bas dans l’obscurité, symbole de sa limitation et de son ignorance. Seule la connaissance lui permettra de percer le monde des apparences et d’atteindre la liberté authentique par la conjonction des contraires.


La liberté, telle que je viens de la définir, apparaît avec la conscience de soi. Elle suppose la dualité du sujet et de l’objet, du moi et du monde, ce qui implique une séparation, une frontière entre un intérieur et un extérieur. Cette séparation existe dès la cellule, peut-être même dès l’atome, en tant qu’embryon de conscience, mais avec l’homme, un saut est franchi. Ce moi séparé a le pouvoir à la fois sur soi et hors de soi. On sait que l’enfant n‘acquiert cette conscience qu’assez tard, vers sept ans, mais qu’elle s’élabore bien avant avec le stade du miroir, quand l’enfant reconnaît son image dans celui-ci.


En tant que chercheur dans ce domaine et aspirant au mysticisme sur le Sentier, je suis conscient que ce concept a souvent prédominé dans les pensées de bon nombre d’entre nous et que chacun est parvenu dans son esprit à une résolution qui s’est reflétée dans ses actes quotidiens. Mais nous devons encore considérer un problème que chacun de nous doit résoudre individuellement. C’est celui qui consiste à nous demander si nos pensées sont correctes. Sommes-nous absolument certains que notre compréhension est pure et en accord avec les lois naturelles telles que nous pouvons les comprendre.? Philosophiquement, la conception de liberté a joué un rôle essentiel en tant que base dans les différentes branches de la philosophie. Encore qu’il n’y ait jamais eu de conclusion définitive sur laquelle tous les intéressés auraient pu s’accorder. La philosophie mystique, dont notamment la rosicrucienne peut nous aider à parvenir à une conclusion plus acceptable du fait que son champ d’étude et de compréhension dépasse de loin les limitations des philosophies plus matérielles. Nous avons à notre disposition les outils de la pensée, de l’intuition, des aspects psychiques et l’illumination mystique, à la seule condition que nous apprenions la manière de les employer.


En effet, l’un des plus grands attributs de l’homme est l’usage conscient des pouvoirs qui sont en lui. Ce qui le distingue des formes plus basses de vie est le fait qu’il peut mettre, à volonté, la plupart de ses pouvoirs en action et qu’il peut décider d’être lui-même le moyen par lequel bien des conditions de son milieu peuvent être produites. Un brin d’herbe est animé, il est aussi conscient dans la mesure où il réagit à certaines conditions de son milieu. Il ne peut, cependant, espérer se servir de la force vitale qu’il a en lui pour modifier le milieu dans lequel il se trouve, pas plus qu’il ne peut apporter un aspect de sa nature à prendre le pas sur un autre. C’est la volonté qui donne à l’homme la liberté dans la sphère où il évolue. Le concept de liberté, je le réitère, a toujours intéressé et influencé beaucoup de philosophes et de mystiques au cours des nombreux siècles de la civilisation humaine. Encore qu’il n’y ait jamais eu une conclusion définitive sur laquelle tous les intéressés eussent pu s’accorder. Notre approche sera également à l’image d’un essai et non d’une conclusion.


La lutte pour la liberté est le combat éternel et primitif de la volonté humaine contre la nécessité naturelle et sociale qui s’impose à l’homme. Dans notre recherche de la liberté, nous avons maintes fois le désir de nous détacher de tout dogme, contrainte, rituel ou loi imposés par une société qu’il nous arrive fréquemment de considérer comme arbitraire et qui cherche à faire pression sur nous pour nous entraîner sur un chemin supposé conforme aux exigences et désirs de cette société, ou fraction de cette société, dans laquelle nous vivons avec sa multitude de lois, son éthique, ses divers codes sociaux, son éducation, sa culture, sans parler de ses codes familiaux parfois si particuliers et si astreignants selon les foyers etc. Tout cela est-il conforme à notre besoin intime et bon pour l’homme de façon générale.? Dès le début de ces interrogations commence le désir de liberté dans son aspect positif, quand l’être humain sent que la pression exigée par cet extérieur ne lui convient pas, et même lui est nuisible pour son équilibre psycho-physiologique et mental. Il est alors bon pour lui à s’en détacher, puisque ressenti intérieurement comme une contrainte à lui-même. De façon générale, celui qui recherche la liberté la désire toujours égoïstement, c’est-à-dire de permettre à son ego de faire ce qu’il veut, et se satisfaire.; en cela, l’être humain marche toujours sur le bord d’un précipice. Il faut un certain niveau de maîtrise spirituelle à l’homme pour déterminer où commence le côté positif (celui qui convient) et où finit le côté négatif (celui qui ne convient pas).


Pour surmonter l'état négatif et ignorant de son être extérieur, l'homme a reçu la liberté d'agir entre le bien et le mal. Après avoir éprouvé les conséquences de ses erreurs, il apprend que la voie divine (pour celui qui ressent ce concept) est la meilleure et se plie à l'impulsion de bien agir. Si l’homme, pour son grand bien (ou non), arrive parfois à se libérer des rituels et lois sociétaux et moraux, ressentis comme inutiles à lui-même, c’est qu’il prend conscience en même temps de l’existence d’une autre voie possible, meilleure peut-être pour lui ou du moins conforme à ses aspirations personnelles. Cependant, eu égard que nous sommes tous un modèle unique (notre code génétique en fait foi) sur cette terre, il y a donc probablement autant de conceptions de la liberté que d’individus, apparemment, chacun étant libre de se libérer bien entendu. Reste à savoir de quoi.? En quoi.? Et comment.? Le côté positif étant de faire ce qui nous semble nous convenir individuellement. Chaque jour, les recherches individuelles de liberté se rencontrent, s’harmonisent ou se heurtent. Sur l’aspect positif des désirs réciproques de liberté, s’élève des questions.: Ai-je réellement une liberté.? Jusqu’où va-t-elle.? Peut-elle avoir une fin.? En réponse et de façon générale, chacun désirant satisfaire son ego, à savoir ce qui lui paraît être bon pour lui, cherche à nier autrui, sinon il y aurait arrêt de la liberté, là ou semble commencer celle de l’autre, c’est-à-dire barrière, contrainte et non satisfaction. C’est ici que commence le chemin de la violence.; le plus fort l’emportant.


Au cours des siècles avec son progressif éveil mental et spirituel, l’homme s’est aperçu de l’existence de ses limites intellectuelles et spirituelles. C’est là que commence le chemin de la Sagesse (cf. mon article dans top-philo.fr.: La sagesse.: voie d’intégration spirituelle). En cela, il doit donc découvrir et expérimenter la voie de la sagesse en adoptant une éthique et un code moral, personnel, bien sûr, pour rester équilibré en lui-même et libre par rapport aux autres. Il doit choisir de se libérer des dogmes en choisissant le chemin de la hiérarchie de l’Amour (la lumière) en prenant conscience de plans moraux plus élevés, et non celui de la hiérarchie de la violence (l’ignorance). Le problème de la liberté rejoint celui de la morale, et s’avère être exactement le même sous d’autres mots du vocabulaire. Le mystique apprend donc l’existence de lois auxquelles il est soumis quoiqu’il fasse pour rechercher la liberté, et que ces lois sont bonnes pour lui s’il s’y soumet. Dans le cas contraire, il aura «.sa liberté.», mais sera-t-elle vraiment positive.? Et sera-t-il vraiment libre.? Ou prisonnier de son ignorance.?


Quant à ceux qui admettent l’hypothèse de la réincarnation (cf. mes deux articles dans top-philo.fr.: «.Réincarnation, l’hypothèse qui dérange.» I et II), ils savent qu’il y a une loi cosmique qui dit qu’en toute liberté nous avons choisi notre incarnation conformément à l’hypothèse du karma (cf. mes deux articles dans top-philo.fr.: «.Le karma, ou la causalité projective.» I et II), qui en quelque sorte, nous impose cette incarnation. Le côté positif est donc d’abord de se libérer d’une ignorance certaine qui nous oblige à rester soumis aux pensées et actions des autres qui s’avèrent plus aptes et capables (à savoir responsables professionnels, chefs d’états, responsables religieux, éducateurs de tous poils, la famille, les groupes sociaux, etc., mais aussi le climat, la pluie, le froid, le soleil, les exigences physiologiques, dormir, manger, etc.) mais qui sont autant de barrières à la liberté en imposant leurs vues profanes ou mystiques. Mais est-ce encore cela.? Ne risque-t-on pas quelquefois d’emprunter un chemin présenté par d’autres comme étant la liberté.?


Les plus récentes hypothèses scientifiques extrapolent que l’univers est Un, par conséquent on peut en conclure que tout appartient à ce Un (ou ce Tout), y compris notre corps physique dont nous avons certainement le devoir cosmique d’en prendre soin avec amour, c’est-à-dire de ne pas le soumettre à n’importe quoi. Il a été également pris conscience que tout s’influence réciproquement, que les pensées voyagent et sont captées par tout un chacun, et que l’on connaît la puissance des sons et des syllabes. En fonction de cette condition, il est indispensable de penser, dire ou agir dans l’harmonie envers soi et les autres. Dans le cas contraire nous avons devant les yeux l’horrible spectacle permanent des guerres, des catastrophes humaines ou terrestres et du mal vivre de l’humanité. Pour chacun de nous la liberté est celle de chercher à entrer en contact avec les Maîtres cosmiques, de puiser dans la réserve des pensées, de les harmoniser, selon notre éveil intérieur et de nous les transmettre en toute liberté.


David HUME (1711-1776) complète bien ma version.: «.Mais même si notre pensée semble posséder cette liberté illimitée, nous constaterons, en l’examinant de plus près, qu’elle est en réalité confinée dans des limites très étroites et que tout ce pouvoir créateur de la pensée ne se résume à rien de plus que la faculté de composer, de transposer, d’augmenter ou de diminuer les matériaux que nous fournissent les sens et l’expérience. Quand nous pensons à une montagne d’or, nous ne faisons que réunir deux idées logiques, l’or et la montagne, qui nous étaient déjà familiers. Nous pouvons concevoir un cheval vertueux.; parce que, par notre propre perception, nous pouvons concevoir la vertu.; et nous pouvons l’associer à l’aspect et à la forme d’un cheval qui est pour nous un animal familier. En bref, tous les matériaux du processus de pensée proviennent soit de notre sentiment extérieur, soit de notre sentiment intérieur.: il appartient seulement à la volonté d’en créer le mélange et la composition. Où, pour m’exprimer en langage philosophique, toutes nos idées, ou nos plus faibles perceptions, se calquent sur nos impressions ou sur celles les plus vives.».



1.2. — LES ASPECTS NÉGATIFS DU CONCEPT DE LIBERTÉ SUR LE PLAN MÉTAPHYSIQUE


De ce qui est écrit ci-dessus, on peut également subodorer que les aspects négatifs, de la liberté située sur le plan métaphysique, naîtront du conflit entre nos pensées et nos actes, c’est-à-dire entre notre subjectivité et notre objectivité. Une différence majeure s’impose dès lors dans notre argumentation entre l’entendement profane et la compréhension mystique. La science officielle nous apprend en effet que le surgissement de la subjectivité au premier plan de la philosophie occidentale est un de ces séismes qui apparaissent dans les profondeurs du penser de l’être. C’est ainsi que l’histoire métaphysique du concept de liberté est, pour l’essentiel, l’histoire de son alliance avec la subjectivité. Elle implique une série de seuils qui ne coïncident pas nécessairement avec un progrès dans la description phénoménologique qui, selon l’idéal kantien, se propose de découvrir les structures transcendantes de la conscience.


Trois seuils d’émergence de la subjectivité ont alors pris une signification pour l’histoire profonde de la liberté. Premièrement cette dernière doit être conçue comme infinie pour devenir subjective au sens fort du mot. Hegel souligne sans cesse cette conjonction entre réflexion et infini. Or, cette infinitude est inconnue d’Aristote. Pour lui le pouvoir de choisir n’est effectif que dans un champ limité de délibération au milieu de situations finies. On peut donc souligner ici un aspect franchement négatif de la liberté qui consiste à situer le problème fondamental du choix et l’action effective qui en dérive dans un concept étroit tridimensionnel et fini.


Quand on lit Aristote on constate qu’il n’a pas su amener sa conscience objectivée de la liberté au niveau de sa conscience subjectivée. Sa conception de la liberté se ramène en fait à une notion trop relative et par conséquent erronée. Nous aurions souhaité trouver dans sa philosophie une conception plus vaste du champ d’action de la liberté au moins en ce qui concerne la voie de l’Initié. Cependant, et par la suite, une révolution s’est produite qui a inversé la relation entre l’infini et le fini. Hegel dans «.La philosophie du Droit.» marque dorénavant le tournant du monde grec au monde chrétien sur ce sujet.: «.Le droit de la particularité à se trouver satisfaite, ou ce qui est la même chose, le droit de la liberté subjective, constitue le point critique et central de la différence entre l’Antiquité et les temps modernes. Ce droit, dans son infinité, est exprimé dans le christianisme et y devient le principe universel réel d’une nouvelle forme du monde.».



1.3. – LIBERTÉ ET DÉTERMINISME


La question de la liberté de l’homme, quant aux décisions qu’il prend, est l’une de celles qui a provoqué le plus de controverses chez les plus grands penseurs pendant de nombreux siècles. Aujourd’hui encore, nos philosophes distingués soutiennent des thèses opposées sur cette éternelle question, et le dialogue se poursuit de façon courante dans les pages des revues dédiées à la philosophie. Une bonne partie des controverses sur ce sujet vient d’une confusion des termes, notamment les termes «.compulsion.» et «.déterminisme.». On peut dire que A agit par compulsion quand son action est déterminée par les souhaits et les désirs de B, d’une manière qui est contraire à ses propres souhaits et désirs (il obéit et exécute totalement souvent par nécessité). Le déterminisme signifie essentiellement que tout événement a une cause. À lumière de cette affirmation, il est tout à fait clair que lorsqu’une personne agit par compulsion, il n’a en la matière aucun choix. Autrement dit il est contraint de choisir comme il le fait, et n’a donc aucune liberté. Dans ce cas, le choix qu’il accomplit n’a aucun rapport avec son désir ou sa préférence. D’autre part, si son action est déterminée, il est possible que ses propres désirs et préférences constituent des facteurs déterminants dans les choix qu’il réalise.


Nos concepts sur la liberté butent donc et souvent sur cette définition philosophique du déterminisme, qu’il ne faut pas confondre avec le prédéterminisme. Le déterminisme est seulement la suite neutre de causes et d’effets qu’une fraction importante de l’humanité appelle Karma (cf. mes deux articles sur top-philo.fr.: Le karma, ou la causalité projective). Il n’y a pas de fonctionnement téléologique d’une philosophie déterministe du fait qu’il n’y eut probablement pas de cause première et qu’il n’y aura probablement pas d’effet final.; en un mot, selon un certain nombre de scientifiques actuels, nous sommes probablement dans un univers éternel, continuellement évolutif (des galaxies naissent et disparaissent dans un concept d’éternité), concept difficile à appréhender pour nous qui sommes assujettis à la spatio-temporalité de notre planète. Et ceci, à la fois sur une base individuelle et sur une base universelle. L’acte ou l’événement qui entre dans le processus d’accomplissement est le résultat d’actes ou d’évènements antérieurs qui s’effectuèrent à un moment dans le temps, le moment actuel fait seulement partie d’une suite qui déterminera des événements futurs. De plus, n’importe quelle cause — s’il est possible de l’isoler des causes antérieures — peut produire un certain nombre d’effets en mettant en œuvre le processus d’activité. Ce que l’on peut considérer comme un déterminisme à 100% affirme que toutes les choses sont gouvernées par cette succession karmique ou par cette suite de causes et d’effets et que si une cause était exactement reproduite, l’effet serait identique.


En un premier résumé de réflexion, on peut avancer que la philosophie déterministe s’appuie sur un système conceptuel et logique et que d’un point de vue mystique, elle s’adosse à un système de lois naturelles provenant de l’essence qui gouverne l’univers. Mais quid de la liberté.? Si nous réalisons que nous sommes dans un système naturel, nous pouvons comprendre ce que nous entendons par limitation. Du fait qu’une suite de causes et d’effets ne permet pas l’entrée de la chance ou d’un effet non relié à une cause donnée, nous pouvons connaître les outils dont nous disposons pour notre action. Grâce à cette connaissance, nous pouvons œuvrer avec un potentiel sans limites et par là diriger nos activités à partir de nos pensées et de nos actions. On peut avancer qu’ici le mot clef est «.diriger.».


La liberté et ses limites apparentes prennent alors un tout autre sens. Elles ne sont alors plus véritablement restrictives, mais elles constituent un système ordonné à plusieurs plans de conscience et auquel nous pouvons choisir de nous y accorder et avec lequel nous pouvons travailler sur tous ces plans qu’ils soient physiques, intellectuels ou spirituels. En conséquence, la liberté devient alors une voie illimitée dans laquelle nous pouvons maîtriser certaines activités par la compréhension des lois déterministes toujours présentes. Ce n’est que lorsque nous pensons que la liberté consiste à faire ce que nous souhaitons, sans égard pour le système multidimensionnel en place que nous devenons vraiment des êtres assujettis, voire esclaves. Cette réalisation est la simplicité authentique par laquelle nous nous voyons nous-mêmes comme totalement intégrés dans la dimension universelle du Tout. Sur un certain plan, nous restons des êtres parfaits comme l’est le Tout lui-même. Il est seulement nécessaire que nous le comprenions et le réalisions intégralement sur tous les plans.!



2. — LIBRE ARBITRE OU LIBRE VOLONTÉ


«.La plus grande des libertés est celle qui permet à tout être humain d’appliquer pleinement son libre-arbitre dans le respect de lois humaines et cosmiques.». Manuscrits de l’Ordre Rosicrucien A.M.O.R.C.


Depuis l’aube de notre civilisation occidentale, un sujet polémique perdure depuis longtemps en philosophie et en religion, c’est celui du libre arbitre ou de la libre volonté de l’homme. Ce sujet a été maintes et maintes fois abordé avec les réflexions suivantes.: À quel point sommes-nous réellement libres.? Pouvons-nous agir indépendamment de nos fonctions biologiques et continuer à exister.? Pouvons-nous défier les conditions d’environnement dont la vie dépend et continuer à vivre.? Nous pouvons vouloir nous-mêmes de passer outre la nécessité de respirer ou de nous nourrir. Nous pouvons volontiers opter à ne pas manger ou refuser de répondre à une fonction naturelle de notre organisme. Mais, il nous faut admettre que dans ces situations nous ne sommes pas libres parce que nous sommes assujettis à une dépendance vis-à-vis de ces fonctions et ne pas les satisfaire peut entrainer des effets très graves pour notre organisme, voire la mort. Au sens littéral du mot, être libre signifierait que l’on ne serait pas lié, gêné ou restreint par aucune condition ou circonstance. Cela signifierait une indépendance totale, ou un divorce, vis-à-vis de toutes les influences externes ou internes qui existent dans notre périmètre vital, familial, social, environnemental, etc. Mais, il nous faut constater et admettre que nous sommes organiquement assujettis aux lois naturelles qui composent notre être et la planète Terre. Elles défient notre liberté, du moins l’idée que nous nous en faisons, et elles font partie de nous, cependant nous restons un agent de la force inhérente de la vie et de sa pulsion. Quelqu’un peut choisir de se tuer. En agissant ainsi, il défie l’impulsion immanente de vivre. Il prend sa vie, mais en cela, est-il un être libre.? Il nous faut répondre non à la question, car même dans la mort, la fonction de la nature s’affirme, et de ce fait ce quelqu’un s’ôte la conscience et n’existe plus. Par conséquent, s’il n’est pas, il n’est certainement pas un être libre. De la mort à la naissance il n’y a qu’un pas. Lorsque que l'enfant naît, il n'est ni libre, ni esclave. L'enfant est l'esclave des règlements autocratiques de deux esprits, de deux consciences, celles de ses parents et celles des lois cosmiques et naturelles. Une loi de préférence, ou la faculté de choisir, se développe graduellement chez l'enfant. La croyance au libre-arbitre implique que l'homme a le droit de demander et de choisir ce qu'il préfère. Notre liberté est limitée à la sélection entre les impulsions et les désirs, mais nous ne sommes pas libres de ces impulsions ou de ces désirs.


Au regard de ce qui est dit précédemment, on peut déjà conclure que la plus grande des libertés est celle qui permet à tout être humain d’exercer pleinement son libre arbitre dans le respect de lois humaines et cosmiques (d’autres diront divines). L’exercice approprié du libre-arbitre peut donner à l’homme une liberté qui n’est surpassée que par l’état de liberté qu’il connaissait à l’origine. Quant nous parvenons à comprendre que nous sommes solidaires les uns des autres, nous cessons de poursuivre des buts égoïstes aux dépens des autres membres de la société. Lorsque l’un des membres de la société souffre, est dans le besoin ou est malade, tous les autres en sont affectés. Bien qu’une responsabilité sociale reposant entièrement sur le libre-arbitre de chaque individu n’existe pas vraiment aujourd’hui, on ne doit pas conclure qu’elle ne puisse pas exister dans l’avenir. Collectivement aussi bien qu’individuellement, nous subissons ce que nous méritons.


On ne peut clore ce chapitre sans parler du libre article vu par les mystiques. En effet, d’un point de vue mystique, le libre arbitre est d’origine divine. Pour être précis, c’est la faculté que le Tout (Dieu) aurait accordée à l’homme dès ses origines, afin qu’il puisse évoluer spirituellement sous l’effet de ses propres choix et du karma qui en résulte. Quant à la liberté, il s’agit plutôt d’un droit social que les hommes s’accordent mutuellement. D’un point de vue mystique, cela signifie que l’on peut priver un être humain de sa liberté, mais pas de son libre arbitre, en ce sens que même emprisonné, il pourra et devra toujours faire des choix de pensées, de paroles et d’actions. Certes, ces choix seront plus limités que s’il était libre, mais ils existeront néanmoins et conditionneront ses réactions et souvent même son devenir. Vu cet angle, on peut dire que la plus grande liberté dont puisse jouir un individu est celle qui lui permet d’appliquer sans entrave son libre arbitre, étant entendu qu’il doit lui-même respecter la liberté d’autrui. Malheureusement, force est de constater que des millions d’hommes et femmes à travers le monde n’en bénéficient pas, notamment dans les pays gouvernés par des régimes totalitaires. Ceux qui appliquent ou cautionnent de tels régimes portent non seulement atteinte à la dignité humaine, mais s’opposent également aux lois divines. Tôt ou tard, ils en subiront les conséquences et connaîtront eux-mêmes le sort de tous ceux que l’on prive injustement et arbitrairement de liberté.



3. LE DESTIN


L’apparition, de la notion de destin dans la conscience humaine, paraît antérieure à toute réflexion philosophique, et même à toute religion organisée. Le besoin de mettre de l’ordre, dans le chaos des événements et des phénomènes, amène à leur supposer une unité, à ne voir en eux que les effets d’une force unique ou d’un schéma préétabli, expression d’une volonté plus ou moins personnelle ou d’une nécessité inhérente aux choses. Cette force peut être conçue comme s’opposant aux efforts de la volonté humaine, ou au contraire comme déterminant jusqu’aux actes mêmes par lesquels l’homme croit lutter contre elle. La naissance des religions et la croyance en une Volonté Divine personnelle n’éliminent pas nécessairement la référence au destin ou à la fatalité. Ces notions peuvent certes être identifiées au Divin (Islam), mais aussi coexister avec lui.: les dieux eux-mêmes sont parfois soumis au destin (religion grecque). Ailleurs, l’idée d’un plan préétabli, même si elle n’intervient pas comme telle dans le dogme en vigueur, peut rester sous-jacente et entraîner l’apparition de points de vue théologiques différents. Le cas le plus connu est celui du débat entre «.liberté humaine.» et «.prédestination.», débat qui traverse tout le Christianisme. Hors des religions établies, la notion de destin ou de fatalité joue un rôle important dans les superstitions populaires (contes de fées, magie, divination, astrologie), voire dans la vie courante. Elle est en fait si ancrée dans l’homme, et celui-ci semble répugner si fort à admettre l’idée de contingence ou de hasard, qu’on la voit survivre au déclin ou au rejet des religions traditionnelles et, sous des formes nouvelles (déterminisme, téléologie), tenir une place non négligeable dans la pensée.


Certaines écoles philosophiques et mystiques affirment que le destin de chaque être humain est déterminé par la manière dont il applique son libre arbitre et par le karma qui en résulte. Elles affirment que l’avenir de chaque être humain n’est pas préétabli par Dieu Lui-même, en fonction de Ses seules volontés, car il est avéré que cet être humain semble disposer d’un libre arbitre et que son existence ne se limite pas à une succession d’événements n’ayant aucun lien avec son propre comportement. Tout au long de sa vie, l’homme est confronté à des choix qui le concernent directement, ce qui prouve qu’il a le pouvoir d’agir souvent sur son avenir, en fonction du niveau de compréhension et d’évolution qu’il possède. En conséquence, chaque humain paraît être l’artisan de son destin, car c’est dans sa liberté de pensée, de parole et d’action que demeure le fondement de son évolution spirituelle. Cependant, cette liberté le met face à ses responsabilités karmiques et leurs conséquences en cas d’incompréhensions et de manquements à ses obligations, entre autres, faire le mal et nuire à ses semblables. De toute évidence, une telle liberté est difficile à assumer, ne serait-ce qu’en raison des responsabilités karmiques qui en résultent et des conséquences que cela entraîne dans son existence. Il ne nous est pas donné de comprendre pourquoi le Tout a accordé le libre arbitre à l’homme avec toutes les conséquences, de mal et de nuisance, qui en résultent. On peut seulement imaginer que le Tout, dans son absoluité, désire la Perfection de sa création. Parce que celle-ci est un état de conscience que l’humanité doit atteindre par elle-même, sous l’impulsion de ses propres aspirations sous l’effet de ses choix individuels et collectifs. Et c’est précisément en étant libre de ses décisions qu’elle peut et doit évoluer vers cet état de conscience. Selon le Plan Divin, il était nécessaire que l’homme incarné soit perfectible et participe activement à l’évolution de l’Âme Universelle, telle qu’elle s’exprime sur notre planète. Pour aider l’homme à réaliser sa perfection latente et à l’exprimer dans son comportement, le Tout a institué une loi spirituelle fondamentale.: le karma ou loi de compensation. L'un des principes fondamentaux de cette loi est que, pour chaque peine ou souffrance que nous causons à autrui, nous souffrirons à un degré identique et de la même manière, cela à un moment où la leçon qu'on en retirera fera le plus d'impression sur nous. Et ceci dans la présente incarnation ou dans celles à venir.


De karma en karma les hommes ont accompli, accomplissent, accompliront peu à peu et de plus en plus consciemment les lois divines jusqu’à la spiritualisation totale de la matière terrestre. Tel semble être le destin de l’homme.



4. CONCLUSION


En conclusion, on peut subodorer que la liberté de l’homme n’aura atteint sa plénitude que quand il aura compris, mis en œuvre et abouti à un réel niveau d’harmonisation de ses connaissances physiques et psychiques ainsi que toutes ses actions avec toutes les lois matérielles et spirituelles de l’Univers. Il semblerait qu’il nous est impossible de choisir notre destinée car elle s’avère correspondre à un décret cosmique et divin, mais nous avons néanmoins le pouvoir de la suivre, de l’atteindre de la réaliser. Ce pouvoir s’effectue grâce au libre arbitre et détermine les conditions de la rapidité du voyage (selon le nombre d’incarnations à effectuer) que chacun de nous doit accomplir au nom et par la grâce du Tout, du Dieu de notre cœur. Nous devons donc réfléchir sur les vertus que nous devons mettre en œuvre pour appliquer positivement notre libre arbitre aux situations qui se présentent quotidiennement dans notre existence. L’application positive du libre arbitre sous-entend de notre part une aptitude à maîtriser progressivement le bien et le mal, car le bien vibre en harmonie avec les lois constructives de l’évolution cosmique alors que le mal vibre dans la discordance des principes destructifs d’une apparente involution. Pour ce faire nous devons cultiver les qualités intellectuelles et spirituelles qui contribuent à l’éveil du discernement et ceci ne peut s’accomplir que dans l’art de raisonner correctement et de développer immensément son intuition. Il nous est impossible d’accéder à une forme pure de raisonnement si notre mental n’est pas délivré de toutes les idées reçues, de tous les préjugés, de tous les jugements négatifs, en un mot de tous les conditionnements de notre civilisation. Ceci peut être accompli en épurant progressivement notre subconscient de toutes les fausses croyances et données qu’il a accumulées depuis notre enfance et en les remplaçant par de nouvelles vérités.

Comme nous le savons, nombreux sont les êtres humains qui, de part le monde, ne connaissent pas la liberté et ont un libre arbitre faussé. Nous souhaitons que ces quelques lignes soient un début d’ouverture à leur cécité. L’ère du Verseau a commencer depuis peu de temps, l’Intelligence du Tout doit pouvoir compter sur nous pour que cette Ère nouvelle soit une splendeur pour notre bien-être spirituel et matériel à nous tous.



Philippe Lassire



VOS COMMENTAIRES


Le libre-arbitre est à distinguer de la volonté. Le libre-arbitre est la liberté dans le choix. Ce qui suppose un choix. La volonté semble exister avant tout choix comme une sorte de faculté de l'homme.

Le libre-arbitre n'existe pas. On peut voir que, quoi que l'on fasse, quel que soit notre comportement, nos réponses aux sollicitations du monde, on agit toujours comme on sait faire. Il y a une réponse à la fois et elle est conforme à ce que nous savons. Peu importe ce que nous savons et la justesse de ce que nous savons. La vie est un apprentissage.
Que viendrait faire le libre-arbitre ? S'il y a doute, hésitation, c'est que la vision de la situation ne permet pas l'apparition de la réponse que l'on saurait donner.

S'il y a réponse, ce sera toujours celle que l'on a appris à donner.
Puisque vous parlez de science, c'est confirmé par les dernières observations des neurosciences. Le cerveau a commandé l'action, mis en oeuvre les fonctions nécessaires, nettement avant que le sujet ne prenne conscience de sa décision de faire ceci ou cela et d'agir.

Quant à la volonté, je suggère ce considérer que c'est simplement une déclaration d'intention faite à soi-même.


Merci Jean-Louis de votre commentaire particulièrement pertinent.
Il semble que vous ayez une belle pratique de la réflexion philosophique. Effectivement le libre-arbitre n’existe pas en tant que résultat, eu égard que l’on ne peut passer outre les lois universelles de la nature et celles émises par l’homme sans qu’il y ait des lois en retour, donc de cause à effet, où des retours automatiques à l’action inappropriée ou appropriée. Néanmoins, il faut prendre en considération, que sur un certain plan spirituel, il est parfois possible de se mettre en harmonie avec les lois universelles et c’est là un libre-arbitre intérieur.


Mon très cher Philippe,
Je souhaiterais que tu développes un peu plus que nos échanges par mails sur le mythe de la liberté dans ce monde actuel.
Je t’embrasse très fort et à très bientôt par mail.


Ma très chère Princesse Tara,
Je reconnais que nos mails sont insuffisants sur ce sujet particulièrement important pour nous tous, aussi vais-je tenter de te répondre le mieux possible.

La recherche de la liberté est le désir de se détacher de tout dogme, contrainte, rituel ou loi imposés par un environnement arbitraire qui cherche à faire pression sur un individu pour l’entraîner sur le chemin supposé conforme aux exigences et désirs de cet extérieur, ce dernier étant la société, une de ses fractions, dans laquelle il vit, avec ses lois d’état, son éthique, ses divers codes sociaux, son éducation, sa culture, voire son cadre géographique. Tout ceci est-il bon et supportable pour l’individu ? À cette question commence le désir de liberté dans son aspect positif, quand l’être humain sent que la pression exigée par cet extérieur ne convient pas, et même lui est nuisible pour son équilibre psycho-physiologique et mental. Il est donc bon pour lui de chercher à s’en détacher puisque ressenti intérieurement comme contrainte à lui-même. Cependant, d’une manière générale celui qui recherche la liberté la désire toujours égoïstement, c’est-à-dire pour permettre à l’ego de faire ce qu’il veut, et se satisfaire ; en cela l’être humain marche toujours sur le bord d’un précipice. Par ailleurs, il est également vrai que chaque jour, les recherches individuelles de liberté se rencontrent, s’harmonisent ou se heurtent. Dans l’aspect positif des désirs de liberté réciproques, s’élève une question : jusqu’où va ma liberté ? Peut-elle avoir une fin ? Chacun désirant satisfaire son ego. Dans l’intérêt général de notre société, il est clair que nous devons nous conformer aux lois en vigueur, mêmes si elles sont parfois aux limites du non sens. Cependant en tant qu’individu, par notre éveil mental, il nous est possible de prendre le chemin de la Sagesse et de nous affranchir spirituellement des limites et des contraintes de cette société.

Je t’embrasse de tout cœur et à très bientôt.


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Philippe Lassire
Philippe Lassire
Auteur du site
top-philo.fr



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