"Le traître révèle les secrets, mais celui qui a la fidélité dans le cœur garde avec soin la parole qui lui a été confiée" (Proverbes, XI, 13).
S’il s’était avéré, au cours de mon existence, que j’eusse eu accès à des secrets, il semble normal que je me tinsse coi en toutes circonstances, car par définition, un vrai secret ne se divulgue pas eu égard aux promesses, y compris intérieures, auxquelles on s’astreint. Le sujet est très vaste, car encore faut-il définir le type de secret : défense ? professionnel ? juridique ? médical ? de la confession, d’alcôves ? ontologique ? etc., etc.
Le dictionnaire nous apprend que le mot « secret », du latin secretum, neutre et de secretus, séparé, secret. Qui n’est connu que d’un nombre limité de personnes » qui doit être caché des autres, du public. Selon certains, le secret est un privilège du pouvoir et un signe de la participation au pouvoir. Il est également lié à l’idée de trésor et il a ses gardiens. Il est aussi source d’angoisse par son poids intérieur, tant pour celui qui le porte que pour ceux qui le craignent.
C’est pour avoir révélé à Zeus un secret qu’il tenait de Thémis, que Prométhée fut délivré, sans qu’Héraclès encourût la colère du Dieu suprême, des griffes du vautour qui lui dévorait le foie. De ce secret dépendait le sort des dieux : ce fut l’arme de Prométhée. Il ne s’en servit qu’après avoir plongé Zeus dans une angoisse semblable à la sienne et qu’après avoir obtenu la rupture de ses chaînes. Du point de vue analytique, on pourrait dire que l’aveu du secret libère l’âme de l’angoisse. Le dieu qui en profite, Zeus, c’est l’esprit, dégagé de ses angoisses, qui peut désormais régner sans contraintes ; le sujet qui en profite, c’est tout l’être, qui détenait le secret, et qui se trouve lui aussi libéré de ses chaînes et en mesure de suivre ses orientations spirituelles. Il est sain de se décharger du poids des secrets. Mais celui qui est capable, sans défaillance et sans gêne de garder ses secrets acquiert une force de domination incomparable, qui lui confère un sentiment aigu de supériorité.
Selon l’homme de foi ou le mystique, le Tout (Dieu) dans son infinie sagesse possède seul toute la vérité et la loi de ce grand pouvoir appelé « secret », car le Tout est toujours le plus Secret des Secrets qu’aucun homme mortel n’a jamais vu et qui ne peut se révéler qu’à l’homme intérieur et immortel, car, si le Tout se révélait aux yeux du profane ou de l’homme extérieur, il le regarderait bientôt comme une impossibilité en raison de sa vraie simplicité.
Le pouvoir du secret — le grand pouvoir mystique et soi-disant magique du secret — est toujours présent en nous tous. C’est un pouvoir qui, une fois qu’il est connu et pratiqué, change la vie entière d’une personne, les conditions qui l’entourent, y compris un progrès spirituel aussi bien que matériel. C’est le pouvoir par lequel tous les grands hommes se sont élevés, par lequel toutes les grandes choses ont été accomplies et tout le progrès intérieur et extérieur s’est fait. La totalité du l’univers est basée sur une grande loi qui touche ce pouvoir du secret. Dans le monde entier, il n’y a pas une personne qui puisse nous dire ce qu’est le Tout, car le Tout est un secret pour les hommes. Personne ne peut dire comment est créé le plus petit brin d’herbe ; car cela aussi est un secret. Si toutes les lois secrètes de l’univers étaient révélées, l’homme dans son égotisme essaierait de faire un meilleur travail que celui du Tout et il adviendrait des catastrophes dans l’univers. Car l’homme extérieur, dans le monde matériel, trop souvent se sépare de l’homme intérieur et vient à connaître l’échec. Il refuse de communier avec la voix intérieure et de l’écouter et de permettre ainsi au moi intérieur de créer et de réaliser ce que le moi extérieur désire. Dans cette optique, je vous livre, ci-dessous quatre extraits d’auteurs qui ont travaillé sur le secret.
« … Celui qui désire voir ces vérités doit être en possession de la lumière divine de la raison, que très peu seulement possèdent. C’est pourquoi ceux qui tentent de résoudre les problèmes des secrets divins de la nature par la lecture de livres demeureront dans l’obscurité ; ils sont éloignés de la lumière de la raison par l’éblouissement illusoire de leur intellect trompeur ; ils sont fourvoyés par les ruses des influences astrales extérieures et par les erreurs d’imagination. Ils tombent continuellement dans l’erreur en cherchant au-delà de leur propre moi ce qui existe au-dedans d’eux… Au-dedans de nous se trouve le pouvoir qui produit toutes les choses merveilleuses… En unissant les pouvoirs de la nature et en combinant l’inférieur avec sa contrepartie supérieure, les effets les plus surprenants peuvent se produire. Cette science est par conséquent la plus haute et la plus parfaite de toutes ; c’est une philosophie sacrée et exaltante et le point culminant de tout ». CORNELIUS AGRIPPA, 1486 ( ?) –1535
« Nul homme ne peut apprendre ce qu’il n’est pas préparé à apprendre, quelque proche de ses yeux qu’en soit l’objet. Un chimiste peut révéler ses plus précieux secrets à un charpentier, qui n’en sera jamais plus sage, secrets qu’il ne révélerait pour rien au monde à un chimiste. Dieu nous met toujours à l’abri des idées prématurées. Nous sommes tenus dans l’impossibilité de voir des choses qui nous sautent aux yeux, jusqu’à ce qu’arrive l’heure où nous sommes mûrs mentalement ; alors nous les apercevons, et le temps où nous ne les voyions pas est comme un rêve ». RALPH WALDO EMERSON, 1803-1882
« Un développement progressif a dû avoir lieu dans les Écoles de Mystères, et il semble que certaines d’entre elles étaient entièrement inconnues sous l’ancien règne. Il est impossible de douter que ces « Mystères » faisaient partie des rites égyptiens. On peut donc affirmer que l’ordre élevé des KHÉRI-HEBS possédait une connaissance ésotérique et secrète que ses Maîtres gardaient jalousement. Chacun d’eux, si j’interprète bien l’évidence, possédait une gnose, une connaissance supérieure qui ne fut jamais confiée à l’écriture, et ils étaient ainsi à même d’accroître ou de réduire son champ d’action selon les circonstances. Il est par conséquent absurde de s’attendre à trouver sur les papyri égyptiens la description des secrets qui formaient la connaissance ésotérique des KHÉRI-HEBS » E. A. WALLIS BUDGE (1857-1934).
« Le secret est la possession de l’unité et non la perte dans l’unité. Dieu et l’homme, le monde et l’au-delà deviennent un quand ils se connaissent l’un et l’autre. Leur division est la cause de l’ignorance, de même que l’ignorance est la cause de la souffrance ». SHRÎ AUROBINDO (1872-1934).
Cependant, il y a des millions de soi-disant instructeurs qui sont prêts à nous dire ce qu’est Dieu et qui en attendent le moment, tout comme il y a des savants prêts à nous dire ce qu’est un brin d’herbe. Ils savent et nous savons que l’herbe est faite de molécules ayant certains composants chimiques et que c’est ces molécules sont composées d’atomes, que les atomes sont composés d’électrons (et ce n’est ici qu’une explication simpliste et non la phase terminale et complète) et ainsi de suite. Mais comment et pourquoi les électrons se combinent pour former des atomes, les atomes pour former des molécules et les molécules pour former le brin d’herbe et lui donner sa couleur, sa forme, cela est un secret pour l’homme égotiste extérieur.
Pour les mystiques, l’homme intérieur, la seule partie réelle de l’homme peut connaître et connaît le secret de la création car il utilise ce secret à chaque occasion. Pour eux, les mystiques, le moi intérieur s’étend dans l’espace cosmique et utilise les forces les plus subtiles et qu’il crée la vie dans chaque cellule. Afin de posséder le pouvoir et la capacité de créer les choses il doit aussi posséder le secret de ce pouvoir. C’est pourquoi le moi intérieur peut accomplir ce qu’il désire si ce qu’il désire est en accord avec la loi et l’ordre de l’univers lui-même.
Dans la vie de tous les jours, nous sommes souvent un secret pour nous-mêmes, car c’est souvent la vision des autres qui nous révèle et nous conditionne en ce que nous sommes sur le plan familial et sociétal. Qui, d’entre nous, peut ou ose franchir certaines étapes d’introspections très approfondies de la conscience subjective et du subconscient. Quant à la domination des sociétés dites secrètes par l’application du Secret, dans un but de puissance, c’est également vrai des multinationales, de la plupart des partis politiques, d’une grande partie de l’humanité, car l’homme est un prédateur et un dominateur qui s’accapare très souvent les biens d’autrui au-delà de ses besoins essentiels. Il bénéficie d’un libre-arbitre qu’il met trop souvent au service du monde de l’illusion et non de son être intérieur pour évoluer sur un diapason complet de son être.
L’humanité paraît être un corps physique et spirituel comprenant aujourd’hui plus de 6 milliards d’individus, chacun d’entre eux possédant un génome propre et unique et des empreintes digitales uniques. Chacun d’entre nous est un exemplaire unique d’un corps qui n’a jamais existé avant et n’existera probablement jamais après. Ce qui implique que chacun d’entre nous est différent et ne peut avoir à 100% les mêmes croyances, les mêmes aptitudes, etc., etc. C’est seulement par raison ou ignorance ou intérêt que les hommes se plient aux courants sociétaux et religieux. Mais notre corps n’est-il pas fait ainsi, nous possédons des milliards de cellules, chacune ayant sa propre personnalité, mais appartenant à un organe propre. Imaginons, que ces cellules aient le libre-arbitre et que par exemple des cellules du foie ne jugent pas dignes de fonctionner d’une certaine façon les cellules du cœur et les obligent à fonctionner à leur façon, dans quel état de maladie ce corps serait. Si l’humanité va aussi mal, c’est par le mauvais usage de notre libre-arbitre qui est mis au service de la matérialité absolue, de la fermeture aux autres, voire de la destruction des autres pour satisfaire notre ego.
Pendant les trois premiers siècles de notre ère, l’Empire Romain, a persécuté les Chrétiens, ensuite les Chrétiens se sont persécutés entre eux , jusqu’à nos jours. Pour les victimes, le secret à appliquer n’est pas de dominer, mais de survivre. Aurons-nous, un jour une chance que l’ensemble de l’humanité se tolère et accomplisse l’Œuvre pour laquelle nous sommes là.
Certaines personnes font la confusion entre secret et mystère. Le mot mystère vient du mot myste, personne intronisée aux cérémonies initiatiques qui y eurent lieu du temps où les Mystères Égyptiens (cette Science de la Vie et de la Mort) avaient cours. C’est sur la base de ces Mystères que furent fondés les Mystères de Delphes, d’Olympie, de Dodone, plus encore ceux d’Éleusis, d’Argos et de Chypre, mais aussi les Mystères hébraïques, notamment la Kabbale. Chaque sanctuaire de la plupart des grands temples accueillait ces cérémonies.
Aujourd’hui, chaque créature est un mystère à quatre point de vue :
1) Du point de vue épistémologique parce qu’il nous arrive régulièrement de nous tromper sur les êtres et les choses, et que ce que nous en connaissons est de beaucoup moindre à ce que nous en ignorons ;
2) Du point de vue psychologique parce que les changements dont témoignent les êtres sont moins l’effet d’une modification de leur identité qu’un effet du déplacement de leur psychisme sur le réseau infini des possibles ;
3) Du point de vue éthique parce que les êtres sont libres par nature, et que cette liberté leur sert bien malheureusement à s’adapter, suivant leur besoin du moment, aux nécessités fluctuantes des circonstances et des situations. En s’adaptant de la sorte, les êtres, véritables caméléons, nous paraissent nécessairement changeants voire même contradictoires : or, non seulement ces contradictions nous empêchent de croire à la fixité de l’identité des êtres, et nous retirent par là la possibilité de les juger ; mais encore l’origine de ces métamorphoses nous interdit d’attribuer aux êtres une identité qui est en réalité celle de la situation extérieure qui les conditionne et détermine ;
4) Enfin du point de vue ontologique parce que les réalités particulières ou créatures sensibles sont moins réelles que les réalités universelles ou lois ontologiques et éthiques qui les constituent et animent.
En conclusion à ces quelques lignes, je dirais que le Silence conserve l’Énergie et est primordial à la conservation de notre vie. Nous devons garder le silence (être secret). Gardons secrets nos plans et les choses que nous avons l’intention de faire car ce n’est que nous pouvons espérer posséder l’énergie mentale nécessaire à la réalisation de notre objectif. Le secret c’est la conservation de l’énergie mentale — l’énergie nécessaire au succès.
Philippe Lassire
VOS COMMENTAIRES
Ce qui m'apparaît à prime abord comme le plus secret de tous, bien qu'à son endroit on parle plus volontiers de mystère, est celui qui concerne l'éternité, la mort, le temps ; encore que l'homme soit parvenu à en percer quelques-uns dans le domaine de l'astro-physique par exemple. Les progrès considérables de la science ont ouvert un large champ d'investigation à l'homme contemporain, en lui permettant de résoudre bien des secrets qui entouraient son passé, sa condition, sa survie et le milieu naturel dans lequel il évolue. Ainsi ont été résolus ceux de l'atome, des hiéroglyphes, des pyramides, des templiers et de certaines civilisations disparues.
Mais là, nous sommes dans ce qu'il convient de nommer le secret respectable, c'est-à-dire la méconnaissance de ce qui a existé avant nous ou plus simplement ce qui existe en dehors de nous et qui reste pour nous indéchiffrable. On sait que l'existence de l'homme baigne dans le mystère et que celui de ses origines n'est pas le moindre. Mais il est des secrets qui sont beaucoup moins respectables, parce qu'ils concernent notre vie personnelle, familiale, sociale, communautaire et relèvent de l'intimité et de la confidentialité relative à chaque personne. Qu'en est-il alors ? Le secret change-t-il de nature, d'importance, de résonance, parce qu'il est tantôt celui de l'existence dans son essence, tantôt lié à notre seule existence quotidienne ? Il y eut des secrets de guerre pour lesquels des hommes et des femmes donnèrent leur vie, des secrets d'état, des secrets de famille que l'on protège jalousement. En définitive, le secret est multiple et c'est pourquoi il est parfois le subterfuge du mensonge, parfois l'honneur de notre conscience, parfois irréductible et impossible à dévoiler. Il y a ainsi le secret de polichinelle et le secret-défense, la simple cachotterie et le secret des coeurs, le secret de fabrication pour l'artisan et être mis au secret...pour celui qui est en détention. Il est soit le fait d'une déontologie, soit celui d'un procédé. Personne n'échappe au secret, personne ne vit sans secret. Il existe dès lors que l'homme use d'une stratégie.
Armelle Barguillet Hauteloire
http://mon-bloghauteloire.blogs.allocine.fr/
Le secret est difficilement applicable pour l’individu sans avoir eut, au préalable, une certaine pratique du silence. Faire silence s’apprend car il s’agit de bien autre chose que le fait de se taire.
Ce qui est en question, c’est la capacité de détachement de l’individu nécessaire pour vivre pleinement chaque instant de la vie communautaire sans être distrait par des préoccupations personnelles, de quelque nature qu’elles soient, car chacun d’eux porte et transmet le secret. Petit à petit, s’il adopte l’attitude juste faite d’humilité, d’écoute attentive, de communion avec la beauté qui l’entoure, de persévérance aussi, il découvre un monde nouveau. Ses sens s’éveillent à l’harmonie de l’univers. Le silence est par nature harmonieux, sans dissonances ; il unit les êtres qui le pratiquent. Lorsqu’il est établi naît une harmonie secrète en l’homme et son environnement, l’entendement et le regard s’ouvrent, l’intuition jaillit pour atteindre le centre immuable, le cœur vivant de toutes choses.
Le silence est une véritable gestation ; il crée le milieu favorable à la naissance d’une sensibilité communautaire qui perçoit la richesse animant chaque instant vécu dans son environnement, sans y créer de maux.
Quand j'étais enfant, personne ne souhaitait me confier quoi que ce soit car j'éprouvais toujours un grand plaisir à le "rapporter", non pour nuire, mais pour faire partager ce qui s'était nimbé de la joie d'être "la seule à savoir" (parmi tous les autres qui savaient bien sûr). Je garde en moi des secrets malgré tout, des sympathiques, et je vais tenter d'exploiter à fond votre dernière phrase qui me touche particulièrement : le Silence conserve l’Énergie et est primordial à la conservation de notre vie.
Pourquoi cette phrase m'a t'elle touchée ? Mystère.... c'est un secret. Merci en tout cas de mettre votre connaissance à notre portée, c'est vraiment très agréable et nous permet de réfléchir autrement qu'avec nos propres idées qui parfois, je l'avoue du moins pour moi, sont un peu superficielles.
Amicalement.
C’est toujours avec un réel plaisir que je lis vos commentaires, même si cette fois-ci ils se devaient d’être tenus secrets pour qu’ils puissent s’intégrer dans l’ambiance du thème. Nous sommes tous différents, je l’ai écrit moult fois. Chez vous, on ressent un caractère solide avec au fond une forte émotivité, une exceptionnelle activité et des réactions rapides. Malgré les apparences et votre verbe, vous êtes loin d’être maniable. Vous avez une force de caractère qui laisse présager un courage indomptable. Mais je dois m’arrêter là, sinon, je romps le secret de votre personnalité.
En ce qui concerne ma phrase finale « Le secret c’est la conservation de l’énergie mentale — l’énergie nécessaire au succès ». Notre plus grande erreur à nous tous, c’est notre dispersion à tous les niveaux de notre être, principalement par notre bavardage, ce qui implique une faiblesse d’application de toutes les ressources de notre être, y compris les forces psychiques et spirituelles. L’économie de ces dépenses d’énergie va potentialiser notre psychisme pour le but recherché.
Afin sachez que j’apprécie beaucoup vos interventions (surtout ce qui se cache derrière le verbe) et j’ai beaucoup d’amitié pour vous.
Amicalement.
Je me suis essayé à la lecture de cet article et des commentaires associés. Je n'ai pas compris grand chose !
J'ai déjà vécu ce sentiment étrange face à une peinture de style "cubisme" : un mélange d'expectative et de doute...
J'ai compris depuis que je n'avais jamais été "éduqué" à la peinture... La balle est dans mon camp.
A ma décharge je dois dire que j'envisage l'intelligence comme l'art de simplifier le réel et non de le rendre plus complexe.
Seul le regard porté rend complexe. Quoi de plus simple qu'un cailloux, quoi de plus complexe qu'un cailloux ?
Et quoi de plus simple qu'un secret ?
Bonne continuation
Votre remarque est très pertinente, mais un article sur le secret se devait d’être difficile à interpréter, autrement cela n’avait plus rien de secret. Cependant, je suis sûr qu’avec votre intelligence, vous allez percer très rapidement le secret de l’article.
Secret et silence. Le secret ne peut être applicable et maîtrisé sans une réelle pratique du silence. Le silence est une terre où expire la voix du monde et où le monde n’existe plus. Par lui, l’homme oublie ce qui est autour de lui, ce qui est simplement à lui, pour revenir à lui-même, le retour à soi restant la condition liminaire pour cheminer à la rencontre de son maître intérieur.
Ce n’est que par le silence que peuvent s’effectuer la descente en soi, l’introspection, le mise en pratique des préceptes comme « Connais-toi, toi-même et tu connaîtras l’univers et les dieux » de Thalès de Milet. C’est également dans le silence que se développe la démarche de méditation et concentration du Bouddhisme, qui doit conduire à la prise de conscience de l’impermanence de tous les agrégats, pour déboucher sur la cessation de la souffrance. Selon les traditions, il y eut un silence avant la création ; il y aura un silence à la fin des temps des temps. Par cette présente application nul secret ne peut être dévoilé inconsidérément.
Bien amicalement.
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