Pensée 1. «.Les demi-initiés, reconnaissant la non-réalité relative de l’Univers, s’imaginent qu’ils peuvent défier ses Lois. Ce sont des sots insensés et présomptueux qui vont se briser contre les écueils et que les éléments déchireront à cause de leur folie. Le véritable initié connaissant la nature de l’Univers, se sert de la Loi contre les lois, du supérieur contre l’inférieur, et par l’Art de l’Alchimie, il transmute les choses viles en des choses précieuses.; c’est ainsi qu’il triomphe. La Maîtrise ne se manifeste pas par des rêves anomaux, des visions et des idées fantastiques, mais par l’utilisation des forces supérieures contre les forces inférieures, en évitant les souffrances des plans inférieurs en vibrant sur les plans supérieurs. La Transmutation, non pas une négation présomptueuse, est l’épée du Maître.». Le Kybalion (Hermès Trismégiste).
1 — POLYTHÉISME OU MONOTHÉISME DE LA RELIGION DE L’ancienne ÉGYPTE ?
L’Égypte antique a-t-elle été monothéiste ?
Aborder le thème du monothéisme en Ancienne Égypte est un exercice aussi passionnant que périlleux. Si les spécialistes partagent leur opinion sur de nombreux points, leurs conclusions divergent sensiblement, et je ne n’ai pas la prétention de donner ici une réponse définitive, mais seulement de proposer quelques éléments de réflexion.
Appartenant nous-mêmes à un monde judéo-chrétien, de nombreux préjugés peuvent nous empêcher d’analyser sainement d’autres formes de pensée religieuse que la nôtre. Les spécialistes ont souvent eux-mêmes une religion et jugent celles des autres avec condescendance. Mais le mystique qui vénère le «.Dieu de son cœur et de sa compréhension.» sait qu’avec un cerveau limité, il ne pourra jamais avoir une connaissance complète du Divin, si ce n’est par l’expérience non intellectuelle du contact et de la fusion de son individualité dans le Grand Tout. Il serait également vain de vouloir à tout prix faire de l’Égypte ce que nous voudrions qu’elle fut.: elle a bien plus à nous apprendre ainsi.
Quelques définitions.
Selon les dictionnaires, le monothéisme désigne la forme de religion selon laquelle il n’existe qu’un Dieu unique, ce qui exclut explicitement tout autre dieu. L’histoire des religions ne retient généralement que quatre grandes religions monothéistes.: le Judaïsme, le Zoroastrisme, le Christianisme et l’Islam. Le polythéisme, lui, admet l’existence de plusieurs dieux. Mais cette dernière définition est celle des monothéistes eux-mêmes qui lui donnent presque toujours une connotation négative. Ils ont cherché à rejeter et à ridiculiser des formes de pensées différentes auxquelles ils ne comprenaient pas grand-chose, cependant très riches, et à imposer par la force l’idée de leur vrai Dieu. Ils ont souvent fait l’amalgame entre croyances populaires, certes grossières, et systèmes de pensée où l’homme communiait avec les multiples grandes forces de l’Univers, manifestations d’un Principe Unique.
Les apparences polythéistes.
Partant de là, il semble évident que l’Égypte ancienne, ait pratiqué le polythéisme. Dieux et Déesses se comptent par centaines et présentent une multiplicité d’aspects et de noms. Mais nous verrons plus loin qu’il faut soigneusement distinguer entre la foi des gens du peuple qui n’est pas exempte de grandeur et celles d’individus, peu nombreux, mais d’un niveau de conscience très élevé. La même dichotomie existe aujourd’hui encore au sein de toutes les religions du monde. Malgré les apparences, de nombreux indices et de nombreux textes montrent que malgré un «.polythéisme de forme, la religion égyptienne tend vers un monothéisme de fond.», même en dehors de l’époque d’Akhenaton, comme nous allons tenter de le démontrer un peu plus loin.
Parallèle avec le monothéisme chrétien.
Toutefois, la frontière entre polythéisme et monothéisme n’est pas simple à placer pour un observateur athée ou strictement neutre. Pour un observateur non chrétien, le monothéisme du chrétien peut ne pas présenter des caractéristiques d’une rigueur absolue. Par exemple, la notion de Trinité est condamnable aux yeux d’un musulman. Le chrétien ordinaire lui-même a souvent du mal à comprendre la nature exacte de Dieu le Père. Les différences, qui existent entre Dieu, Jésus, le Christ et le Sacré-Cœur, sont pour lui des plus confuses. Cependant, il comprendra que «.tout cela, c’est un peu pareil.». Quant au protestant, il n’admet pas le culte des saints et le musulman croit vraiment qu’il s’agit de polythéisme lorsqu’il entend parler de Notre-Dame de Lourdes ou encore de Notre-Dame de Fatima. Le Catholique n’y voit que des aspects ou des manifestations différentes de la seule et unique Vierge Marie. Le Chrétien ne comprend pas qu’on puisse adorer un animal, mais il ne verra pas malice à implorer l’agneau de Dieu pour qu’il prenne pitié de lui, ni à représenter l’Esprit-Saint sous la forme d’une colombe. Il répondra, à juste titre, qu’il ne s’agit là que de symboles, et que l’animal en lui-même n’est pas adoré. Vous aurez bien compris qu’il ne s’agit pas ici de polémiquer sur la nature du monothéisme chrétien, mais bien de faire comprendre que le Divin est difficile à appréhender, et que l’être humain, au raisonnement fini, a beaucoup de mal à imaginer l’infini divin. Même le musulman, qui ne plaisante pas avec la stricte unicité divine, éprouve le besoin d’invoquer Dieu sous 99 adjectifs. Tous les exemples ci-dessus ont été amenés pour mieux faire comprendre comment les anciens Égyptiens, apparemment polythéistes, concevaient le Divin, si nous voulions bien, encore une fois, faire taire certains préjugés.
Les tendances monothéistes égyptiennes.
De nombreux égyptologues ont vu dans les textes «.polythéistes.» qu’ils étudiaient des tournures inattendues. Quand on lit les fameux livres de sagesse qui furent rédigés depuis l’Ancien Empire jusqu’à l’époque ptolémaïque, on est stupéfait de constater que les auteurs parlent simplement de «.Dieu.» au singulier, et sans autre précision. Par exemple, on lit dans les Maximes de Ptahhotep, vers 2500 avant JC.: «.Ce ne sont pas les dispositions des hommes qui se réalisent, mais le dessein de Dieu.». Sous la X° dynastie, dans l’Instruction pour le roi Mérikaré, on trouve encore.: «.Dieu connaît celui qui agit pour lui.». Même dans les contes, on trouve des expressions similaires. Ainsi le conte du Naufragé déclare.: «.On a rendu grâces et Dieu a été adoré.». Et plus loin.: «.Vois.: Dieu a fait que tu vives.». On pourrait multiplier les exemples du même genre. Plus surprenant encore. Bien avant Akhenaton — le pharaon mystique et monothéiste — les Textes des Pyramides déclarent que le dieu Néfertoum (le lotus primordial) est «.sans égal.» et, plus tard de nombreux hymnes à des dieux divers s’adressent à eux dans ces termes.: «.Ô Dieu unique qui n’a pas son égal.!.» Sous Amenhotep II (1430 avant JC), le fameux hymne à Amon Rê conservé au Caire déclare.: «.Il est l’Unique, il n’y en a pas d’autre à part lui parmi les dieux.». Et plus loin, à deux reprises, Amon est appelé «.Unique des Uniques.».
Pour l’Égyptien, aucune contradiction dans tout cela.: pour lui, chaque divinité, en un instant précis est le Dieu Unique sans égal. Car chaque dieu n’est que l’un des aspects du divin tout entier. Il n’est pas possible de réduire à un seul nom, à un seul aspect, à une seule définition. On peut parler, sans risque de grossière erreur de monothéisme à facettes, car il y eut toujours, en Égypte, à l’arrière-plan du polythéisme incontestable, la croyance très générale en l’universalité et l’unicité d’un être divin, sans nom,sans forme, mais susceptible de les revêtir toutes. Cette forme de pensée où «.chaque dieu est compris comme unique.» peut surprendre, mais elle cache une grande sagesse.: celle qui refuse d’incarcérer le Divin dans des geôles dogmatiques et restrictives.
Quelques exemples simples.
Pour mieux faire comprendre le point de vue égyptien, prenons l’exemple d’une pièce de monnaie. Elle a un côté pile et un côté face. Quel est le «.vrai.» côté de la pièce.: le pile ou le face ? Question absurde, car on perçoit la totalité de la pièce par un seul de ses côtés. Et il est même impossible d’en voir les deux côtés en même temps sans utiliser d’artifice. Malgré un double aspect, la pièce est «.une.», et «.chacun.» de ses côtés s’identifie à la pièce toute entière.
Encore une analogie.: le terme «.argent.» peut être compris de très nombreuses façons selon la culture, les besoins ou la richesse d’un individu. Pour un clochard, ce sera une pièce d’un euro. Pour un homme riche, une liasse de billets de 50 euros, et pour le spéculateur, une transaction passée sur un clavier d’ordinateur. Pour eux tous, c’est toujours de l’argent. Mais il se concrétise sous des aspects très différents selon les circonstances. Il en va de même pour la compréhension du Divin. À tout moment, «.Un fidèle égyptien pouvait créditer de tous les attributs du pouvoir divin une quelconque divinité qui était à ses yeux le dieu le plus important. Un dieu qui pour eux signifie le Tout à un moment précis.».
Le multiple manifeste de l’Unique.
Un autre phénomène très intéressant attire l’attention de tout égyptologue.: le syncrétisme. Contrairement à une idée reçue, l’Égypte et sa religion ont beaucoup évolué au cours des siècles, et les théologiens ont tenté, souvent avec un grand bonheur, de réunir plusieurs divinités en une seule, lorsqu’ils leur trouvaient des fonctions proches ou complémentaires. C’est ainsi que l’on voit des représentations d’Hathor (coiffée de cornes enserrant un soleil) avec un texte hiéroglyphique d’accompagnement qui la décrit sans ambiguïté comme étant Isis. Nombreuses sont les représentations d’Hathor allaitant Horus alors que ce rôle devrait être dévolu à Isis sa mère. Le soleil lui-même, pourtant unique dans son aspect, est appelé Khépri à son lever, Rê lorsqu’il atteint le zénith et Atoum à son coucher. On senti bien ici que l’Égyptien a besoin de multiplier les noms et les qualificatifs d’un dieu pour en mieux comprendre la nature, tout comme la nature du Dieu des chrétiens ne peut s’imaginer qu’à travers le Père, le Fils et le Saint-Esprit. Selon le même processus, certaines fresques nous montrent une divinité aux attributs composites dont les textes nous disent qu’il s’agit de Ptah-Sokaris-Osiris. Trois en un, en quelque sorte. Une scène de la merveilleuse tombe de la reine Néfertari, épouse de Ramsès II, montre Isis et Nephtys protégeant Osiris dont la tête est curieusement celle du bélier solaire. Mais le plus extraordinaire est la légende qui encadre la scène. À droite, on peut lire.: «.C’est Rê qui repose en Osiris.» et à gauche.: «.C’est Osiris qui repose en Rê.». Voilà bien un texte des plus admirables où l’Égypte nous montre sa compréhension du Divin Rê, c’est le dieu solaire par excellence, dieu de la renaissance éternelle à travers le cycle solaire, et Osiris, Souverain de l’Éternité, celui de la renaissance éternelle à travers les cycles terrestres et végétaux. Les forces de la lumière et celles de l’obscurité de la terre se combinent, se compètent, se fondent totalement l’une dans l’autre tout en gardant leur identité propre. Deux divinités réunies pour manifester une grande loi de l’univers.
Un texte inscrit cette fois dans le très célèbre chapitre 17 du Livre des Morts dit.: «.Je suis “celui aux Deux Âmes“ qui réside dans ses “Deux Oisillons“. Qui est-ce donc ? C’est qu’Osiris, lorsqu’il entra à Mendès, y trouva l’âme de Rê. Alors l’un embrassa l’autre, et il en est résultat “Celui aux Deux Âmes“.». Même la façon naïve en apparence seulement, d’illustrer comme au paragraphe précédent ce que les mystiques d’aujourd’hui appellent la loi du triangle. Enfin, une dernière citation pour montrer comment l’Unique se manifeste dans le Multiple, selon une conception datant de Ramsès II et qui présente un caractère évident de parenté avec le concept chrétien de la Trinité.: «.Trois sont tous les dieux.: Amon, Rê et Ptah. Ils n’ont pas leur semblable. SON nom est caché en tant qu’Amon, SON visage c’est Rê et SON corps c’est Ptah… Ainsi, Amon, Rê et Ptah, cela fait trois.». Il est question de trois dieux, mais l’adjectif possessif SON est employé comme s’il s’agissait d’une seule entité. Ici on est tenté de comparer Amon au Noùs, Ptah au Logos et Rê au pneuma, Bien que de tels rapprochements n’aient pas un caractère vraiment scientifique, on peut seulement évoquer un air de parenté.
Le monothéisme d’Akhenaton.
Dans toute étude sur le monothéisme, la religion d’Akhenaton — qui régna quelque 17 ans, de 1371 à 1354 environ avant ère — prend toujours une dimension particulière. Son histoire reste aujourd’hui très méconnue et pose de nombreuses énigmes. Il reste encore à fouiller plus des deux tiers du site où il a vécu. Dans cette XVIII° dynastie qui a fait d’Amon, dieu jusqu’alors assez obscur, la divinité prédominante de l’État, les prêtres ont acquis une puissance telle, par manque de vigilance des rois, qu’ils empêchent Pharaon de régner comme il le devrait Amenhotep III et son fils Amenhotep IV sont d’accord pour mettre un terme à ce pouvoir exorbitant et inacceptable, et qui d’ailleurs n’existe que par décision royale. En l’an 5 ou 6 de son règne Amenhotep IV abandonne Thèbes, la capitale traditionnelle de la dynastie, et fonde une ville nouvelle où il va demeurer.: «.l’Horizon d’Aton.». Puis il dépossède le clergé d’Amon, le privant de ses privilèges, de ses biens et de son autorité. En l’an 6, fait unique jusqu’alors dans le passé égyptien, il change son nom d’Amenhotep, «.Amon est satisfait.» en celui d’Akhenaton, «.serviable envers Aton.» ou encore «.Âme divine d’Aton.», les deux traductions étant complémentaires. Le dieu Amon devient proscrit et son nom effacé, martelé jusqu’au sommet des obélisques. Tous les dieux ancestraux sont éliminés pour n’en conserver qu’un seul , le dieu solaire Aton représenté par un soleil dont les rayons se terminent par des mains. Devant les narines des personnages royaux, les rayons présentent des Croix de la Vie éternelle. Aton, Père et Mère des hommes, se manifeste en tant que tels dans le roi et dans la reine Néfertiti.
Une première remarque s’impose.: Aton n’est pas un dieu inventé par Akhenaton. En langue égyptienne, c’est à l’origine un nom commun qui désigne le disque solaire. Aton est déjà cité dans les Textes des Pyramides. La nouvelle religion s’inspire fortement de la théologie d’Héliopolis, la «.Cité du Soleil.», mais elle présente une caractéristique révolutionnaire.: il existe «.un dieu solaire unique.», toutes les autres divinités étant ignorées. Pour un Égyptien de cette époque, cela est proprement inconcevable, car toutes les «.facettes.» permettant autrefois d’exprimer le multiple dans le Divin ont été éliminées au profit d’une seule. Sans vouloir entrer dans des polémiques de spécialistes, nous pouvons admettre qu’il s’agit bien là de monothéisme. Toutefois, nous allons constater qu’il n’est pas aussi rigoureux qu’il y paraît, du moins pendant la première période du règne d’Akhenaton.
Aspects de la théologie «.amarnienne.».
Fait exceptionnel, la définition théologique du nom d’Aton est inscrite dans deux cartouches, comme pour un roi terrestre célébrant son jubilé. Durant les huit premières années de règne, ces cartouches déclarent.: «.Il est vivant, Rê-Horakhty qui se réjouit à l’horizon en son nom de Chou qui est dans le Disque Solaire.». Nous y trouvons les noms de Rê, d’Horus et de Chou (la lumière). Rê et Horus sont associés par syncrétisme pour former Rê-Horus-de-l’Horizon, en égyptien.: Rê-Horakhty. Cette première constatation n’incite pas à penser qu’il s’agit d’un monothéisme très rigoureux. Par ailleurs, Akhenaton fait souvent suivre son premier cartouche de l’expression «.vivant selon Maât.», car Maât fille de Rê est toujours à l’honneur en sa qualité de Justice, de Vérité et d’Équilibre Cosmique. De plus, à cette époque, elle symbolise aussi le souffle vital. Il faut encore ajouter qu’une des stèles frontières qui entourent le site de Tell el-Amarna déclare.: «.La tombe du taureau Mnévis sera creusée dans la montagne orientale de l’Horizon d’Aton, et il y sera enterré..» Rê, Horus, Chou, Maât fille de Rê et le taureau Mnévis, que d’éléments insolites et troublants dans un contexte que nous avons déclaré monothéiste.! Cette remarque n’aurait pas échappé à Akhenaton lui-même, car il a dû agir sciemment pour préparer l’Égypte à une nouvelle étape, celle qui commence en l’an 9 de son règne. En effet, la théologie évolue et deux nouveaux cartouches pour Aton apparaissent.: «.Il est vivant, Rê Souverain de l’Horizon, qui se réjouit à l’horizon.» «.en son nom de Rê le Père qui vient dans le disque solaire..» Cette fois les noms d’Horus et de Chou disparaissent, mais celui de Rê subsiste.
En fait, seul est adoré le principe divin universel.: Rê, créateur et père de tous les hommes. Aton, le Disque Solaire, en est la manifestation visible sur toute la surface de la Terre et accessible à tous les peuples. Ainsi, le soleil Aton fait l’objet d’un culte parce que le principe absolu divin, Rê le Père, vient s’y manifester.
Seul le pharaon connaît les desseins de ce dieu qui n’est même pas nommé «.netjer.» comme les autres divinités. «.Tu est dans mon cœur, et personne ne Te connaît excepté Ton fils Nefer-Kheperou-Rê car tu l’as rendu savant dans la connaissance de tes plans et de Ta puissance.». Ainsi, Akhenaton est le seul intermédiaire entre Dieu et les hommes, et c’est à ce titre qu’il dispense un enseignement. On pourrait dire.: «.il n’y a pas d’autre Dieu qu’Aton et Akhenaton est son intermédiaire.». Longtemps après, l’Islam adoptera une profession de foi fort similaire. Le Christ lui-même s’exprimera en termes presque identiques.: «.Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie. Nul ne va au Père que par moi. Si vous me connaissez, vous connaîtrez aussi mon Père.» (Évangile de Jean). Un point cependant qui ne laisse pas de surprendre voir de créer un malaise.: la religion amarnienne ignore, comme on s’en doute le dieu Osiris. Et si Akhenaton se fait représenter en posture osirienne, l’au-delà ne semble montrer rien d’autre que le pharaon lui-même, toujours intermédiaire entre Dieu et les Hommes.
Les titres de gloire d’Akhenaton
Akhenaton passe souvent pour l’inventeur du monothéisme. Mais les modestes réflexions qui précèdent montrent en filigrane, l’existence de cette conception dans les époques antérieures. Il n’a fait que radicaliser une idée en gestation depuis l’Ancien Empire. Sa pensée religieuse a été jugée hérétique par ses successeurs car totalement opposée au principe traditionnel du Divin unique se manifestant dans le divin multiple, même si le Grand Hymne de la tombe d’Aÿ déclare.: «.Tu crées en permanence des millions de formes de Toi-même, Toi qui est l’Unique.». Les mots traditionnels ne changent pas, mais ils ne signifient plus exactement la même chose qu’autrefois.
Il s’adonne entièrement à l’amour divin, mais il finit par négliger les affaires de l’État. Il refuse obstinément la guerre, mais il causera involontairement un bain de sang dans les territoires du Moyen-Orient soumis à l’Égypte faute d’y avoir envoyé quelques centaines d’archers pour le simple maintien de l’ordre. Il s’illustre surtout en déclarant que le soleil brille pour tout le monde, que tous les hommes sont égaux, même si les races présentent des caractères spécifiques, dans une Égypte xénophobe, pour ne pas dire raciste. C’est le premier homme de l’histoire, surtout en tant que chef d’État, a avoir proclamé l’égalité des hommes devant Dieu.: «.Tous les pays étrangers, tu fais qu’ils vivent, car tu as placé un Nil dans le ciel pour qu’il descende sur eux et forme des vagues… pour irriguer leurs champs dans leurs territoires.» (Le Nil céleste est celui qui donne la pluie). C’est peut-être là son plus beau titre de gloire.
Autre élément important et positif de sa nouvelle religion.: la tolérance (sauf bien sûr envers ce qui touche Amon et les dieux de l’ancien panthéon). Cela s’inscrit bien dans la tradition égyptienne. Akhenaton dépossède les prêtres d’Amon, mais ne les fait pas tuer. Les proches du roi adoptent ses idées et suivent ses enseignements souvent par simple opportunisme, mais parfois aussi avec sincérité et conviction. Quant à la masse populaire, elle ne comprend rien à ces réformes et continue discrètement à adorer les divinités qui lui étaient familières. Toutefois, Akhenaton ne sévit pas. Les fouilles d’Amarna ont montré l’existence de sanctuaires privés consacrés à Amon au sein de la cité d’Aton.
Cette brève expérience de dix-sept ans environ, goutte d’eau dans l’océan de l’Histoire, va pourtant marquer les siècles futurs d’une façon profonde, même si les successeurs — surtout à partir de Ramsès II — ont tout fait pour en détruire la mémoire. Précurseur de la pensée de Moïse, de Jésus et de Mahomet, son amour fou de Dieu et des hommes fascine les mystiques d’aujourd’hui et tous les hommes épris de pur amour, de tolérance et de paix. Ces mêmes mystiques ont tendance à en rajouter parfois un peu trop sur cet homme si attachant. Les faits historiques demeurent cependant plus tenaces que certaines pieuses élucubrations, et le meilleur hommage qu’on puisse rendre à sa mémoire consiste encore à mieux s’informer sur son environnement, sa vie et son œuvre, et surtout à s’inspirer des qualités morales dont il a fait preuve, et à «.vivre selon Maât.».
Hénothéisme
Revenons à notre étude du monothéisme avant et après Akhenaton. Nous avons pu constater que, sous les dehors d’un polythéisme apparent, se cache un monothéisme latent non strict, à savoir l’adoration d’un dieu considéré comme unique à un instant donné et représentant tel ou tel aspect particulier d’un être divin suprême impossible à imaginer sans sa totalité. Ce type de monothéisme a à été appelé «.hénothéisme.» par les spécialistes. Étymologiquement, c’est le même mot.: «.mono.» est d’origine latine et «.héno.» d’origine grecque. Ces deux préfixes signifient l’un comme l’autre «.un, unique.». Toutefois, le terme hénothéisme semble mieux approprié pour désigner un monothéisme non strict.
Les leçons de l’ancienne Égypte
Il nous reste à tirer les leçons que nous propose ce prodigieux passé. Dieu ne peut être limité à un seul concept, et personne ne peut affirmer que l’idée qu’il se fait de Dieu est la meilleure. Pendant trois millénaires, l’Égypte n’a pas connu de graves guerres de religion, contrairement à l’Europe chrétienne dite civilisée. Certes, on a pu compter ça et là des batailles rangées pour de stupides querelles de tabous non respectés ou d’autres motifs ridicules, mais hormis ces cas plutôt isolés, de véritables guerres fratricides pour des raisons de dogmes ne se sont jamais produites. Les horions pouvaient pleuvoir pour des raisons futiles, mais jamais parce qu’un homme adorait une autre divinité, que celle de son voisin.
Dans notre monde qui a souffert tant de maux du fait de persécutions religieuses, qui a inventé l’Inquisition, le bûcher pour les hérétiques, qui a converti des peuples dit païens au vrai Dieu par la force, on est encore capable aujourd’hui d’emprisonner et de tuer d’autres êtres humains pour motifs religieux, et les intégristes e tous poils distillent de par le monde le détestable venin de leur intolérance. Dans ce domaine, la civilisation égyptienne nous offre un modèle à suivre.
Elle nous apprend aussi que la seule approche intellectuelle n’apporte pas une connaissance suffisante de Dieu. Que de noms, que d’épithètes, que de périphrases pour tenter de le décrire.! «.Le cœur de l’homme est son propre dieu.» (sarcophage XX du musée de Vienne). C’est sans doute justement le cœur qui donnera à l’homme la clé de l’énigme du Divin et qui, alors, pourra déclarer.: «.Je connais le Dieu qui est en l’homme. J’en ai conscience.» (Tombe de Pahéri, XVIII° dynastie).
Une ultime réflexion nous est proposée.: seul le Multiple peut révéler le Un.
2 — PHARAON ET LE CULTE DIVIN
Dans la célèbre grande salle hypostyle, aux 134 colonnes de Karnak, modifiée par Séthi I° et son fils Ramsès II, on trouve notamment le reposoir de la barque — Dans la procession, la barque d’Amon est portée par les âmes de Pê et de Nekhen. Ramsès a revêtu un costume de prêtre, avec une peau de panthère.
Le temple égyptien, hiéroglyphe monumental de la présence divine, abrite le mystère des forces cosmiques sous le contrôle de Pharaon. Protégé par une enceinte, «.le Téménos.» contre laquelle vient mourir le chaos extérieur, c’est un espace sacré, où l’officiant passe de la lumière des cours au clair-obscur des salles hypostyles avant de pénétrer l’obscurité du sanctuaire où se trouve la statue du dieu dans son «.Naos.» À l’abri, dans le retrait du sanctuaire, la statue du culte (substitut du dieu sur terre) puise son énergie créatrice dans les gestes rituels des offrandes qui lui son prodiguées à heures fixes. Lui est donc affecté un personnel que la langue égyptienne appelle «.serviteurs du dieu.», que nous traduisons en terme de «.prêtres.». Ceux-ci, les «.ouabous.», ce qui signifie «.purs.», sont dépositaires d’un sacerdoce spirituel, et agissent localement comme les substituts de Pharaon, physiquement absent, mais omniprésent par l’image, celle-ci étant représentée par les fresques qui ornent le temple. La décoration entière du temple reflète «.la montée de Pharaon vers le dieu qui l’accueille dans sa demeure.», maison du dieu. C’est dans cette aire sacrée, isolée du monde extérieur, que Pharaon pratique le rite d’offrandes indispensable à la présence du dieu sur Terre et à la vie de l’Égypte qui en découle.
Pharaon est reconnu comme étant celui a qui tout secret est réservé. Aussi est-il appelé le «.Grand magicien.». Théologiquement, il est à la fois l’incarnation du Dieu «.Horus, fils d’Osiris et d’Isis.», et le «.fils de Rê.», créateur, démiurge du monde répandant ses bienfaits sur tout le cosmos. Sur Terre, par sa filiation divine, Pharaon assume, de ce fait, un pouvoir cosmique général. Il doit maintenir l’équilibre du monde. Il est le roi de Haute et Basse Égypte. Pour cela, à son couronnement, Pharaon l’offrande de «.Maât.», entre autres. Il devient «.Vérité et justice.».; c’est par ce principe que l’ordre universel subsiste dans l’harmonie, depuis les forces cosmiques, jusqu’au culte divin que les hommes doivent aux dieux. L’un des devoirs essentiels de Pharaon est de le pratiquer dans la demeure du dieu, s’il veut que la Création ne retourne pas au chaos primordial. Le culte des offrandes se dit aussi «.rite journalier.». Grâce à son décor symbolique et aux rites qui y étaient pratiqués, le temple était destiné à établir le relationnel entre monde «.imaginaire.» celui des dieux, et le monde «.réel.», celui des hommes. Pour l’Égyptien, sans le temple et sans la statue du dieu dans le Naos, l’équilibre du monde retournait en quelque sorte au chaos.
Pharaon, par sa fonction et les pouvoirs qui lui étaient assurés, se devait de maintenir le relationnel. Pour cela, il devait rendre des comptes. Il est écrit dans les textes «.qu’il sera jugé sur ses actes et puni ou récompensé d’une participation éternelle à la vie divine, que son nom sera honoré par les dieux.», sinon, son nom sera effacé. Effacer le nom d’un pharaon, d’un noble ou d’un dieu sur les monuments, équivalait à faire disparaître son souvenir dans le monde, mais aussi plus grave, à le priver de «.l’au-delà.» Or, avant tout, que désire Pharaon ? «.La vie est permanence.», affirme les textes. Avant tout, ce que désire Pharaon, c’est l’immortalité, voire l’éternité. Puisqu’il est «.fils de Rê.», tout comme le Soleil, il aspire à renaître chaque jour. Il est écrit dans les textes.: «.Ô roi, ce n’est pas mort que tu t’en est allé, c’est vivant que tu t’en es allé..» Ceci affirme l’immortalité de Pharaon. Il devient un «.Osiris.». Dans son sarcophage, il est couché le dos tourné vers l’Occident, le monde des morts, et son regard est fixé vers l’Est, là ou le dieu «.Rê.» se lève chaque jour, après avoir traversé la «.Douât.» (l’au-delà). Pharaon rêve de monter dans la «.barque de Rê.» afin de lui aussi de parcourir le monde céleste. Pour cela, il est prêt à tout, ramer, écoper, tenir le gouvernail, faire mille menus travaux. Puis humblement, dans sa quête, il retournera vers l’Occident, le monde des morts que préside Osiris. Mais, comme il aspire à accéder au monde des étoiles, celles qui tournent autour de l’axe du monde, pour cela il regarde vers le Nord, vers ce qui est actuellement l’emplacement de l’étoile Polaire. Car ces étoiles, qui sont éternelles, étaient considérées comme étant l’âme des rois et des nobles. Là, il sera en gloire, il se parera de la couronne royale et s’assoira sur son trône, destin glorieux dans le «.Khébéou.» (les eaux pures célestes). Il est écrit.: «.que s’ouvrent pour toi les portes du ciel, le Khébéou.».
Sur Terre, le premier devoir de Pharaon est de veiller au bon fonctionnement du temple et d’assumer le culte quotidien. Le but du culte est de nourrir le dieu qui habite dans le sanctuaire du temple, pour qu’il ne perde pas son efficacité, et de purifier pour que les souillures du monde extérieur ne portent pas atteinte à sa puissance.
Lors de la cérémonie, les offrandes étaient symboliques et consistaient en «.l’œil d’Horus.», «.l’Oudjat.» et dans une statuette de Maât. Cependant, des offrandes choisies étaient déposées devant la statue du Dieu. Des viandes de bœuf, des volailles, du vin, de la bière, des onguents, de l’encens et «.toutes choses bonnes et belles.», disent les textes. Par l’offrande que donne le roi, le dieu restitue en abondance, que le roi, à son tour, dispense à son peuple et à l’Égypte. Dans l’iconographie des temples, le rituel d’offrandes est le plus souvent éclaté en des séquences isolées qui concentrent l’enjeu sur la permanence de l’échange magique entre pharaon et la divinité. Toutes les scènes d’offrandes obéissent sensiblement à la même structure. Debout, face au dieu, Pharaon présente à celui-ci le contenu de l’offrande, ce qui explique le texte gravé sous les mains tendues du roi. Au-dessus de la tête de Pharaon est inscrit son protocole d’expression de sa filiation divine. Les paroles gravées derrière l’effigie du dieu récitent les qualités nécessaires à la mise en œuvre de celles-ci.: «.je te donne toute vie, toute santé, toute joie du cœur comme Rê, à jamais.». Dans chaque geste d’offrandes, c’est la totalité de la fonction de démiurge qui est en jeu. La litanie des offrandes ponctue le cours du culte divin destiné à assurer quotidiennement la présence du dieu sur Terre. L’ouverture du culte se fait à l’instant où point le Soleil à l’horizon. Pharaon franchit les salles successives qui vont lui donner accès au sanctuaire. Mais avant, il commence par se purifier dans la «.Per-Douat.» (la maison du jour), qui se trouve à l’entrée de la première salle hypostyle du temple. Pharaon s’asperge d'eau fraîche et s'entoure de fumigation de résine de térébinthe. Ceci est destiné à chasser les mauvaises présences. Ensuite, il se dirige vers la bibliothèque, pour y prendre le «.livre des paroles divines.» et des «.choses divines.». Pharaon allume un cierge et commence le rituel avec des fumigations d’encens. À mesure de sa progression dans le vestibule central, «.le pro-naos.», Pharaon sera accompagné des prêtres purs, les «.ouabous.», des officiants d’offrandes et des chanteuses qui récitent des litanies en faveur du dieu.
Arrivé devant le sanctuaire, le cortège reste à la porte, seul le roi, qui bénéficie du droit divin, se rend dans le «.Naos.». Les prêtres et les chanteuses entonnent l’hymne du matin. C’est une formule d’invitation.: «.Éveille-toi, grand dieu, éveille-toi pacifique.». Devant le Naos fermé, Pharaon accomplit les préliminaires du rituel. Il s’allonge sur le sol et embrasse la terre. Il se relève, s’approche du Naos, brise le sceau d’argile qui scelle les deux vantaux, puis les entrouvre. Le dieu alors lui apparaît. Par un embrassement, il réveille son «.ba.» endormi. Dans cet acte Pharaon fait passer son «.ka.» dans la statue du dieu, puis il appelle le dieu par l’imposition des mains sur la statue, et par des prières, à rejoindre son support terrestre. À nouveau, Pharaon se prosterne à terre, en récitant des formules par lesquelles il se justifie.: «.Je n’élève pas la voix dans la maison du Maître du silence. Je ne dis pas de mensonges dans la maison du Maître de la justice.». Pharaon sort la statue du Naos et la dépose au sol sur du sable frais, prévu à cette intention. Symboliquement, le sable frais (humide) est l’image des eaux originelles, le «.Noun.» d’où émergea la «.butte primordiale.» au moment de la création de l’univers par le Dieu Rê (Symboliquement, le temple est représentatif de cette butte primordiale appelée «.Tatenen.»).
Ensuite Pharaon assure au dieu sa régénération en lui prodiguant une série d’actes cultuels. Toilette du dieu, purification, aspersions, application d’onguents, habillement de la statue avec des vêtements propres, tissés parfois de fils d’or. Les Égyptiens considéraient l’or comme étant la chair des dieux et l’argent comme les os. D’où les masques et les parures qui ornaient les momies. Il faut rendre vie à la divinité.; pour cela, Pharaon présente «.l’Ankh.» (la croix de vie), ce qui redonne souffle de vie au dieu. Puis pour terminer, Pharaon pare la statue du dieu de l’amulette «.oudjat.», l’œil du dieu faucon «.Horus.», «.celui qui est en bonne santé.». Après avoir achevé la symbolique des gestes principaux du culte, Pharaon replace l’effigie du dieu dans le Naos, puis rabat les vantaux et appose le sceau d’argile. Pharaon fait la recommandation aux prêtres.: «.J’ai placé le sceau, personne ne doit y avoir accès parmi tous les rois qui pourraient se déclarer.». Tout n’est pas terminé.; il faut maintenant nourrir le «.ka.» du dieu. Aussi, l’ensemble des offrandes que récapitule le don de la Maât seront déposées devant le Naos, sur la table des offrandes. Pharaon dit.: «.Je te donne pour que tu me donnes plus.». le dieu répond.: «.Je te donne parce que tu as déjà donné.». Une fois terminé Le service divin et avant que l’obscurité mystérieuse ne recouvre à nouveau le sanctuaire, Pharaon, en signe d’adoration, offre une ultime salutation envers le dieu et l’autel. Il quitte le sanctuaire à reculons, et au moyen d’un balai, appelé «.Hédèn.», fait de plantes aromatiques, Pharaon enlève les traces de ses pas sur la poussière du sol, et chasse du même coup les forces maléfiques susceptibles de troubler la sérénité des lieux.
Dans sa traversée céleste sur sa barque solaire, le dieu Rê est.: «.Khépri.» le matin, «.Rê.» à midi et «.Atoum.» au couchant. Aussi un deuxième service plus sommaire, lorsque le Soleil culmine dans le ciel, a lieu à midi. Le grand prêtre asperge et fumige les chapelles des divinités secondaires entourant le sanctuaire du temple. L’office du soir se fait lorsque le Soleil achève sa course et s’inspire d’une version abrégée du cérémonial du matin. Le sanctuaire ne sera pas ouvert.; seule une purification par l’encens et un apport d’offrandes assureront le cérémonial. Le culte prenait fin et le temple retrouvait ombre et silence, pour se réveiller dans la clarté. L’organisation du temple et le service divin de Pharaon par l’offrande au dieu, auxquels puise l’énergie entière divine, régissent la vie religieuse et sociale du pays tout entier et maintiennent l’équilibre du cosmos.
En conclusion de ce chapitre, quels sont les documents qui peuvent être consultés pour accréditer le récit du rite journalier qui était le même pour tous les dieux d’Égypte, et dans tous les temples ? Au cours de notre périple, nous avons appris qu’il y avait cinq sources d’ensemble. Dans le temple de Séti I° à Abydos, se trouvait un ensemble de papyrus de soixante-dix scènes dont les originaux sont conservés au musée de Berlin. Dans le temple d’Edfou, il y a dix-neuf scènes, tandis que dans la grande salle hypostyle de Karnak, trois scènes sont représentées, ainsi que dans le temple de Dendérah. Ainsi le temple égyptien se manifeste comme la représentation symbolique des rapports entre le monde réel et le monde imaginaire, dont Pharaon garantit, par une liturgie, la présence du dieu sur Terre et l’ordre universel.
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Philippe Lassire
VOS COMMENTAIRES
Bon courage et à bientôt j’espère.
Pour revenir aux citations que j’ai utilisées, elles sont issues d’un ouvrage « le Kybalion » qui a pour objet une étude sur la philosophie hermétique de l’ancienne Égypte et qui a été écrit par trois initiés à l’usage de ceux qui veulent se mettre en harmonie.
J’espère avoir répondu à votre question le mieux possible, et j’espère que la sagesse antique vous pénétrera en complément de celle que vous devez déjà posséder.
Bien à vous.
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